ALCOOL – TOLÉRANCE 0 CHICHE !

Le SNDLL réagit aux propos sur la “tolérance 0 alcool pour les 18-24 ans”.

Désigner les jeunes comme boucs émissaires ne fait que déresponsabiliser tous les autres conducteurs, se donner bonne conscience “à bon marché”!

Les 18-24 ans représentent bien 9 % de la population et un peu plus de 20 % des tués sur la route.

Mais dans l’accidentologie des jeunes, l’alcool est à peine plus impliqué (dans un peu moins de 40 % des accidents) que dans le reste de la population (31 %).

De surcroît, près de 80 % des accidents mortels sont causés par des concentrations d’alcool supérieures à 1,2 g sans rapport avec l’imprégnation alcoolique en discothèque.

Pourquoi alors taire ces évidences et stigmatiser les jeunes et l’imprégnation alcoolique inférieure à 0,5 g ?

Juridiquement, il est inadmissible de créer des adultes majeurs à deux vitesses : les 6 millions de 18-24 ans et tous les autres !

Pourquoi ne pas traiter aussi en sous citoyens d’autres tranches d’âges accidentogènes (malades, personnes âgées, etc.) pourtant identifiables ?

Au pays des droits de l’homme, il appartiendra à la justice nationale que nous saisirons mais aussi à la Cour européenne de trancher si on discriminait trop.

Des solutions existent déjà mais sont mal mises en oeuvre ou ignorées.

Les contrôles d’alcoolémie se font surtout près des établissements de nuit alors que les résultats prouvent que les relevés positifs n’y sont pas plus nombreux (ils sont bien souvent moindres !) qu’ailleurs. Il faudrait peut être élargir et diversifier ces contrôles !

Il existe un tas de pistes soigneusement ignorées : la pose de démarreurs éthylométriques, l’information alcool sur les bouteilles (comme pour les cigarettes) mais là les lobbies sont sans doute trop puissants… L’Etat peut aussi prendre ses responsabilités.

Pourquoi des Préfets autorisent-ils des bars à ouvrir toute la nuit alors que l’alcool y est vendu à bas prix, comme dans le Rhône où le SNDLL a été obligé d’attaquer le Préfet sur cette mesure devant le Tribunal administratif ?

Il y a d’autres exemples aberrants comme l’ouverture de tous les bars à 6 heures du matin (Somme) et l’alcool dans les stations services !

Pourquoi laisse-t-on prospérer les diverses sociétés qui livrent de l’alcool à toute heure à domicile (Loire-Atlantique mais partout) à n’importe qui ?

Pourquoi tout un chacun (y compris un mineur) peut acheter tout l’alcool qu’il veut dans un supermarché ou un magasin ?

Pourquoi les élus accordent-ils des autorisations de buvettes temporaires à tour de bras, qui prospèrent même dans les stades, les salles de fêtes sans parler des bodegas, fiestas, soirées étudiantes, kermesses et autres “ducasses” (Nord) ou Fest-noz (Bretagne) ?

Pourquoi laisse-t-on les associations organiser des soirées alcoolisées au profit des organisateurs de soirées alcoolisées ?

La liste pourrait se poursuivre si vraiment on voulait s’attaquer au problème !

S’alcoolise-t-on vraiment plus dans une discothèque où les consommations coûtent entre 10 et 15 € les 4 cl et où les exploitants engagent leur responsabilité à tout moment ? Bien sûr que non !

Ce ne sont pas les établissements de nuit qui souffriraient le plus d’une tolérance 0 qui n’a de sens que si elle est pour tous les conducteurs quel que soit leur âge !