OUVRIR EN SEPTEMBRE ? QUE FAIRE ? Délais fiscaux et fermeture prolongée 🔮🔭🤔😷

Chers amis, chers confrères,

Ce vendredi 7 Août, deux semaines après nos “accords” avec M. le Ministre Alain Griset, toujours pas de textes d’application… A vos nombreux mails je sens l’inquiétude légitime, souvent une forme de panique. Essayons de garder notre sérénité. A notre niveau, au SNDLL, nous faisons TOUT CE QUI EST POSSIBLE pour préserver les intérêts de la filière. Ce blog tenu au quotidien vous le prouve. Pour replacer les choses en perspective, je vous recommande de relire les articles passés écrits ces 15 derniers jours. A avoir trop “le nez dans le guidon” on perd en perspective. Nous allons y arriver.

Tous les jours apportent leur lot de nouvelles. Essayons de voir plus loin et d’anticiper. C’est aussi la mission des dirigeants syndicaux, à mon avis .

 

1°) Sur le front des mesures d’accompagnement en cette période très dure,  je vous écrivais hier (je ne pouvais être plus d’actualité !) que nous attendions sous peu le texte qui demande aux services fiscaux départementaux d’octroyer des délais pour les échéances fiscales survenues pendant la période de fermeture. Ce texte vient de sortir tôt ce matin (J’écris ces lignes alors qu’il est 5 heures du matin). Je vous le mets en pièce jointe car il énumère les limites de cet octroi de délais. Décret_n°2020-987_du_6_août_2020_version_initiale (1)

” – Les redevables … « entreprises », bénéficient, sur leur demande, de plans de règlement pour leurs impôts, recouvrés par les comptables de la direction générale des finances publiques, dont la date d’échéance de paiement est intervenue entre le 1er mars 2020 et le 31 mai 2020, ou aurait dû intervenir pendant cette période avant décision de report au titre de la crise sanitaire.”

La demande doit être formulée auprès du comptable public compétent au plus tard le 31 décembre 2020 (DGFIP dont vous dépendez). Allez-y !

L’étalement peut être octroyé au maximum sur 36 mois mais au delà de 12 mois vous devrez fournir des garanties.

Il faut avoir commencé à exploiter au plus tard le 31 décembre 2019, et être à jour de ses obligations fiscales DECLARATIVES (ce qui n’impose pas d’être à jour des paiements !). Il faut aussi certifier avoir sollicité pour le paiement des dettes dues à des créanciers privés un étalement de paiement ou des facilités de financement supplémentaires.

Désolé de vous abreuver avec tous ces détails,mais il faut bien !

 

2°) Sur l’évolution de la pandémie et des déconfinements,  beaucoup se sont insurgés, avec raison,  après les annonces de Mme BACHELOT selon lesquelles à partir de septembre pourraient se tenir des spectacles de plus de 5 000 personnes. Dit ainsi, c’est choquant, surtout pour nous discothécaires ! En réalité cela n’exclut pas les mesures barrières et la danse reste exclue. Surtout -rétropédalage hier soir à 21 heures (!) après manifestation de notre émoi d’être nous “à l’écart”!- il est précisé que cette autorisation “était conditionnée à l’évolution de la situation sanitaire. L’interdiction fera l’objet d’un réexamen au regard de l’évolution de l’épidémie” ce qui est moins optimiste !..  mais ne fait pas pour autant notre bonheur.

En réalité nous savons depuis Mardi 4 Août qu’un RDV sur la question était prévu le 24 et qu’il est même ce jour repoussé … Nous savons aussi que la semaine prochaine aura lieu un Conseil de Défense (Vendredi en 8 ?) qui statuera .. peut-être même sur notre cas ! Je vous rappelle que nos accords prévoyaient une “clause de revoyure” fin Août car il faut savoir vers quoi nous nous dirigeons CONCRETEMENT. Vous voyez, nous suivons.

Nous suivons tellement que nous essayons d’anticiper nos chances de rouvrir en septembre à partir des moindres signes. La résurgence du COVID nous inquiète au plus haut point d’autant, et pour cause, que nous n’y sommes pour rien. Il y a moins de 24 heures le Ministre A. GRISET s’est exprimé avec beaucoup d’honnêteté intellectuelle et d’intelligence de la situation, sur LCI. Je lui rends un vibrant hommage pour cela.

Toutefois le contenu du message est clair (et cohérent avec le rétropédalage de R.Bachelot): “Nous sommes (parlant des discothèques) dans une situation très difficile …pour l’instant il n’y a même pas de perspective (de réouverture) en septembre … ce n’est pas une décision économique mais sanitaire et dans un mois il n’y a pas de raison (d’espérer) tant que le Conseil scientifique (vous savez ce que j’en pense, je l’ai écrit il y a 3 jours) et le Conseil de Défense n’ont pas donné le feu vert …” Voilà, c’est dit !

Ce ministre qu’au delà de notre impatience, de notre désarroi, je trouve compétent et à notre écoute, déclare travailler avec nous à “trouver des solutions plus pérennes” (ce qui me fait penser que cela va durer…)  et se dit conscient que les accords actuels ne sont pas entièrement satisfaisants et ont leurs limites. Merci Mr. GRISET, car dire la vérité est une forme de courage assez inédite en politique. Je sais que nous pouvons compter sur vous.

 

QUELLE POLITIQUE ALORS POUR LE SYNDICAT ?

A la fin du mois, avec notre équipe SNDLL, nous aurons fini de faire le point pour déployer les actions utiles à tenter de sauver la filière et ses emplois, comme les revenus de ses dirigeants qui sont asphyxiés. Nous sommes déjà mobilisés aussi sur cet axe de réflexion.

J’ai moi aussi toujours dit la vérité et je continue donc, même si certains me l’ont reproché. Je me souviens des haines de petites minorités il y a un mois sur les réseaux sociaux qui me reprochaient de ne pas me battre pour la réouverture immédiate alors que nous savions pertinemment que c’était impossible et que nous jugions les “protocoles” proposés (les tables sur les pistes où l’on aurait dansé autour !) tout aussi inacceptables et irréalistes que le premier protocole de l’UMIH (souvenez-vous: masque obligatoire, distanciation, nettoyage des tasses et machines à café…) ! Ce n’est pas en faisant n’importe quoi que l’on sauve des entreprises.

Une fois encore notre équipe aguerrie et lucide travaille sur le scénario d’un report de notre réouverture. Il faut des solutions. Très honnêtement, je persiste à penser avec ceux qui m’entourent que l’ouverture dégradée avec un nouveau protocole ne fait ACTUELLEMENT pas partie des solutions à privilégier. Je sais que nous divergeons là-dessus avec d’autres. Nous assumons.

Mais s’il y a une évolution positive (traitement, vaccin, recul systématique de l’épidémie, volonté – enfin ! – des pouvoirs publics de réprimer les abus que nous constatons partout) nous serons les premiers à nous rallier à un protocole de transition. Bien sûr ! Certains vont essayer de nous faire dire l’inverse de notre pensée, alors j’explique.  Nous y réfléchissons aussi mais ce serait mentir de dire que c’est notre priorité actuelle .

La priorité est de sauver économiquement nos entreprises, nos emplois et d’assurer un revenu décent à nos professionnels. Dans un même temps il nous faut réfléchir à la meilleure façon de préserver la reprise et singulièrement le lien avec notre clientèle et notre personnel surtout musical et artistique. Je pense aux DJ’S, particulièrement à la peine et qui sont nos partenaires naturels (j’ai lu sur les sites des horreurs les concernant et j’en suis choqué). Voilà les vrais enjeux des semaines à venir.

Je pense que c’est ainsi qu’une fois encore le SNDLL peut aider le mieux la filière. En la mobilisant sans lui mentir, sans lui vendre du rêve et des inepties démagogues. Retroussons nous les manches. Nous sommes des chefs d’entreprises, responsables. Nous allons y arriver, bien sûr et même si c’est très dur.

J’ai tenu, au nom de nos responsables syndicaux et, bien sûr, à titre personnel à vous faire le point de la situation, le point de notre action présente et à venir. C’est aussi très difficile à gérer pour vos responsables du syndicat,  en même temps que leurs affaires. Merci à eux, encore une fois.

Nous réussirons  avec vous et votre confiance !

Patrick MALVAËS