LE POINT APRES 25 JOURS …

Chers amis, chers confrères,

Depuis le 9 juillet dernier, environ un petit quart d’entre nous ont décidé de relever le défi de la réouverture en mode dégradé et contraint, jauge et PASS sanitaire étant obligatoires dans le cadre du protocole sanitaire drastique imposé aux seules discothèque.

UNE REOUVERTURE “CONTRASTEE” :

Nous relevons au bout de 3 semaines des situations diamétralement opposées qui s’expliquent partiellement selon l’implantation géographique, le profil d’établissement et surtout en fonction de la présence ou non de professionnels autorisés à procéder à des tests antigéniques à proximité de l’accueil clients des discothèques.

Après certaines tentatives non concluantes, certains d’entre nous ont été dans l’obligation de renoncer à poursuivre leur activité faute de clients assez nombreux. D’autres emblent “sortir leur épingle du jeu” en restant bridés économiquement par la jauge imposée.

Clairement à très court terme, la question de la fréquentation demeure posée notamment à compter de la période de début septembre (hors saison estivale, donc). La jeunesse qui fréquente nos établissements sera-t-elle vaccinée en nombre et reprendra-t-elle le chemin des sorties en discothèques, nous verrons bien !

D’ores et déjà, nous devons à nouveau alerter le gouvernement sur la nécessité de définir un vrai plan d’accompagnement, de soutien et de relance afin d’éviter les dépôts de bilan et  les liquidations pour les plus fragiles d’entre nous.

 

LE CONTEXTE SANITAIRE:

A peine avions nous obtenu l’autorisation de réouverture que déjà résonnait la petite musique ” soyez sages, attention, car nous allons contrôler vous les discothèques, respectez la jauge, le protocole à la lettre sinon vous allez voir ce que vous allez voir” On nous prend pour des enfants de maternelle, pas pour des chefs d’entreprise. Sommes nous donc toujours des irresponsables pour les gouvernants ?

Faut-il rappeler les bars, campings, restaurants à ambiance musicale … dans lesquels nous constatons toutes les dérives, où notre métier a été impunément exercé durant nos 16 mois de fermeture (et l’est encore= sans aucun scrupule, ni contrôle et sans se préoccuper des risques sanitaires ! Quel effet d’aubaine qui a sacrifié la santé des Français et notre métier. Ces deux approches sont choquantes et incarnent une contradiction irresponsable dans la gestion du risque par nos gouvernants.

Mais les quelques clusters identifiés en discothèques ont alimenté les media peu scrupuleux et les propos de ceux qui  trouvent leur intérêt à focaliser sur notre métier pour le discréditer un peu plus ou pour faire diversion.

J’ai eu l’occasion de dénoncer cette instrumentalisation sur les media où j’ai dénoncé le “2 poids, 2 mesures” et rappelé qu’il y avait eu dans la seule Vendée 24 clusters en camping, 3 abattoirs dans la seule Mayenne, 450 cas dans une seule école de Lyon etc … La culpabilisation des discothèques s’est arrêtée net. Tant mieux !

 

L’ACTUALITE BRULANTE :

L’interruption brutale, malgré les promesses contraires, du versement des 10 000 € forfaitaires dès le mois de juin a été découverte au moment de la mise en ligne du fonds de solidarité. Le fait accompli dicterait désormais le comportement gouvernemental.

Nous sommes, bien sûr, intervenus sans tarder auprès du cabinet du Ministre Alain GRISET pour tenter, sans succès, de modifier cette décision.

Les aides restent bien actives jusqu’à ce mois d’Août mais uniquement pour les 20% du CA versés dans le cadre du fonds de solidarité. On nous a rétorqué, sans rire, que cette mesure avait été décidée et rendu publique au moment de l’annonce du déconfinement par le Premier Ministre ! Nul n’en  été informé, curieux, non ?

Force est de constater que le désengagement de l’Etat envers nous est bien d’actualité. Les CHR ayant repris, plus rien ne semble s’opposer à la suppression des aides !

 

CHÔMAGE PARTIEL :

Dans plusieurs régions, les demandes de bénéfice du chômage partiel ont été rejetées “les discothèques peuvent rouvrir depuis le 9 juillet, si vous ne rouvrez pas, c’est votre choix arbitraire (!) et on ne règle plus le chômage partiel”. Nous sommes, une fois encore, intervenus (ça fait combien de fois depuis mars 2020 ?!!).

Outre les assurances verbales (dont on doit dorénavant se méfier) le décret du 28 Mai dernier (2021-674) confortait notre analyse. Nous invitons les exploitants à s’appuyer sur ce texte. Les discothèques doivent bénéficier du chômage partiel puisqu’elles rentrent bien dans le champ d’application du décret.

Pour faire simple, retenez que vous devez justifier de la perte de 80 % de votre CA au cours des 6 mois qui précèdent la demande, par comparaison avec le CA de référence de 2019 pour la même période. C’est bien évidemment le cas pour les discothèques au mois de juin mais aussi pour juillet et Août, y compris probablement pour ceux qui ont repris l’activité.

Depuis notre intervention, BERCY aurait réglé le problème avec la Ministre de l’emploi.

 

L’INDEMNISATION “COÛTS FIXES” :

Encore une question que nous avons dû soulever ! Il semble qu’il faille beaucoup de temps pour traiter les dossiers déposés et verser les aides.

Le Ministère nous a confirmé que cette aide fait l’objet d’un traitement manuel et “malgré le renforcement des équipes, n’est pas en mesure de nous apporter un délai de traitement”. Patience donc !

Nous avons rappelé la difficulté matérielle extrême dans laquelle se trouvent nombre d’exploitants et insisté pour que cela se fasse au plus vite car notre activité est la seule aussi gravement touchée par les conséquences de la crise.

Traitement pour ceux qui ont repris ou non leur activité:

Pour faire simple, les discothèques qui n’ont pas réouvert le dispositif qui s’applique est celui de la perte de CA ( 30% en juillet et 20% en Août)? Comme ceux qui n’ont pas rouvert ont perdu 100 % de leur CA, le niveau d’indemnisation restera le même. Une entreprise qui réalise 10 000 € de CA par mois et qui perd 100 % bénéficiera en Août d’une aide de 10 000 x 20 % = 2 000 € comme dans le système à 20 % .

Le schéma reste le même pour tous.

Les discothèques ayant réouvert, celles qui n’ont pas ouvert ou bien celles qui ont ouvert et refermé (il y en a !): le dispositif “coûts fixes” vient en complément lorsque le CA réalisé + les aides ne suffisent pas pour couvrir les charges et que, donc, l’entreprise a une perte d’exploitation.

Nous vous invitons à vous rapprocher de vos experts comptables qui sont les maîtres de ce dossier. Ne nous contacter que si vrai problème (on ne peut matériellement traiter les cas individuels).

L’activité syndicale ne s’arrête jamais et ne connait pas la pause. Nous sommes en relation permanente avec nos interlocuteurs du gouvernement. Nous les remercions d’ailleurs de la qualité de leur écoute.

Les choses doivent être clairement dites: les collaborateurs d’Alain Griset n’ont jamais cessé de nous apporter les réponses à nos interrogations.

La politique gouvernementale est une chose à l’égard de laquelle nous avons des avis et commentaires parfois sévères mais la qualité de la relation avec BERCY et le cabinet du Ministre en charge de notre secteur doit, elle, être soulignée.

Vous pouvez compter sur notre détermination à faire valoir vos intérêts. Nous comptons, nous, sur votre confiance en retour car certains n’ont pas acquitté leur cotisation, pourtant modique au regard de ce que nous faisons, et c’est très dommageable.

Courage à tous et à chacun

Christian JOUNY et Patrick MALVAËS