EGALITE DE TRAITEMENT ? CHICHE !

Cher amis, chers confrères,

 

En janvier est prévu la réouverture des bars et restaurants. On ne connait pas encore les règles de cette réouverture éventuelle mais …

Qu’il me soit permis de faire des propositions “sanitaires”, bien plus inspirées, selon moi,  qu’un éventuel protocole draconien pour les discothèques. J’ai bien le droit -et même le devoir- de m’exprimer sur la situation sanitaire de notre pays. Car c’est bien en son nom qu’on nous maintient fermés !

Une deuxième vague COVID s’est abattue sur notre pays alors que les discothèques étaient fermées et donc hors de cause. Alors pourquoi ? On a assisté, à compter du déconfinement de Juillet 2020, à une éclosion de bars et restaurants qui se sont transformés en discothèques sans le dire, au mépris et de la loi et des protocoles officiels. Je ne parle même pas des clubs de plage, campings et autres “salles de spectacles” sex bars avec backroom saunas et le toutim.  L’activité était celle de discothèques sans le professionnalisme, sans aucun respect de règles sanitaires strictes.

J’y vois, personnellement un relâchement coupable, un laisser-aller généralisé que nous avons dénoncé sans arrêt. Résultat (même s’il y a d’autres causes comme l’incroyable “incurie” de pouvoirs publics): re-confinement qui nous pénalise en premier et pénalise les bars et restaurants “classiques”. C’est inadmissible. Je n’évoque même pas la pénalisation de tous les Français obligés de se terrer ! Et personne ne parle de ce scandale.

Il est temps de mettre fin dès aujourd’hui à ces dérives ! Je propose donc que l’utilisation de musique de danse à haut niveau sonore soit interdite, quelle qu’en soit la diffusion dans les bars et restaurants d’ambiance à ouverture tardive. Cela aurait la vertu en outre de remettre à plat l’égalité de traitement entre les activités commerciales. Les bars et restaurants “classiques” pourraient retravailler sans craindre de nouvelles fermetures. Les discothèques ne verraient plus leur clientèle détournée vers d’autres formes de consommation parallèles.

Un couvre feu après 22 h pourrait verrouiller la mesure, utilement. Voilà un “protocole” utile.

Le Conseil scientifique aurait été bien inspiré de se pencher  sur la question. Et bien, curieusement, non ! Il ne s’est pas posé le problème, ni sur demande de M. SALOMON (Directeur Général de la Santé) ni sur auto saisine! curieuse amnésie, curieux oubli … ils ont laissé se développer la contamination, son accélération même. Il est, ce Conseil, responsable. Il est temps de mettre fin au no man’s land commercial et juridique qui rend poreuse la séparation entre les BAM (Bars à Ambiance Musicale) et les RAM (Restaurants à Ambiance Musicale) d’un côté et les discothèques. Si on laisse faire, on va vers une troisième vague et une prolongation de la fermeture des discothèques.

Pire même, si demain nous allons vers une réouverture, il faut poser la question de notre redémarrage avec une clientèle habituée “invitée” même depuis un an à aller dans des BAM/RAM ou des raves, voire des soirées “improvisées” dans des lieux improbables, hors de tout contrôle. Taper sur ce lien:  Une filière de soirées clandestines géantes démantelée en région parisienne_101220

Laisser faire c’est non seulement nous exposer à être fermés plus longtemps mais aussi rendre plus difficiles les conditions de notre redémarrage et pose la question de la “récupération” de notre clientèle captée et captive d’autre lieux !

Le problème ne date pas du COVID. En 2009, après un lobbying intense des délégués du SNDLL nous avons fait évoluer la Loi et obtenu en décembre du Cabinet du Premier Ministre l’uniformisation nationale des horaires de discothèques que je réclamais, l’horaire de fermeture (ce que je ne demandais pas !) a été fixé à 7 heures du matin. Et bien, dans les semaines qui ont suivi tous les représentants locaux et nationaux des hôteliers se sont servis de cela pour se ruer dans les Préfectures et demander des dérogations horaires élargies pour les bars ! Jusque là elles étaient à 1 h du matin en moyenne et pas pour tout le monde. De cette initiative hôtelière date l’amplification monstrueuse des BAM. Nous n’y sommes pas hostiles (liberté du commerce) mais que les règles soient les mêmes pour tous. Aujourd’hui, ces mêmes intérêts des cafetiers-hôteliers se dissimulent (mal) derrière les discothèques qu’ils utilisent pour maintenir leur “privilège” de marginaux de la Loi.  A ce jour aucune évolution contraire même si nous avons obtenu (CAA Lyon) des condamnations pour cette distorsion de concurrence. Cet été des bars d’ambiance bénéficiaient de dérogation jusqu’à 5 heures du matin et les discothèques étaient fermées. Aucune circulaire du Ministre de l’Intérieur pour supprimer les dérogations de nuit exorbitantes ! Cette hypocrisie du classement en N ou P (voire L) doit cesser. Ou alors -et ce serait mieux et mon rêve- liberté pour tous et que le meilleur gagne !

Il faut mettre fin à cette aberration administrative et juridique. Saisissons cette crise pour “remettre à plat” les conditions de fonctionnement des établissements. L’égalité de traitement est un principe aussi intangible que celle de la liberté du commerce, dont elle est d’ailleurs une des conditions. Aussi intangible que le respect de nos fonds de commerce, que le droit à faire la fête en toute sécurité, que le droit des Français à être protégés. La mission des pouvoirs publics est là, aussi !

Cela ne me rendra pas plus sympathique aux yeux de certains, mais les choses doivent être dites.

Ou alors on bouge les lignes et BAM/RAM et discothèques sont soumis aux mêmes règles quand ils pratiquent la même activité. Cela me semble simple, non ?  C’est une de conditions fondamentales pour que nous acceptions  un protocole sanitaire discothèque qui veut encore rajouter à nos contraintes.

Vaincre est un devoir, nous réussirons.

Bonne journée,

Patrick MALVAËS