Les services de la santé au travail ont émis un tutoriel que nous vous livrons pour actualiser votre document unique des risques professionnels suite à la COVID. Cette fiche est globale pour tous les métiers. En tirer ce que vous pouvez exploiter dans votre entreprise.
Bon usage !
Patrick MALVAËS
L’actualisation du document unique d’évaluation des risques prévue à l’article R. 4121-2 du code du travail est nécessaire du fait de l’épidémie actuelle liée au virus Covid-19.
Le Document Unique a pour objectif d’évaluer les risques, plus précisément les situations dangereuses, et de définir le plan d’action prévu. L’ensemble des parties prenantes de l’entreprise (Instances Représentatives du Personnel, Comité de Direction, Managers, Responsables) doit être mobilisé lors de la mise à jour du document unique, tout en conservant les mesures de prévention nécessaire (vidéoconférence, distanciation, gestes barrières)
Etant donné les nombreux modèles de document unique, vous pouvez réaliser un annexe spécifique incluant les éléments de cette fiche. Les exemples sont à adapter à votre situation.
ANNEXE SPECIFIQUE CONCERNANT LA PANDEMIE CORONAVIRUS COVID19
Date MAJ : Détail des conditions de travail :
Unité de travail / poste de travail concerné : ☐Dans l’entreprise ☐Télétravail ☐En déplacement
Risque Danger Situation dangereuse Dommages possibles Moyens de prévention en place / à mettre en place
Risque biologique /infectieux /épidémique Virus COVID19
Personnel exposé lors d’une intervention chez un client contaminé
Collègue présentant des symptômes
Contamination par un collègue asymptomatique
Situation de travail exposant a un risque de transmission du virus :
« contact étroit » avec une personne déjà contaminée, par l’inhalation de gouttelettes infectieuses émises lors d’éternuements ou de toux par la personne contaminée.
Les symptômes principaux sont la fièvre ou la sensation de fièvre et la toux.
La perte brutale de l’odorat, sans obstruction nasale et disparition totale du goût sont également des symptômes qui ont été observés chez
les malades.
Chez les personnes développant des formes plus graves, on retrouve des difficultés respiratoires, pouvant mener jusqu’à une hospitalisation en
réanimation et au décès.
Moyens organisationnels :
▪ Affichage et communication du Numéro vert 0800 130 000
▪ Télétravail pour tous les postes qui le permettent
▪ Pour les postes non éligibles au télétravail, les règles de distanciation sont mises en place
▪ Eviter les réunions
▪ Privilégier les bureaux individuels
▪ Favoriser la communication par courrier électronique, téléphone, audioconférence ou visioconférence
▪ Etablir des procédures pour l’accès des visiteurs et des clients
▪ Limiter le nombre de visiteurs ou clients et organiser les files d’attente
▪ Afficher les consignes générales d’hygiène
▪ Mettre à disposition des solutions hydroalcooliques à l’entrée
▪ Mettre en place une distance de sécurité, voire des dispositifs spécifiques (interphone écrans, plexiglass,
film alimentaire, …)
▪ Enlever les revues et les documents des aires d’attente ou des salles communes
▪ Limiter l’accès aux espaces de convivialité et autres lieux de pauses collectives
▪ Veiller à l’approvisionnement des postes de lavage des mains en savon et en papier à usage unique
▪ Veille permanente afin de réévaluer les risques en fonction de l’évolution de l’épidémie
▪ Mettre en œuvre un Plan de Continuité d’Activité (PCA)
▪ Nettoyer régulièrement les surfaces et les lieux collectifs ainsi que les équipements individuels (téléphone, lunettes, bouchons d’oreilles…).
▪ Diffusion des consignes à l’ensemble du personnel et des prestataires extérieurs
Moyens humains :
▪ Gestes barrières
▪ Tousser ou éternuer dans son coude et utiliser un mouchoir à usage unique et le jeter dans une poubelle fermée
▪ Éviter les contacts physiques (distance minimum 1 mètre)
▪ Fournir des masques au personnel ainsi que des gants à usage unique jetables, si l’activité le nécessite
Risque à intégrer obligatoirement pour les salariés exposés au risque de contamination du fait de leurs activités : contacts rapprochés (à moins d’un
mètre) avec du public, des clients ou des patients.
Indiquer dans la colonne
RISQUE le caractère « Non spécifique à l’activité » pour tous les autres métiers /unités de travail.
Pour plus d’informations sur l’actualisation du Document Unique dans le cadre du coronavirus, consultez le “Q/R” du ministère du Travail
Service Interprofessionnel de Santé au Travail du Val d’Oise et des Rives de Seine (voir selon département)- www.sante-au-travail.fr Page 2 sur 4
COVID 19 – FICHE INFO
Comment actualiser votre document unique ?
Risque Danger Situation dangereuse Dommages possibles Moyens de prévention en place / à mettre en place
Risques
psychosociaux :
Risque lié aux exigences émotionnelles
Contrôle sur les émotions exigé des salariés contact de la souffrance ou de la mort risque de violence
Travail en contact avec le public :
le stress ambiant peut générer des tensions et des comportements agressifs, violents (violences externes)
Travail en contact avec la souffrance de l’autre, la maladie, la mort, et les familles qui ne peuvent être présentes auprès des populations
vulnérables (patients hospitalisés, personnes âgées, personnes en situation de handicap,….) ;
Devoir cacher ses émotions au travail ;
Peur au travail, pour sa santé et celle de son entourage.
Conséquences physiques et/ou psychologiques variables selon la personne
Stress, anxiété, angoisse
Moyens organisationnels :
▪ Évaluer ce qui peut susciter la colère des usagers/clients et définir des moyens de prévention, des conduites
à tenir avec les salariés et des modalités de soutien aux salariés
▪ Mettre en place un accompagnement spécifique en cas de confrontation avec des cas de salariés malades
voire à des décès notamment afin de soutenir, d’accompagner le deuil, d’accueillir les inquiétudes et vécus
(groupe de parole, analyse des pratiques professionnelles, …) ;
▪ Favoriser la cohésion sociale et la solidarité ;
▪ Pour les professionnels dont l’activité nécessite d’être isolés ou en horaires décalés par rapport à leurs
proches : permettre des temps de repos pour permettre de se reconnecter à leur famille et leurs amis
Risques psychosociaux :
Risque lié à l’insécurité de l’emploi et du travail
Crainte pour son emploi, sa santé, la situation économique de l’entreprise
Personnel placé en chômage partiel
Entreprise fermée ou activité fortement réduite
Conséquences physiques et/ou psychologiques variables selon la personne Stress, anxiété, angoisse, appréhension
Moyens organisationnels :
▪ Renforcer le soutien social (collègues et hiérarchie)
▪ Se renseigner sur les aides disponibles pour soutenir l’activité économique et les règles d’indemnisation du
chômage partiel
▪ Identifier les collaborateurs isolés et disposant de peu de moyens numériques pour les aider à garder un
contact avec l’extérieur
▪ Favoriser des temps d’échanges professionnels mais aussi informels (sans excès afin de ne pas le surcharger
d’informations et envahir l’espace personnel des collaborateurs)
▪ Informer dès que possible sur la reprise de l’activité, et l‘organisation qui devra se mettre en place, même
temporaire, pour relever le défi imposé par la crise
▪ Générer de la solidarité, encourager, remercier …
Pour plus d’informations sur l’actualisation du Document Unique dans le cadre du coronavirus, consultez le “Q/R” du ministère du Travail
Service Interprofessionnel de Santé au Travail du Val d’Oise et des Rives de Seine – www.sante-au-travail.fr Page 3 sur 4
COVID 19 – FICHE INFO
Comment actualiser votre document unique ?
Risque Danger Situation dangereuse Dommages possibles Moyens de prévention en place / à mettre en place
Risques psychosociaux :
Organisation de travail
Mise en place d’une nouvelle organisation de travail : télétravail
Personnel isolé en télétravail (isolement aussi bien social que professionnel)
Modification des habitudes de travail
Difficulté à se déconnecter
Gestion par le salarié de son organisation de travail
Télétravail en gardant les enfants
Stress Fatigue
Surmenage
Epuisement professionnel
Moyens organisationnels :
▪ Définir et communiquer les modalités organisationnelles spécifiques de travail, par exemple, créer une
charte définissant les règles et les bonnes pratiques du télétravail en situation de crise sanitaire et de
confinement (en collaboration avec le CSE)
▪ Mise à disposition et utilisation du matériel : ordinateur, téléphone, connexion internet, …
▪ Définir les règles d’installation et d’ergonomie au poste (lieu dédié, position de l’écran, …)
▪ Définir les horaires de télétravail, plannings, disponibilités
▪ Définir les modes et règles d’usage des moyens de communication (mails, appels audio/ visio, coordonnées
des contacts…)
▪ Veiller au droit à la déconnexion
▪ Mettre en place des outils spécifiques : fichiers partagés et lieux de partage…
▪ Veiller au maintien des temps familiaux, des temps de pause et de repas
▪ Lorsque le télétravail est à temps complet, rompre l’isolement en fixant régulièrement et à l’avance des
temps d’échanges et de débriefing entre le salarié et ses collègues d’une part, et avec les managers d’autre
part.
▪ Maîtriser les outils de communication et adapter les objectifs de travail au contexte particulier ;
▪ Éviter de sursolliciter et de surcontrôler les salariés via les technologies nomades ;
▪ Adopter une temporalité adaptée aux demandes faites aux salariés (ex : on effectue une demande de travail
en début de journée et on évite les demandes tardives pour le lendemain majorant le stress du
collaborateur)
▪ Informer vos salariés sur le droit à la déconnexion
▪ Sensibiliser vos salariés sur l’importance de garder une disponibilité et de travailler sur des horaire de travail
classique ;
▪ Limiter les canaux de communication et privilégier les informations collectives ;
▪ Éviter l’excès d’intermédiaires dans la communication qui génèrent une déformation et une perte
d’informations
▪ Accompagner les managers de proximité et de les aider à assurer leur mission de soutien et de coordination
des équipes dans cette situation particulière pendant laquelle il leur est demandé une vigilance et une
disponibilité accrues dans leur rôle de soutien et d’accompagnement
Pour plus d’informations sur l’actualisation du Document Unique dans le cadre du coronavirus, consultez le “Q/R” du ministère du Travail
Service Interprofessionnel de Santé au Travail du Val d’Oise et des Rives de Seine – www.sante-au-travail.fr Page 4 sur 4
Comment actualiser votre document unique ?
Risque Danger Situation dangereuse Dommages possibles Moyens de prévention en place / à mettre en place
Risque lié au travail sur écran et postures de travail
Mise en place d’une nouvelle organisation de travail : télétravail
Mauvaise disposition du matériel du poste de travail au domicile
Matériel de travail inadapté
Travail prolongé sur ordinateur (plus de 4 heures par jour)
Travail statique sans pause
Sollicitation visuelle (distance œil-écran)
Luminosité : manque d’éclairage, reflet, éblouissement
Utilisation de téléphone sans casque
Appel téléphonique et frappe au clavier
Douleurs musculaires,
fatigue visuelle,
troubles
musculosquelettiques
Moyens organisationnels :
▪ Prévoir des temps de pause régulièrement (pauses de cinq minutes toutes les heures)
▪ Alterner les tâches pour limiter le temps passé assis devant un écran, certaines tâches pouvant être
effectuées debout ou même en marchant. Il est possible par exemple d’alterner temps de travail sur
ordinateur avec temps de réunion téléphonique permettant de se lever et de marcher.
▪ Conseiller les salariés sur la mise en place d’un aménagement le plus optimal possible selon le matériel du
domicile :
▪ Disposer d’au moins une table placée perpendiculairement à une fenêtre, avec un siège confortable
réglé à la bonne hauteur
▪ Eviter les reflets et les éblouissements sur les écrans
▪ Les pieds reposent à plat sur le sol de préférence ou sur un repose-pieds permettant de maintenir les
pieds à plat lorsque le plan de travail n’est pas réglable en hauteur
▪ L’angle du coude est droit ou légèrement obtus
▪ Les avant-bras sont proches du corps
▪ La main est dans le prolongement de l’avant-bras
▪ Le dos est droit ou légèrement en arrière, et soutenu par le dossier
▪ L’écran à hauteur des yeux, éloigné de la longueur d’un bras environ (50-70 cm)
▪ Permettre au salarié de conserver son casque pour les appels téléphoniques s’il en avait un, sinon
communiquer sur l’utilisation des écouteurs si les lignes fixes sont basculées sur des téléphones
portables