INTOLERABLES DISCRIMINATIONS !

Chers amis, chers confrères,

Deux informations qui illustrent, chacune à sa façon, l’ostracisme, la discrimination, le mépris pour nos métiers. Et l’obscurantisme des décideurs.

1°) Accidentologie fatale:

Le 12 Août dernier je faisais une découverte intéressante (voir mon “papier” de ce jour là): pendant le confinement, alors que les discothèques sont fermées, la mortalité des jeunes par accident sur la route la nuit en Juin a progressé, alors que la circulation a baissé de presque 50% et que la mortalité a baissé selon la même courbe. Conclusion: l’accidentologie routière la nuit des jeunes est plus grande quand les discothèques sont fermées  ! En voilà une nouvelle qui est de taille et confirme ce que nous disons depuis toujours !🙄

J’aime bien vérifier mes conclusions (surtout quand elles sont limitées dans le temps) et j’ai regardé ce jour les statistiques du mois de Juillet qui viennent de sortir pour voir si elles corroborent mon analyse rapide. Avec près d’un quart de trafic en moins (pas calculé mais “évalué”) à cause de la crise, il a été constaté  sur les routes de France, toute population et toutes classes d’âges confondues : moins 11,3% de tués. Grâce à la fermeture des discothèques ? vous n’y êtes pas du tout ! 

La mortalité des moins de 18 ans (une partie a l’âge de venir chez nous) a bondi de 55% (28 tués), notre “coeur de cible” les 18-24 ans a vu le nombre de tués (55) rester stable. Cette classe d’âge, discothèques en fonctionnement, représentait en Juillet 2019: 16,7 % des tués, elle en représente en 2020, discothèques fermées, près de 19 % ! La baisse de la mortalité de cette classe d’âge privée de discothèques aurait du baisser aussi au moins de 11% comme le reste de la population et même beaucoup plus puisque le trafic lié à la fréquentation des établissements de nuit a baissé de 100 %…

En valeur absolue, comme en valeur relative, en Juillet, les jeunes 18-24 ans se tuent davantage sur la route quand les discothèques sont fermées !

Voilà un enseignement intéressant car il porte maintenant sur plusieurs mois. J’aurai, bien sûr, l’honnêteté intellectuelle de calculer sur toute la période de fermeture, si les discothèques rouvrent bien sûr! Il le faudrait … ne serait-ce que pour la Sécurité Routière, apparemment 😖❗

 

2°) Conseil Scientifique :

Comme les idées reçues  et une forme de discrimination à notre égard et à celui des jeunes ont la vie dure, j’ai lu le dernier rapport du Conseil Scientifique sur les discothèques.  Il vaut son pesant de cacahuètes !

Ce “Conseil”, éclairé, comme on va le voir, s’est vu sollicité par mail du 18 Juillet de la Direction de la Santé pour un avis “relatif à la possibilité de réouverture des discothèques dans le contexte de la pandémie de Covid-19″. Demande louable sauf qu’une telle demande d’avis aurait du être exigée pour d’autres aussi. On admirera la “pudeur” de la DGS , et du gouvernement en général, sur toutes ces “activités” contrefaisant les discothèques, que chacun a pu voir sur tous les sites et qui scandalisent les Français dont on met la santé en danger. Ce jour ils en payent la facture…

Bref on ne vise que les discothèques, c’est en soi un signe (la tradition du bouc émissaire remonte aux origines). Pour que le Conseil ne s’égare pas, “on” lui dirige sa réflexion, non pas en lui demandant de réfléchir dans le cadre général des divertissements assimilables et concurrents mais en précisant qu’il doit se prononcer sur “la faisabilité et la nature des mesures barrières et de distanciation physique envisageables dans les discothèques pour le public accueilli, les travailleurs de l’établissement et les éventuels intervenants extérieurs (artistes, prestataires) compte tenu de l’organisation de l’établissement et des activités susceptibles d’y être pratiquées” …  Ouf, fermez le ban !

Les mots ne sont jamais neutres et voilà ce qui s’inscrit en filigrane: en discothèque, pas question de mesures barrières spécifiques à étudier. On se penche sur la “faisabilité” de mesures “envisageables” pour des “éventuels intervenants” et des “activités “susceptibles” … ces qualificatifs expriment d’entrée plus qu’un doute, une impossibilité qu’il faut acter : ” faisable, envisageable, susceptible, éventuel ” Le doute est pointé par ces suffixes “able” et “ible”. Au passage, on prend finement (?) le personnel en otage comme si toutes les personnes n’étaient pas sur le même plan . L’alibi social ! Grossier stratagème .

A partir de là, le Conseil “bosse”, en toute objectivité bien sûr, pas plombé le moins du monde par l’énoncé de la mission ni effleuré par l’idée que la réflexion devrait être placée -au nom même de préoccupations sanitaires- dans un cadre plus vaste : que se passe-t-il d’un point de vue sanitaire depuis la fermeture des clubs, quels effets collatéraux ou secondaires cela a-t-il généré ? Il faut pas trop  en demander ni leur demander de se poser la problématique complète ! Le ministre l’a pas demandé….  Face aux débordements en tous genres: on fait l’autruche !

Le Conseil étrille (à juste titre pour moi) la proposition UMIH d’un protocole qui transforme les discothèques en BAM, mais poursuit sans rire qu’il y a “obligation du masque dans les ERP donc en particulier au sein des discothèques qu’il s’agisse de locaux couverts ou en extérieurs” mais ils ne sont même pas au courant que les discothèques sont fermées ?!!  Il se paye le luxe d’opposer aux discothèques ensuite une “recherche  webographique au niveau international” qui serait défavorable. Soit,  mais pas besoin de “webographie” poussée ou internationale pour constater ce qui se passe en France, non ?! On met en avant le plan International pour éluder le plan national !

Ne savent-ils pas nos scientifiques de haut vol que “le savant qui ne sait pas est une espèce impopulaire et peu crédible” (Pierre Jolliot-Curie).

On continue la lecture de cet avis,  éclairé … écrit-il par son précédent avis du 2 juillet 2020 sur les “activités physiques adaptées” (ou APA) réservées aux personnes atteintes de maladies chroniques et aux personnes âgées car certaines recommandations s’appliquent aux discothèques “par analogie”!!! là, c’est la cerise sur le gâteau. La réalité dépasse la fiction. C’est vraiment écrit ! (avis joint ci-dessous) .Notre métier a vraiment été bien cerné par ce Conseil, professeur Tournesol (sympathie en moins) !

Dans la même veine d’inspiration, le Conseil, pour être décisif dans son avis, écrit: “De plus, les risques d’aérosols liés aux activités de chants sont à prendre en compte …” et cite les contaminations survenues dans les choeurs d’églises et le  chant  choral ! Doux Jésus… on est vraiment dans  les pratiques de discothèques?! Au coeur même.  Appelez Madonna à la rescousse!  Vite qu’on la mette au sein (?!) du Conseil. Elle y a toute sa place.

Coup de pied de l’âne: la DGS avait évoqué assez perfidement dans sa question “les activités susceptibles d’y être pratiquées (en discothèque)” et le Conseil emboîte le pas, docilement et évoque “les risques de désinhibition des comportements liée à la consommation de boissons alcoolisées voire d’autres substances ” Le pompon !!! Le Conseil, après le chant grégorien parle surement du vin de messe ou des dragées ?

Après on s’étonnera pas de n’être finalement  pas à vraiment en odeur de sainteté !

Pudeur de jeune fille pour finir (la vierge, toujours…): cette “recommandation est élaborée sur la base des connaissances disponibles à la date de publication” (23 Juillet 2020).

Visiblement les scientifiques n’ont pas fait beaucoup d’efforts pour élargir leurs connaissances, base pourtant de toute recherche rationnelle. C’est inquiétant de remettre ainsi le sort de citoyens entre les mains de gens qui, sous couvert de “connaissances scientifiques”, sont éloignés de toute réalité et arrivent à l’inverse de leur mission proclamée: ils mettent en danger la santé des Français !

Patrick MALVAËS

L’avis surréaliste est in extenso dans le lien ci-dessous, si, si !!!

hcspa20200723_covidpossiderouvedesdisco