LES QUATRES VERITES !

Chers amis, chers confrères,

Un point de situation s’impose depuis cette “réouverture des discothèques” du 9 Juillet !

DES CONDITIONS DE REOUVERTURE PARTICULIEREMENT DIFFICILES:

D’un pointage informel par nos services il ressort que seulement un peu plus d’une discothèque sur 4 aurait réouvert.

Il s’agit essentiellement (cela ne veut pas dire “uniquement”!) des saisonniers d’été. Souvent de petits établissements, en terme de Chiffre d’ Affaires  Les discothèques urbaines importantes ont préféré attendre de même que 80 % des discothèques moyennes. C’est une appréciation globale qui n’exclut pas des cas particuliers divergents. L’exception confirmant la règle, c’est bien connu !

Un premier bilan constate déjà le renoncement de certains. La rentabilité économique n’est pas là,  sauf pour  certaines discothèques techno/électro. Chacun espère une amélioration très hypothétique dans le contexte.

Sur le plan “technique” la profession se heurte à “du lourd” à assumer avec le PASS et ses conséquences.  Passons sur le couac des refus initiaux de rembourser les tests antigéniques sur lesquels est finalement revenu M.VERAN. Passons sur les embûches mises à l’installation des barnums, passons sur le manque de souplesse des services de l’Etat (des élus aussi parfois) quant aux visites des commissions de sécurité qu’un décret était sensé alléger… et j’en passe comme les obstacles mis à l’organisation de tests antigéniques à l’entrée, pourtant conforme à la Loi.. Beaucoup ont du renoncer avant d’avoir pu commencer alors qu’ils y étaient prêts !

On peut dire qu’il n’y a eu AUCUN PLAN D’ACCOMPAGNEMENT DE LA REOUVERTURE DE NOS ETABLISSEMENTS contrairement à ce qui s’est passé pour les CHR. C’est inadmissible.

Alors que nos établissements sont devenus les lieux les plus sûrs à fréquenter, on commence à entendre la petite chanson des clusters en discothèque. Comme si les “dérapages”  étaient notre exclusivité alors qu’en amont nous sommes cernés d’établissements recevant du public qui ne prennent aucune précaution !  Rappelons que du 9 Mai au 1er Juillet les discothèques étaient fermées. On a constaté 304 clusters dont 25 % dans des établissements de santé, 17 % dans des entreprises, 14 % dans des établissements d’hébergement social et d’insertion et 5% dans des communautés. Sur les 52 clusters en entreprises de nombreux abattoirs (LAVAL et CRAON entre autres) par exemple.  A-t-on jamais entendu parler de fermer les abattoirs ?! Dans une école de Lyon 450 contaminés … un de nos membres a reçu 4 000 personnes et n’a eu qu’un cas positif. Allons, soyons sérieux. La réalité est que nous sommes les seuls lieux où la clientèle est “traçable” . Les autres “pas vus, pas pris”.

Si on cherche un bouc émissaire avec les discothèques, autant le dire clairement. 

 

UNE PAROLE GOUVERNEMENTALE BAFOUEE:

Les affirmations ministérielles d’un maintien de toutes les aides semblaient “sacralisées” par la parole présidentielle au moins jusque fin Août, le Président ayant même parlé d’une clause de revoyure à ce moment là pour les pérenniser et les adapter éventuellement pour après. Nos aides, de toutes natures, devaient être maintenues. Promis, juré . Que constate-t-on ?

La prime forfaitaire de 10 000 € a été purement et simplement supprimée même au mois de JUIN 2021 où nous ne pouvions ouvrir ! Cela pénalise -et signe même leur arrêt de mort- les petits établissements qui avaient tout fait pour sauvegarder leur outil de travail. Reste l’indemnisation des 20% du CA qui n’a de sens que pour ceux qui font plus de 600 000 € de CA annuel (600 000 x 20 % = 120.000 €/an,  soit 10 000 €/mois) soit à peine un tiers des établissements. L’aide pour les coûts fixes suppose un EBE (Excédent Brut d’Exploitation)  négatif qui n’existe plus si on réouvre !

Contrairement à ce qui nous avait été promis, il n’y a pas -a fortiori- d’accompagnement financier pour ceux qui ont tenté la reprise dans des conditions sanitaires dégradées (PASS et jauge).

Pourquoi avoir maintenu (et financé) durant 16 mois la mise sous respiration artificielle du secteur si c’est pour l’abandonner à la veille de la reprise ?! Pourquoi tuer les entreprises à la sortie du tunnel qui se  profile ? C’est économiquement illogique en terme de finances publiques ! Quel gâchis.

Pire encore les Directions départementales de l’emploi ne veulent plus payer le chômage partiel disant que les discothèques peuvent légalement rouvrir et que donc si elles restent fermées, cela les regarde et elles doivent l’assumer ! Il ne va rester aux établissements que de devoir licencier économiquement tous leurs salariés au plus tôt pour éviter la liquidation . La collectivité paiera alors le chômage total. C’est là aussi illogique socialement et financièrement. Comment ostraciser ainsi nos métiers et leurs salariés alors que nous sommes le seul secteur marchand fermé administrativement sans discontinuer depuis MARS 2020 ! C’est inédit.

Ceux qui ont, en chefs d’entreprises pérennes et permanentes, pris la décision d’attendre une situation sanitaire apaisée vont donc être pénalisés. Pénalisés pour avoir eu un sens des responsabilités extrême ! C’est inadmissible. Surtout si on compare aux autres secteurs.

L’hécatombe dans notre métier va donc s’accélérer à cause de cette réouverture au rabais et au forceps que certains ont imposée !

Surtout, aucune des assurances qui nous avaient été données jusqu’au sommet de l’Etat n’a été respectée. Nous avions fait un travail colossal en amont. Nous avons illico saisi les pouvoirs publics et … à ce jour (je garde un infime espoir) ON ATTEND TOUJOURS QU’ON NOUS REPONDE ! cette situation est proprement scandaleuse.

 

UN PASS SANITAIRE A DEUX VITESSES:

Depuis des mois le SNDLL réclame, par souci de cohérence de la politique sanitaire de prévention face à la COVID, que le PASS soit applicable à tous les secteurs connexes, annexes et même concurrents issus de l’hôtellerie. Cela a été enfin obtenu alors qu’il ne fallait pas être particulièrement intelligent pour comprendre qu‘il était inepte de laisser nos jeunes se rendre, avant la venue chez nous,  dans des bars ou des restaurants sans protection sanitaire réelle ! Et à nous DERRIERE d’exiger un test antigénique récent de 48 heures et qui a donc bien eu le temps de n’être plus négatif à l’arrivée chez nous ! C’est UBU en même temps que le docteur KNOCK :”ça vous gratouille ou çà vous chatouille ?”. Si cluster il y a, ce sera à cause de la discothèque ! CQFD !  On joue avec la santé des Français sur notre dos. CHOQUANT !

Finalement, bien tardivement, nos arguments de bon sens ont semblé entendus non sans avoir, préalablement, essayé une ultime diversion officielle dans un Décret fantasque qui limitait l’exigence du PASS … “aux restaurants et bars autorisés à faire danser” . Comme si ces établissements existaient juridiquement ! Fermez le ban car finalement la reprise épidémique avec le variant DELTA a imposé le PASS partout. Mais si le gouvernement l’avait décidé AVANT on n’en serait pas là ! C’est clair.

La cerise sur le gâteau nous est servie ce jeudi 22  Juillet par notre Premier Ministre. Les discothèques ont un protocole sanitaire strict, lourd, rigoureux. Alors qu’on dénonce déjà avec délectation un manquement supposé, ici ou là, en discothèque dans la vérification des PASS… que fait-on au même moment ? On déclare que “le secteur hôtelier n’aura pas, lui, à vérifier les papiers d’identité des consommateurs à l’appui de la vérification du PASS”. Mais on se moque de qui ? Elle est pas assez grande ouverte la porte à la fraude ?!!! et on nous dit, sans rire qu’on lutte contre la propagation de l’épidémie. Oui, on se moque de qui ?! Je pèse mes mots: c’est un scandale.

Il était même question d’exclure de l’obligation du PASS … les terrasses des bars ! L’Assemblée semble n’avoir pas suivi, mais on raisonne sur ces questions alors que nous …

Chers amis, nous avons fait toutes les démarches utiles et nous sommes dans l’attente d’une réaction officielle autrement constructive que les allusions à une nouvelle fermeture de discothèques à laquelle certains travailleraient en coulisses !

Le combat continue, chers amis. Votre soutien nous est plus que jamais précieux.

Nous vous tiendrons au courant des évolutions éventuelles mais à ce jour, je vous ai brossé le tableau de notre réalité.

Soyons courageux et responsables comme depuis  17 mois.

Que le gouvernement nous entende et nous écoute enfin.

Bien cordialement,

Patrick MALVAËS