MOYENS D’ACTION ! Charges fixes et médiation du crédit/banques

Chers amis,

Il se peut qu’on me reproche de ne pas faire du syndicalisme en m’exprimant ainsi auprès de vous, avec franchise. Je pense le contraire.

Vous savez pertinemment, pour me lire de temps à autre, que je ne suis pas un défaitiste, bien au contraire ! Ne prenez donc pas mes propos du jour pour une baisse de moral ou un changement d’attitude. C’est une incitation positive au combat.

Quand on veut croire en un dieu sauveur, il faut bien se faire l’avocat du diable !

Je vais le faire, mais c’est un rôle de composition, mes amis ! 😈

Il est chaque jour plus évident que la réouverture de nos établissements s’éloigne de la ligne de Septembre qui nous avait été donnée. La question à court terme que cela pose est “alimentaire” en ce sens que nous avons des charges d’entreprise mais aussi des frais personnels, familiaux à assumer. A moyen terme, nous commençons tous à nous interroger sur le devenir de nos fonds de commerce. Avons-nous bâti sur du sable ? Risquons-nous de perdre le travail d’une vie ? Ces sujets sont angoissants, mais il faut se poser ces questions espérant n’avoir jamais à y répondre “en vrai” !

En tout cas, c’est pour chacun l’occasion de prendre des initiatives si on “s’installe dans la durée”, dans cette “drôle de guerre” par allusion à celle des tranchées de la grande guerre. Si j’évoque ce qui suit c’est pour vous faciliter certaines décisions. C’est le moment, sans doute, ou jamais. J’imagine que la majorité ne se sentira pas concernée, mais il faut utiliser la crise pour se repositionner avec nos partenaires économiques. Il y a tout à y gagner. Ce n’est donc pas un acte de démission que je professe, mais un acte de résistance avisée. 

Quelles initiatives envisager ? Cela dépend des entreprises, de leur taille. Cela dépend aussi des exploitants, si divers qui ne sont pas dans la même situation matérielle ou/et familiale. Quoi qu’il en soit balayons quelques questions dès aujourd’hui. Par la suite, nous en soulèverons d’autres.

Ce qui suit est un rappel pour l’action. Vous devez vous aussi prendre en mains votre destin. C’est le lot de tout chef d’entreprise. Action !

Commençons par la réduction durable de nos frais fixes. On ne va pas rester longtemps sous la respiration artificielle du fonds de solidarité qui, de toute façon, pour les plus gros établissements est insuffisant. Quelles sont les variables d’ajustement ? Là aussi, les réponses sont diverses.

La première qui me vient à l’esprit est celle des loyers immobiliers (les loyers) et commerciaux (location-gérance). Un propriétaire des murs n’a pas les mêmes préoccupations qu’un gérant ou un locataire. Dans ces derniers cas, il faut commencer pour certains à se poser la question de ce que l’on va faire. Payer un loyer (commercial ou immobilier) pour quoi ? Renégocier, si c’est possible, avec le bailleur ou le propriétaire ? même pour ces derniers il serait sans doute avisé de “lâcher du lest”. Les repreneurs ne vont pas “se bousculer au portillon” ! Je vous invite à soulever cette hypothèse maintenant.

Il convient sans doute de se rapprocher de ses assureurs pour adapter leur ponction à la crise. Certains exploitants ont fait des demandes de réduction, d’autres ont omis. Maintenant ce n’est pas parce qu’on demande qu’on obtient mais si on ne demande pas il est sûr que l’on n’obtiendra pas. Examiner les dates d’échéance des contrats, en tout cas et faire jouer le marché en mettant en concurrence et en adaptant à la fermeture qui minore certains risques. En discuter librement avec l’assureur. Il en est de même des frais de comptable, parfois exorbitants, et de Conseils en général. Ils ont aussi à “baisser la voilure” et là aussi, faites jouer la concurrence. Profitez de ce temps d’inaction pour agir ! De toute façon, pas le choix !

Que dire des Banques et frais bancaires ? là aussi, il faut solliciter sur les frais fixes. Les tenues de compte, les mouvements ne sont -hélas- plus les mêmes et même la fréquence des relevés peut être réduite. Idem pour les terminaux de paiement ou les abonnements aux services bancaires informatisés ou en ligne qui doivent être réexaminés. Plus fondamentalement, demander un rééchelonnement des prêts.  Fiche ci-dessous.

Chers amis, je vous cite tout cela pour vous mobiliser, vous être utile. Il n’y a pas de miracle en économie. J’y reviendrai.  Pour certains , j’enfonce sans doute des portes ouvertes ? tant mieux ! mais je sais aussi que pour beaucoup, sous le coup de l’assommoir qui nous est tombé dessus, ils n’ont pas encore réagi. Il le faut, pourtant. D’où mon propos de ce jour. Je veux vous voir réagir, donc agir ! Nous gagnerons.

Bien cordialement,

 

Patrick MALVAËS

Difficultés de financement : comprendre la médiation du crédit aux entreprises

Vous rencontrez des difficultés avec votre banque ou votre assureur-crédit ? Le médiateur du crédit aux entreprises vous apporte un soutien rapide et gratuit pour vous permettre de financer votre activité. Dans quels cas pouvez-vous la saisir ? Comment vous y prendre ? Tout savoir sur ce service en six questions.

1. Dans quels cas saisir la médiation du crédit aux entreprises ?

La médiation du crédit aux entreprises est un dispositif gratuit géré par la Banque de France, qui peut intervenir si votre entreprise fait face à une difficulté de financement avec un établissement bancaire ou un assureur-crédit. Plus précisément, la médiation du crédit peut être contactée dans les cas suivants :

  • une dénonciation de découvert
  • un refus de crédit (trésorerie,  équipement, crédit-bail…)
  • une absence de réponse suite à une demande de crédit
  • une mise en cause de vos lignes d’affacturage, de dailly ou d’escompte (qui sont des opérations de crédit)
  • un refus de rééchelonnement d’une dette
  • un refus de caution ou de garantie
  • une réduction des garanties par un assureur-crédit.

Lire aussi : Relations difficiles avec un fournisseur ou un client, faites appel à la médiation des entreprises

2. Quels sont les avantages de s’adresser à la médiation du crédit ?

La médiation vous apporte un service gratuitconfidentiel, avec une expertise de haut niveau et un premier contact dans les 48 heures après dépôt du dossier.

De plus, pendant la durée de la médiation, vos financements bancaires sont maintenus. Enfin, les banques sont tenues de participer à la médiation et à la recherche de solutions.

3. Qui peut saisir le médiateur du crédit ?

Toutes les entreprises enregistrées au registre du commerce peuvent saisir le médiateur du crédit, quelle que soit leur activité (commerciale, artisanale, agricole, industrielle, fournisseur de services…), leur âge, taille ou leur forme juridique. Cela concerne principalement :

Les créateurs (enregistrés au RCS) et les repreneurs d’entreprise ayant eu un refus de financement de leurs établissements financiers sur des projets fiabilisés, sont également éligibles à la médiation du crédit, tout comme les sociétés civiles immobilières (SCI) lorsqu’elles sont filiales d’une société d’exploitation ou qu’elles louent leur bien immobilier à une société d’exploitation et dont une part significative de l’actionnariat est identique à celui de la société d’exploitation (dans ces 2 cas, la société d’exploitation sera nécessairement incluse dans le périmètre de la médiation).

Lire aussi : Employeurs : comment fonctionne l’activité partielle en cas de difficulté ?

4. À quel moment contacter la médiation du crédit ?

En cas de difficulté, dans un premier temps il est conseillé de demander des explications à votre banquier ou à l’assureur-crédit.

En l’absence de réponse sous 15 jours ouvrés ou si une solution satisfaisante n’est pas proposée par votre banque ou votre assureur-crédit, vous pouvez alors saisir le médiateur du crédit aux entreprises.

Ensuite, la durée de la médiation dépend notamment du dossier et de la santé financière de l’entreprise. Cela peut aller de quelques jours si la situation est facile à régler, à plusieurs semaines ou mois lorsque le dossier est plus compliqué.

5. Quelles sont les étapes de la saisine de la médiation du crédit ?

  • Vous devez envoyer en ligne votre dossier complet : si c’est le cas, la saisine est validée et cela déclenche la procédure.
  • Dans les 48h, vous êtes contacté par le médiateur afin de vérifier la recevabilité de votre demande.
  • Les établissements financiers ont ensuite 5 jours ouvrés pour éventuellement revoir leurs positions.
  • Si les difficultés perdurent, le médiateur intervient pour tenter résoudre les points de blocage.
  • Le médiateur propose une solution aux parties (dirigeant, actionnaires, créanciers, …).

6. Comment saisir la médiation du crédit ?

La saisine du médiateur du crédit se fait directement sur Internet, par l’intermédiaire d’un formulaire en ligne. À ce titre vous devez renseigner un certain nombre d’informations :

  • vos coordonnées (adresse, téléphone)
  • votre fonction : administrateur judiciaire, directeur, entrepreneur individuel, gérant, mandataire social, président, président directeur général
  • votre adresse de messagerie électronique
  • les coordonnées de votre entreprise (adresse, téléphone)
  • son secteur d’activité et son code NAF/APE
  • sa forme juridique
  • son capital (dans la cas d’une société)
  • son effectif
  • son numéro SIREN
  • sa date de création
  • les coordonnées du professionnel qui – éventuellement – vous accompagne (nom, téléphone, adresse électronique).

Tant que votre dossier n’est pas validé, vous avez la possibilité de le compléter ou le modifier pendant 5 jours.

Saisir la médiation du crédit

Tutoriel – Comment déposer un dossier ?