Vous avez dit “PROTOCOLE” ? !!!

Chers amis, chers confrères,

 

Ce qui devait arriver arrive, hélas !

Sous la pression conjointe de l’UMIH et de groupes locaux activistes, le Ministère nous propose aujourd’hui de travailler “illico” sur un protocole sanitaire de réouverture … tout en précisant qu’il ne sera pas applicable avant longtemps compte tenu de l’absence de visibilité !

Les propos du Président puis ceux du Premier Ministre Jean Castex hier soir ne laissent planer aucune illusion. Il y a donc une contradiction interne dans cette demande de rédaction d’un protocole préalable à une réouverture dont on nous dit qu’elle n’aura pas lieu !

Est-ce une manoeuvre dilatoire, un leurre pour certains professionnels invités à s’exprimer sur la question aux côtés des syndicats, dans une “conference call” sans vraie perspective ? C’est démagogue et vain. On ne joue ni avec les discothécaires ni avec leurs représentants professionnels.

Viendra le temps du protocole, pour l’heure la priorité est de sauver les entreprises en les aidant financièrement.

Deux observations :

 

  1. SUR LE PROCEDE ET LA METHODE

L’analyse et donc la position du SNDL est parfaitement claire : il s’agit d’une opération de diversion sans débouché. La seule urgence qu’il y a est  pour les pouvoirs publics qui veulent réduire les aides et cherchent donc une alternative en exploitant “l’impatience” de certains sur la réouverture. Il est clair qu’ils n’obtiendront dans l’immédiat ni cette réouverture ni des conditions réelles objectives qui permettent un redémarrage de notre secteur.

En clair nous risquons de perdre ou d’édulcorer les aides pour une réouverture illusoire et si elle se faisait, elle se produirait dans des conditions intenables.

Il n’y a ni urgence ni réalisme dans cette démarche, elle donne la parole à une frange du métier pour diluer le poids du SNDLL et des syndicats en général.

La manœuvre est un peu grossière : nous ne nous y prêterons pas. Le SNDLL ne cautionnera pas.

 

  1. SUR LE FOND :

Le protocole qu’on nous propose est inapplicable et nous vous le livrons tel qu’il nous est transmis à télécharger ici : GUIDE SANITAIRE APPLICABLE AUX DISCOTHEQUES – PROTOCOLE DÉPOSÉ

 

COMMENTAIRE SNDLL :

Comment penser avec de telles mesures :

  1. attirer durablement de la clientèle dans ces conditions ?
  2. atteindre un quelconque seuil de rentabilité ?

Je ne m’étends pas pour aujourd’hui mais est-ce vraiment sérieux ?

 

Ceux qui sont à la base de cette « initiative » (on y parle de « menus » comme dans un restaurant, de STOP-COVID qui n’existe plus, de gestion des déchets comme au restaurant, du protocole CHR, etc : “l’inspiration” est claire !) ignorent le fonctionnement du métier ou cherchent autre chose que la réouverture réelle des établissements.

J’aimerais « les » voir refuser un client qui ne respecte pas « leurs » règles et prendre en charge un client suspect d’avoir le COVID …

 

Le corollaire à cette “réouverture” au rabais sera une érosion ou une disparition des aides bien sûr.

A cet égard, j’aimerais attirer l’attention des apprentis sorciers qui poussent le gouvernement sur cette proposition, sur leur irresponsabilité. Si demain leur scénario prospère, chacun pourra se rendre compte qu’il ne fallait pas confondre vitesse et précipitation. Il ne faut pas, non plus, tomber dans la démagogie. Je sais comme eux que les discothécaires sont désespérés, ce n’est pas une raison pour promettre la lune alors qu’il ne s’agit que d’un mirage !

 

L’intérêt vital et supérieur des exploitants doit primer sur tout autre considération.

 

Patrick Malvaës