SOYONS RAISONNABLEMENT OPTIMISTES MAIS RESTONS VIGILANTS !

 

Traditionnellement les premiers jours de janvier sont l’occasion de présenter nos vœux. En règle générale, mettre un terme à une année c’est regarder dans le rétroviseur. Débuter un exercice, c’est scruter l’horizon pour tenter d’y apercevoir une perspective plus favorable, de nature à créer un espoir et souhaiter que la nouvelle période qui s’annonce sera porteuse d’un contenu différent sous-entendu, de meilleurs moments.

 

S’agissant du rétroviseur, chacun d’entre nous verra en l’année 2020, la période probablement la plus difficile que nous ayons affrontée jusqu’ici et son caractère inédit ne permet pas de comparaison.

 

Certes, nous avons aussi connu la crise financière de 2008-2010 qui a provoqué un funeste enchainement mondial et généré une sévère crise économique à l’égard de laquelle, notre économie ne s’est toujours pas véritablement relevée.

 

Cette fois, c’est encore bien différent, c’est la crise sanitaire qui va engendrer une crise économique dont personne ou presque ne parle vraiment pour le moment. Les conséquences, nous les connaissons. En effet, passé ce moment du « quoi qu’il en coûte » nous allons probablement très vite entrer dans une phase beaucoup plus complexe du retour à la rigueur budgétaire.

 

D’ailleurs, ne nous y trompons pas : tout se met en place progressivement, y compris à notre niveau. Nous pouvons déjà observer certaines attitudes dans le « traitement social » de notre situation qui ne sont en aucun cas liées au hasard. Le fonds de solidarité lui aussi va être progressivement réduit, pas pour nous pour le moment, mais restons vigilants.

 

Les différents allers-retours que nous connaissons sur des sujets d’indemnisation de frais fixes illustrent parfaitement l’approche financière des services spécialisés dont la mission consiste à réduire, réduire, réduire les dépenses et nous pouvons le dire : quoi qu’il en coûte … aux exploitants de discothèques par exemple… Cela n’émeut personne !

 

Nous sentons bien l’étau se resserrer. Nonobstant les échanges plutôt agréables disons-le entre les Ministres et nos organisations professionnelles, chaque fois que nous prenons connaissance du contenu du décret qui parait suite à nos négociations, celui-ci exclu délibérément telle ou telle disposition.

 

Tout ceci conduit à renouveler des démarches, renégocier des dispositions, … Les exemples nous concernant sont nombreux et nous occupent considérablement. Souvenez-vous : nous avions obtenu la réintégration dans la prise en charge de nos frais fixes des honoraires de comptable et de conseil, ainsi que les fluides. Pourquoi avons-nous souhaité réintroduire les honoraires d’avocat, précisément par ce que les conflits se multiplient entre nos exploitants et leurs bailleurs et les factures de conseil explosent.

 

A ce jour, alors que le Ministre Alain Griset nous a répondu favorablement, nous constatons que certaines régions ayant pris l’initiative de mettre à jour leur formulaire d’indemnisation volet 2 ont « délibérément oublié » les honoraires d’avocat.

 

Le Décret n°2020-1830 du 31 décembre 2020 vient de paraitre aujourd’hui et confirme l’absence de cette disposition (honoraires d’avocat). Voilà encore un exemple de non-respect des échanges ayant eu lieu avec le Ministre et des engagements pris.

Décret n° 2020-1830 du 31 décembre 2020 consultable ici : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042845319

 

Par ailleurs, jeudi 31 décembre en fin de matinée, la région Ile-de-France a écrit à plusieurs exploitants dont les dossiers étaient refusés, que s’ils souhaitaient en déposer un autre, « il fallait le faire avant le 31 décembre à minuit car ensuite ce n’était plus possible ». Ceci, contrairement à ce qu’il nous a été dit par le cabinet du Ministre. D’autre régions tenaient les mêmes propos depuis mardi 29 décembre.

 

Dans l’après-midi de jeudi nous sommes intervenus et avons obtenu l’assurance du maintien des plateformes en ligne en régions jusqu’au 6 janvier 2021 par précaution.

 

Ce soir, vendredi 1er janvier nous avons la réponse définitive. Le décret qui vient de paraitre confirme notre information initiale : la date butoir est bien celle du 31 janvier 2021 pour le dépôt des dossiers volet 2 de septembre/octobre/novembre. Pas d’inquiétude pour ceux à qui la région a dit le contraire.

 

Vous pouvez constater que régulièrement nous déployons une énergie considérable pour régler des situations qui ne devraient même pas exister. Tous ces exemples illustrent un mode de fonctionnement qui répond à une volonté. Il est possible de se tromper une fois, mais pas chaque fois sur des sujets « aussi essentiels »pour reprendre un terme connu désormais !

 

Sachez que nous avons encore défendu des dossiers d’exploitants pour leur indemnisation de juin, juillet et aout qui n’avaient pas été l’objet d’un versement au 24 décembre, et suite à nos interventions l’ont été le 30 décembre, là encore, ce n’est pas un fonctionnement normal.

 

  • Quoi penser des dossiers refusés en Ile de France de manière quasi systématique pour les établissements pluriactivités, alors qu’après vérification finalement, tout rentre dans l’ordre ?
  • Quoi penser des instructions qui débouchent sur des refus alors que la simple interaction à l’initiative de l’instructeur auprès de l’exploitant concerné règlerait immédiatement la question posée.

 

Souhaitons puisque c’est la période, que le nouveau système d’indemnisation (10000€ forfaitaire ou 20% du chiffre d’affaires) dans lequel nous basculerons dans les prochains jours, avec effet au 1erdécembre 2020, démontrera sa pertinence en étant plus réactif et moins perturbant pour nos exploitants.

 

Ensuite, viendra très vite le moment de travailler sur un dossier que nous avons abordé le 15 décembre dernier avec le ministère de la santé : nous voulons évoquer les contraintes sanitaires souvent énoncées sous la forme de « protocole sanitaire » sans pour autant peut être en mesurer parfois l’enjeu économique réel.

 

Ce sujet nécessite une approche pragmatique et responsable mais là aussi, les pièges qui nous serons tendus devront être déjoués. Au risque de se répéter : Attention, nous pouvons survivre à la COVID-19, mais nous ne résisterons pas 1 mois économiquement à l’application d’un protocole sanitaire drastique !

 

Ceux qui ne pourront pas rouvrir dans ces conditions devront pouvoir bénéficier des aides actuelles.

Vous êtes nombreux à nous avoir fait part de votre crainte sur ce protocole sanitaire. Nous vous remercions de votre soutien très net, quant à l’approche que nous défendons sur cette question centrale de la réouverture avec un protocole sanitaire drastique.

Vous pouvez évidemment compter sur notre détermination à faire valoir le fait que nous ne pouvons pas accepter de rouvrir sans être capable d’atteindre notre seuil de rentabilité.

 

Voilà donc ce qui va nous occuper dans les prochaines semaines. Au moment où l’on commence à nous préparer à un renforcement du « couvre-feu » et à retarder la réouverture des restaurants, nous percevons bien que notre éventuelle réouverture n’est pas d’actualité pour le moment malheureusement…

Alors, cher•e•s ami•e•s, cher•e•s confrères, il y a des moments où il convient de se dire les choses très simplement. Le Gouvernement ne veut pas nous rouvrir pour le moment. Dont acte !

 

Alors, tous les établissements où la diffusion de musique amplifiée est autorisée doivent rester fermés jusqu’à ce que l’autorisation soit accordée pour les discothèques. Clairement, nous n’accepterons pas que les bars de nuit soient rouverts tant que les discothèques resteront fermées. La même logique doit prévaloir pour tous : Nous refusons toute concurrence déloyale.

 

Vous le constatez, l’année 2021 s’annonce évidemment décisive pour notre réouverture, mais c’est probablement aussi l’année de tous les dangers pour notre profession.

 

C’est pourquoi, nous devons tenter de procéder à ce retour d’expérience COVID-19, pour placer la discothèque comme l’élément incontournable des espaces de fêtes en France. C’est l’objectif des travaux que nous voulons engager avec le ministère de l’intérieur. L’enjeu est considérable.

 

La défiance à l’égard des discothèques doit laisser place à une relation de confiance sur le terrain avec les acteurs locaux : les élu•e•s, préfectures, forces de l’ordre etc.

 

Ne rien céder non plus sur la nécessité de faire échec à cette discrimination constante des banques à l’égard des discothèques en France.

La posture du Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno LE MAIRE à l’égard des assureurs pour la restauration est intéressante et démontre bien qu’un Gouvernement peut et doit prendre position sur des sujets essentiels. Nous attendons qu’il renouvelle sa démarche, mais cette fois à l’égard des banques françaises pour le secteur de la discothèque.

 

Quelle est celle ou celui d’entre nous qui n’a pas connu l’expérience de se voir refuser l’ouverture de son dossier puisque nous sommes – parait-il – un secteur non finançable, car trop risqué ?

Il est temps que cela cesse.

Le gouvernement a le pouvoir et le devoir de prendre position sur ce sujet.

 

Vous voyez, notre cahier des charges est considérable. Nous sommes déterminés, mais pour négocier, pour avancer vers une prise en compte de nos difficultés il faut être deux. Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin d’un Gouvernement qui accepte de normaliser avec nous, les relations de tous ordres à l’égard des discothèques en France et en faire un secteur d’activité à part entière, comme n’importe quelle entreprise.

 

Notre rôle, à nous au sein de l’équipe du SNDLL, sera plus que jamais de vous associer encore plus qu’à l’habitude à nos travaux, qui doivent à tout moment préserver les intérêts de notre profession.

 

En ce début d’année 2021, qu’il nous soit permis de vous présenter à vous, vos proches et ceux qui vous sont chers, nos meilleurs vœux de santé, bonheur en famille et nous l’espérons vraiment de réussite dans vos projets malgré ce contexte morose.

 

Patrick MALVAËS                                                                              Christian JOUNY