IL FAUT DIRE LES CHOSES ! ✅✅✅✅✅✅ P. MALVAES et I. POUPARDIN

Mes chers amis,

Quelle histoire cette réouverture supposée !!! Quelle honte cette lettre ouverte au Président de la République des syndicats hôteliers, suivie hier d’une conférence de presse (sic!), visant à imposer le pass sanitaire aux seules discothèques pour privilégier ainsi les Bars et Restaurants à Ambiance Musicale (BAM et RAM) !!!  Ce scénario n’est pas acceptable.

Nous devons être tous unis sur cette question.

Nous avons longuement échangé avec nos amis de l’AFEDD pour analyser la situation du moment particulièrement inquiétante à bien des égards. J’avais préparé cet article, partagé en totalité par Ivan POUPARDIN. Il est donc désormais notre article commun, notre pensée commune.

Nous ne raisonnons qu’à partir de faits objectifs, sans polémique autre que celle qui découlerait de la manipulation des faits par les uns ou les autres.

 

La date donnée par le Président de la République (21 JUIN) risque se muer en réunion de revoyure à Bercy. Attendons une semaine.

La réouverture le 2 Juillet parait improbable tant il y a de problèmes annexes à solutionner que nous ne voyons pas l’administration régler vite. Prenons l’exemple des commissions de sécurité qui, juridiquement, doivent repasser avant toute réouverture. C’est le code de l’urbanisme. Il faut prendre un décret annulant cela… Les cartes CNAPS de notre personnel de sécurité ? Il faut les proroger… DERNIERE MINUTE: A l’instant notre service juridique m’informe que cela vient enfin de changer (commission de sécurité obligatoire ! depuis que nous le réclamons ! article à suivre donc avec le J.O….quand je vous dis qu’on est toujours sur la brèche 😋et “en temps réel” 😅)

Pour les exploitants, comment peuvent-ils être en ordre de bataille “au pied levé” alors qu’ils doivent recruter ou rappeler le personnel (qui souvent prendra la poudre d’escampette en plein été) vérifier leurs installations, refaire un assortiment musical compatible avec les attentes après 16 mois de black out, vérifier l’essentiel sécuritaire (exemple: extincteurs et alarmes incendie), mettre en place le nouveau protocole sanitaire et y adapter physiquement l’établissement …. autant dire mission quasi impossible ! En son temps, nous avions prévenu les pouvoirs publics pourtant.

Nus en profitons pour vous dire de ne pas vous affoler avec les mesures d’aération et autres balivernes colportées sur le renouvellement d’air. Article dans les prochains jours. Ne nous  inondez pas (déjà une bonne quinzaine nous ont questionnés sur ce faux problème à mon avis). Vous aurez vite sous peu nos informations et nos consignes sur ce point. Claires comme d’habitude.

Sur le fond, voici nos réflexions:

Passons sur la jauge à 65 % Elle est imposée partout. Elle passera en suivant, si tout va bien (?),  à 100 %. Vrai mesure de protection. Pas de vraie contrainte.

PAR CONTRE, le PASS SANITAIRE est, tel que prévu actuellement par les hôteliers, une ineptie. Pourquoi ? Démonstration en 3 points :
1°) juridiquement,  le pass sanitaire a été adopté par le Parlement (Assemblée Nationale + Sénat) dans un schéma très strict: pour les rassemblements de plus de 1 000 personnes uniquement.
Le Conseil Constitutionnel l’a autorisé sous cette jauge minimale de 1 000 personnes.  sachant que moins de 50 discothèques ont une jauge de 1 000 personnes, comment juridiquement peut-on vouloir imposer, comme le réclament le hôteliers, ce pass à toutes les discothèques ? Ils feraient mieux de faire respecter par leurs adhérents leur propre protocole sanitaire qui est déjà bafoué !

Ce serait admissible, car nous sommes  conscients que le pass sanitaire est une mesure de protection essentielle, à condition que ce soit imposé à tous ceux qui exercent la même activité , comme l’a dit le Conseil d’Etat, donc aux bars et restaurants à ambiance musicale (BAM et RAM). Là, nous y serions favorables sans réserve car la santé des Français est plus importante que le reste.

 

 

2°) techniquement, le pass sanitaire en discothèque pose des problèmes de fond :

Le pass sanitaire consiste, selon les situations :

1°) un schéma vaccinal complet scanné dans l’application TousAntiCovid

Quand on sait que d’une part 30 % des jeunes ne veulent toujours pas entendre parler de vaccin … que d’autre part à ce jour 6,2 % seulement des 18-29 ans sont vaccinés (2 doses) … notre “marché” économique serait très étriqué, voire nul.

Ajoutons que la vaccination complète doit avoir, selon le type de vaccin, 15 jours ou 28 jours d’ancienneté. Même si tous les jeunes se vaccinent ce soir,  deuxième injection dans 4 à 6 semaines puis délais de prise en compte … quelqu’un qui se vaccine le 10 Juillet aurait son pass aux alentours du 1er septembre, au mieux !

 

2°) fournir un test RT/PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures.

Tous les deux jours les jeunes estivants devraient donc se faire tester s’ils veulent sortir souvent ? Rêve éveillé, non ?

Si on sort un dimanche soir le test devra dater du samedi. Quel personnel médical le certifiera un samedi en plein été, qui sera disponible pour certifier le test et pouvoir ensuite le télécharger sur TousAntiCovid ou TAC de la sécurité sociale ? Pas réaliste.

Dans un groupe de 6,  il faudra que les 6 soient admissibles sinon ils n’iront pas en boite. C’est logique. Ils préféreront le bar à ambiance sans contrainte…

Le protocole actuel du pass sanitaire officiel exclut les auto-tests et tests salivaires qui seraient, dans notre profession, les seuls réalistes.

Pourquoi le Ministère de la Santé et Bercy ne nous ont-ils pas consultés sur le protocole sanitaire , préférant écouter les seuls hôteliers  ? Ecarter les organisations professionnelles représentatives pour choisir un interlocuteur privilégié n’est pas admissible. C’est gravissime.

Pourquoi les hôteliers se sont-ils avancés sur cette question si ce n’est pour “plomber” notre secteur et privilégier les BAM/RAM ? C’est choquant.

Nous n’osons croire que “tout le monde” s’est mis d’accord en fait pour faire semblant de prendre les jeunes et les discothèques en compte, tout en mettant en place leur exclusion du déconfinement ?

Ce que nous avançons repose sur des FAITS PRECIS. Nous vous proposons donc un petit point de la situation, objectif.

Les types de tests ACTUELS

Seuls les trois premiers sont retenus pour le Pass sanitaire

Les tests virologiques (RT-PCR) : ils permettent de déterminer si une personne est porteuse du virus au moment du test, grâce à un prélèvement par voie nasale ou salivaire. Le résultat est en général disponible dans les 24 heures qui suivent. Afin de faciliter le dépistage de la Covid-19, les tests PCR sont totalement pris en charge par l’assurance maladie et ne nécessitent pas de prescription d’un médecin.

Les tests sérologiques : ils permettent de rechercher si une personne a développé une réaction immunitaire après avoir été en contact avec le virus. Ces tests détectent la présence d’anticorps au moyen d’une prise de sang. Les tests sérologiques fiables figurent sur une liste en ligne. Ils sont remboursés par la sécurité sociale lorsqu’ils entrent dans le cadre des indications définies par la Haute Autorité de Santé.

Les tests antigéniques : ils détectent la présence du virus ou de fragments de virus SARS-CoV-2. Comme les tests par RT-PCR, ils permettent le diagnostic précoce des maladies dès la phase aiguë. Ils répondent à la question « le patient est-il oui ou non porteur du COVID-19 ? ». Comme le test de référence actuel, le RT-PCR, les tests antigéniques sont à ce jour réalisés à partir de prélèvements dans le nez, par écouvillon. Mais alors que le RT-PCR nécessite une analyse parfois de plusieurs heures en laboratoire, pour détecter le matériel génétique du coronavirus, le test antigénique repère des protéines du virus en moins de 30 minutes.

Les autotests nasaux : il s’agit de tests antigéniques dont le prélèvement et la lecture du résultat peuvent être réalisés seul, d’après les indications fournies par un professionnel et après lecture des conditions d’utilisation et du « guide d’utilisation » fournis lors de l’achat. Le mode de prélèvement autorisé aujourd’hui est l’auto-prélèvement nasal, qui est moins profond que le prélèvement nasopharyngé pratiqué pour les tests PCR et antigéniques classiques. Le résultat est déterminé en quinze à vingt minutes, selon la notice du fabricant.

Les tests salivairesils correspondent à un examen de la salive ; ils ne font pas mal. Ils sont déployés dans les écoles maternelles et élémentaires pour renforcer le dépistage au Covid-19 et rompre au plus vite les chaînes de contamination. Leur prélèvement est plus acceptable par les jeunes enfants que celui du test nasopharyngé (par le nez).

C’est d’ailleurs curieux, hier en conférence de presse (sic), les hôteliers ont commencé à parler de test salivaire au détour d’une phrase sans avoir notre netteté et sans renoncer au concept même de pass sanitaire ! Equilibrisme, jeu de tartuffe, énième jeu d’apprentis sorciers ?! Quelle perte de temps alors que nos professions sont à l’agonie.
3°) sur le terrain l’exigence du pass sanitaire est impossible à remplir :

Les données du pass doivent être scannées (QR Code) dans l’application Tous Anti Covid. Soit.
Le client concerné chargera avec Tous Anti Covid et la fonctionnalité  “CARNET” et la discothèque vérifiera avec l’application mais fonctionnalité “Verif”
Il faut donc que préalablement un personnel de santé ait certifié et validé la vaccination ou le test PCR qui pourra seulement alors être scanné
En été, fin de week-end, vacances il va y avoir des ratés énormes… or le test PCR n’est valable que 48 heures !

Devant la porte d’un établissement on imagine les embrouilles à 3 ou 4 h du matin ! Nous n’insistons pas, chacun de nous connait le métier…

Si le Ministère de la Santé voulait échanger pour vraiment nous rouvrir, nous lui dirions tout cela et proposerions un protocole reformaté mais réaliste avec notamment :
– appliquer l’ensemble des 7 mesures barrières dont la jauge
– mettre en place une nouvelle politique de communication pour expliquer et promouvoir auprès de nos clients dont le recours à la prise de température.
– utiliser l’application  TousAntiCovid pour le traçage et le QR Code qui, lui, correspond à la culture jeune
– maîtrise de la qualité de l’air : maintenance de la ventilation, filtres, aération pendant la fermeture, mise en fonction de la ventilation à débit réduit hors occupation, mise en place de moyens de substitution dans les cas limites (abattants, aérateurs …)
Nous redisons que nous allons vous faire un point plus tard, mais il n’y a rien d’aggravant ou obligatoire concernant le renouvellement de l’air.
– passons sur les autres points : sens de circulation, service …

Un VRAI protocole réaliste est possible !

Notre sentiment est que l’on veut nous imposer le PASS pour rendre impossible l’exploitation, la rendre non rentable. Dans le même temps d’autres veulent uniquement, en fait, favoriser les BAM/RAM. Ce n’est pas admissible !

Mieux vaut alors CLAIREMENT laisser le choix aux exploitants qui veulent ouvrir (on les comprend pour certains) sous ces contraintes, étant entendu qu’ils doivent aussi être aidés financièrement car ils seront non rentables, mais sans l’imposer à tous.
Les autres doivent avoir le maintien des aides en attendant un retour à la normale.

Nous vous laissons imaginer s’il y a une quatrième vague en septembre alors que des discothèques auront fonctionné !  responsables tout trouvés !
Laissons tout autant imaginer ceux qui  joueraient avec les règles sanitaires et ne les respecteraient pas. Les sanctions, elles, tomberont !

Bref, tout cela ne nous plait pas et pourtant nous voulons tous rouvrir au plus vite et nous savons le désarroi de tant d’;entre nous !
Il faut donc en urgence que le gouvernement se penche sur la problématique que nous venons de décrire. Il nous aurait à ses côtés et chacun y trouverait son compte.

A moins que nous rouvrir ne soit qu’un effet d’annonce, un “affichage” pour dissimuler en réalité la mise sur pied de conditions impossibles à respecter.
Ne pas rouvrir serait alors notre faute », dira – t- on !

La santé de notre Pays, la survie de nos métiers, de ses employés et de ses entrepreneurs, méritent mieux qu’un traitement “à l’emporte-pièce”  !

Tout le monde doit se ressaisir. Le SNDLL et L’AFEDD nous vous le demandons à tous au nom du bon sens.
 
Nous avons pris la décision d’unir nos forces AFEDD et SNDLL précisément pour défendre notre profession sur les bases de ses origines en respectant ses particularismes. Notre métier n’a rien de comparable à aucune autre activité nous ne cessons de le rappeler depuis 15 mois.

A très bientôt,

Patrick MALVAËS et Ivan POUPARDIN