JUSQU’AU BOUT ! La pré négociation du 23/07/20

Chers amis, chers confrères,

Hier soir jeudi nous avons tenu une très longue réunion de travail avec le Ministère de l’Economie pour préparer la négociation avec M. le Ministre Alain GRISET ce vendredi matin. Je ne sais pas comment vont tourner les choses mais je vous dois mon sentiment.

En premier lieu, nous avons accompli un travail titanesque pour présenter tous les aspects des difficultés que nous rencontrons. De la situation la plus simple: les problèmes alimentaires, dirais-je, de tout un chacun et des plus faibles à la situation des plus gros, aux frais fixes énormes ou aux montages juridiques et financiers complexes. Tout le panel de 1 700 à 1 800 établissement a été déployé par nous, décortiqué, analysé…Dans quelques jours tout ce travail sera, et c’est compréhensible, oublié de tout le monde. Seuls les “résultats” (?!) compteront. Je tiens donc à rendre hommage aux syndicalistes patronaux qui m’ont entouré. Quel que soit le résultat, ce fut un travail d’exception. Il faut le savoir. C’est tout.

En second lieu, ce qui vous intéresse -et c’est tout à fait logique, tant la détresse étreint chacun- c’est l’aboutissement. A ce stade, je suis très très sceptique face à ce qu’on nous a objecté des contraintes de l’Etat… chacun aura compris. Durant 1 h 45 nous avons argumenté, chiffres et exemples en mains. Tout le monde syndical a été dans son rôle, il n’y a pas lieu d’épiloguer là-dessus. Le Cabinet a été ouvert mais campait sur ses positions classiques. Heureusement, nous connaissions parfaitement le dossier et quand on nous présentait des pseudo solutions alternatives, nous en montrions la vanité et les limites. Nous n’avons jamais été pris au dépourvu ou déstabilisés. Jamais. Personne, “de notre côté” syndical, n’a confondu ses intérêts privés et ceux généraux de la profession.  Ce ne fut pas le cas de tous les intervenants autour de la table (même si la réunion était téléphonique)…c’est très regrettable pour notre démocratie. Le désarroi du secteur mérite mieux que des mots.

En fait, le débat s’est cristallisé sur la prise en charge d’une (très faible à cet instant où j’écris) partie de nos frais fixes par l’Etat. Plus de la moitié de nos établissements ne réalisent pas 450 000 € de C.A. Eux, seront “à peu près” (?!) indemnisés, je pense. C’est déjà bien pour les souffrances individuelles sur lesquelles vit une très petite entreprise. Au delà, la situation est beaucoup plus compromise. Nous avons tenté l’impossible face à un Etat qui nous dit ne disposer que de 9 milliards d’euros pour aider 1 millions 600 000 entreprises…

Nous avons plaidé, principalement, que les discothèques doivent bénéficier d’un effort exceptionnel pour 3 raisons: c’est le seul secteur marchand fermé totalement pendant au moins 6 mois, ces 6 mois correspondent (saisonniers notamment) à la période où se réalise l’essentiel de notre CA (double peine), et -“cerise sur le gâteau”- nous n’avons actuellement aucune perspective réelle de réouverture !

Cela pose très directement la question de la survie de nos entreprises et du travail de nos employés. Je l’ai, personnellement, longuement illustré de cas concrets. A un moment le discothécaire va devoir vraiment se poser la question de savoir s’il persévère ou non dans son activité s’il n’a pas (ou trop peu) d’aides. Voilà simplement la problématique. Je vous passe les détails, nous avons tout soulevé (y compris le coût des congés payés accumulés et dus sur la période de chômage partiel et le salaire des dirigeants non salariés).

La seule question ce matin (6 heures et, comme mes collègues qui ont aussi encore travaillé  dans la nuit, je n’ai pu dormir) est : “COMBIEN ?”

A ce stade je ne peux rien dire mais les propositions faites sont très éloignées du réalisme économique et ne sauveront pas les emplois. Le message a été entendu, c’est sûr. Partagé même, j’en suis certain. Cela fera-t-il évoluer les lignes, c’est à souhaiter.

Je vous informerai de l’évolution dès que possible. Je retourne faire un dernier point.

Courage à nous tous !

Patrick MALVAËS