RÉUNION DE CE JOUR A BERCY

RÉUNION DE CE JOUR A BERCY

Cher.e.s exploitant.e.s, cher.e.s ami.e.s,

Comme nous vous l’avions indiqué, ce jour lundi 30 août 2021 à Bercy, s’est tenue une réunion sous l’autorité de Bruno LEMAIRE, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Élisabeth BORNE (Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion), Alain GRISET (Ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises), Jean-Baptiste LEMOYNE (Secrétaire d’État chargé du Tourisme, des Français de l’Étranger et de la Francophonie) et Jean-Baptiste DJEBBARI (Ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique chargé des transports).

Bruno LEMAIRE l’a brièvement rappelé : il s’agissait de faire un point d’étape sur la situation générale de notre économie secteur par secteur.

Nous avions, en ce qui concerne les représentants des discothèques, déjà eu l’occasion avec les membres du cabinet d’Alain GRISET mardi 24 août dernier de faire un point assez détaillé de notre situation spécifique.

Ce matin, il s’agissait d’examiner les situations de reprises des uns et des autres. Étaient présents : le Medef, la CGPME, le CHR, l’événementiel, l’industrie des centres commerciaux, les campings, les tours opérateurs, la thalasso, le thermalisme, les parcs à thème, la montagne, le sport et les loisirs, les autocars, la mission marchande les compagnies aériennes, le transport aérien, etc.

D’entrée de séance, Bruno LEMAIRE a annoncé la couleur : « Le quoi qu’il en coûte est terminé et laissera place à une politique d’accompagnement plus personnalisée ». Il a ajouté que trois options étaient devant lui :

  1. Abandon dès mercredi 01 septembre (après-demain) de l’indemnisation forfaitaire du fonds de solidarité et basculement dans un système dit coûts fixes au 01 septembre réservé à toutes les entreprises quel que soit leur taille (S1- S1-bis).
  2. L’incitation à rester fermés est trop élevée, donc plus de fonds de solidarité.
  3. Maintien durant un mois du fonds de solidarité (jusqu’à fin septembre) et on ouvre ensuite le dispositif dit coûts fixes.

Le fait de participer à ce type de réunion, permet incontestablement d’avoir une vision d’ensemble à l’échelle du Pays et nous avons constaté que nombreux sont les secteurs touchés comme nous l’avons été durant 16 mois.

A l’exception des fabricants de remontées mécaniques, des autocars, des compagnies aériennes ou encore de l’événementiel, sans pour autant céder à un enthousiasme délirant, il semble bien que l’activité économique soit incontestablement dans une reprise plutôt vertueuse, ce qui correspond au constat que nous faisons dans le cadre de la reprise d’activité des discothèques situées en zones touristiques.

Après avoir écouté et répondu aux intervenants, Bruno LEMAIRE nous a indiqué plusieurs choses extrêmement intéressantes.

Le ministre indique vouloir réussir cette sortie de crise. Il nous a expliqué avoir fait réaliser des analyses à partir des paiements par cartes bancaire sur l’ensemble du territoire Français.

Partant de ces éléments, il indique que selon lui le retour à la normale se fait progressivement, mais il est évidemment hétérogène.

Il a donc décidé à la fin de cette réunion (sauf pour les DOM / TOM qui sont dans une situation particulière sur le plan sanitaire et ou toutes les mesures seront maintenues pour le moment) :

Décisions du Ministre :

  • Le fonds de solidarité sera maintenu jusqu’au 30 septembre prochain assorti d’une condition d’accès supplémentaire, avoir au moins 15 % d’activité. Cette condition est ajoutée pour éviter les effets d’aubaine d’entreprises qui souhaitent rester fermées et bénéficier uniquement des aides.
  • Le 01 octobre, le dispositif coûts fixes remplacera le fonds de solidarité et sera mis en œuvre pour tous les secteurs d’activités (S1 et S1-bis).
  • La prise en charge de la différence de chiffre d ‘affaire entre 2019 et 2021 et des charges fixes de l’entreprise est fixée à 90% pour les entreprises de moins de 50 salariés et de 80 % pour les plus de 50 salariés.
  • Maintient du dispositif actuel de chômage partiel jusqu’au 31 octobre 2021

Traitement des dossiers éligibles au dispositif coûts fixes :

Bruno LEMAIRE a aussi indiqué avoir perçu le problème de durée de traitement administrative des dossiers déposés et par conséquent de paiement du dispositif coûts fixes en soulignant que la DGFIP dispose de personnel mais probablement pas en quantité suffisante pour satisfaire le nombre de demandes dans des délais plus courts. Il ajoute qu’environ 3 heures sont nécessaires pour traiter chaque dossier. Il souhaite améliorer cette situation.

Début Novembre Bruno LEMAIRE s’est engagé à faire de nouveau une clause de revoyure.

PGE

A ce sujet, le ministre a indiqué avoir essuyé un refus de la communauté Européenne au sujet de l’étalement du PGE.

Il souligne avoir parfaitement compris la nécessité de travailler sur ce sujet pour toutes les entreprises de France. Il veut en discuter avec les acteurs financiers et ensuite revenir vers nous sur ce point.

Considération SNDLL :

Nous nous félicitons de cette réunion même si par sa nature elle ne permet pas d’entrer dans les détails de chaque secteur d’activité.

Toutefois, Bruno LEMAIRE s’est emparé du débat, en affichant une volonté farouche de mettre en œuvre des dispositions adaptées au soutien de la reprise économique, en favorisant le retour d’activité. Il a souligné que la gestion de l’argent public ne l’autorisait pas à faire n’importe quoi, il n’a fui aucun sujet. Ce discours nous convient plutôt bien et tranche avec certaines habitudes politiques. Il a le mérite de la clarté.

Avec Alain GRISET et les membres de son cabinet, nous poursuivrons nos échanges et traitements de dossiers complexes pour notre secteur des discothèques.

La préparation de cette réunion s’est déroulée dans une atmosphère délibérément rassembleuse entre les représentants syndicaux des discothèques UMIH AFEDD SNDLL. C’est très important. Nous avons d’ailleurs convenu d’initier une démarche commune auprès de Bruno LEMAIRE afin de tenter de le sensibiliser aussi sur nos problématiques très spécifiques.

Nous pensons notamment à notre très difficile relation avec les banques, mais aussi aux frais engendrés par la « casse » d’un nombre important de matériels ayant été durant 16 mois été à l’arrêt et sont devenus obsolètes à notre reprise d’activité.

Cette réunion permet aussi de prendre des contacts importants de converser avec de nombreux responsables politiques et plus globalement de faire avancer un certain nombre de préoccupations. Nous n’entrerons pas dans les détails mais ces moments-là sont aussi importants que les échanges officiels.

La jauge fait partie de nos problématiques et doit être levée au plus vite. Ce message a été passé partout où nous pouvions le faire, pour en démontrer le non-sens. L’exemple des établissements exerçant leur activité en sous-sol est là encore très particulière puisque pour des raisons de sécurité incendie leur capacité est réduite de moitié ce qui les conduit avec la jauge actuelle à avoir une autorisation de réouverture à 37,5% de leur capacité ! Comment dans ces conditions atteindre le seuil de rentabilité ? C’est tout simplement impossible.

Chaque jour, nous devons tenter de faire avancer l’idée qu’une discothèque est une entreprise à part entière. Quotidiennement, notre rôle consiste à tenter de convaincre que nous devons être traités comme toutes les entreprises de France.

Nous avançons peu à peu, la preuve, les discothèques sont désormais à la table de nombreuses concertations et négociations. Plus que jamais, nous avons besoin de votre soutien, c’est à ce prix que nous pourrons souhaitons-le, construire une vraie perspective pour notre métier afin de préparer l’après COVID 19 et réussir cette reprise d’activité.

Cette crise nous aura beaucoup appris.

A très bientôt

                                       Christian JOUNY      Patrick MALVAËS