FLASH INFO : REUNION AVEC LE MINISTRE ALAIN GRISET

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REUNION AVEC LE MINISTRE ALAIN GRISET

 

 

Cher confrères, chers amies,

 

Ce vendredi 26 février 2021, s’est tenue une visioconférence avec Alain GRISET (Ministre en charge des PME). L’objectif de cette réunion était de faire un nouveau point de la situation des discothèques en France.

 

D’entrée de séance le Ministre a souhaité rappeler qu’il mettait un accent particulier sur le secteur d’activité discothèque qui était la profession la plus touchée par la crise dite covid-19 et qu’il n’avait malheureusement pas de date de réouverture à nous annoncer pour le moment.

 

Il nous a proposé, de construire « un plan discothèque » à l’intérieur duquel serait énuméré un ensemble de mesures partagées par toutes les organisations professionnelles et ensuite il irait avec Bruno LEMAIRE défendre ce plan global d’accompagnement à Matignon.

 

 

Nos organisations syndicales professionnelles ont donc été en mesure de transmettre les préoccupations de l’ensemble de notre profession :

 

Établissements non éligibles au fonds de solidarité

En premier lieu, nous avons rappelé au Ministre la situation particulière des exploitants qui ont été indemnisés de juin à novembre qui depuis le 1er décembre dernier n’ont plus accès au bénéfice du fonds de solidarité. Il s’agit principalement d’établissements ayant été rachetés en fin 2019 ou début 2020.

 

Alain GRISET a confirmé son intention d’examiner cette question « C’est un sujet qui doit être regardé techniquement car il ne concerne pas seulement les  discothèques ». Nous lui avons rappelé qu’il y a urgence, compte tenu de la précarité dans laquelle se trouvent aujourd’hui tous les établissements.

 

 

Indemnités retraites déduites des indemnisations

Nous avons demandé à ce que cesse la déduction de la valeur des indemnités retraite du dirigeant sur l’indemnisation accordée à l’entreprise dans le cadre du volet 1 du fonds de solidarité.

Nous n’avons pas obtenu de réponse à ce sujet.

 

 

Perspective de réouverture

Nous avons précisé que nous ne pouvions plus supporter cette attente interminable ! Après plus d’une année sans activité nous lui avons indiqué que le Gouvernement ne devait pas nous prévenir 48h avant sa décision.

 

Le Ministre nous a demandé combien de temps avions-nous besoin ? Nous avons indiqué qu’une période d’au moins un mois et demi était nécessaire afin de procéder aux recrutements nécessaires et à la remise en marche de nos établissements.

 

 

Conditions d’ouverture avec protocole sanitaire

Nous avons également abordé les conditions d’ouverture en rappelant que la réunion du 15 décembre dernier avec le Ministère de la santé avait semé le trouble puisqu’il a été question dans l’élaboration d’un protocole sanitaire de réouverture, d’y intégrer « l’obligation de distanciation physique entre deux clients de 2 mètres circulaires ».

 

Cette contrainte conjuguée à la neutralisation des pistes de danses qui représentent le cœur de nos métiers, amène à une impossibilité de mise en œuvre d’un tel protocole dans les faits.

 

Par ailleurs, cette mesure de distanciation physique divise par cinq, notre capacité d’accueil et ne permet pas d’atteindre notre seuil de rentabilité.

 

Ce type de réouverture est inenvisageable. Si nous pouvons probablement survivre à la COVID-19 nous allons mourir de la mise en œuvre d’un protocole sanitaire trop drastique et inapplicable sur le terrain.

 

Nous avons reprécisé notre spécificité qui interdisait toute confusion avec la restauration ou l’hôtellerie.

Le Ministre a indiqué « qu’il avait bien compris que le protocole sanitaire ne faisait pas l’unanimité ».

 

 

Saisonniers d’été : Réouverture avant l’été ?

La date de réouverture est fondamentale pour les établissements saisonniers d’été. En effet, nous avons rappelé au Ministre que ces derniers ont cessé leur activité fin août / début septembre 2019. Dans l’hypothèse où la décision de rouvrir nos établissements n’interviendrait pas en début juillet 2021, leur réouverture ne pourrait alors intervenir qu’à compter de l’été 2022 !

 

Il faut d’ores et déjà impérativement envisager l’éventualité d’accompagner ces établissements qui auront des charges fixes, jusqu’à leur reprise d’activité. Le Ministre a indiqué qu’effectivement le problème des saisonniers était réel, parfaitement identifiés et qu’il était nécessaire de l’examiner.

 

 

P.G.E. remboursement retardé d’une année mais…

Pour ceux qui ont bénéficié du P.G.E., nous avons indiqué à Alain Griset que nous prenons acte du recul d’une année pour effectuer le premier remboursement ; Toutefois, au moment de notre réouverture, ce P.G.E. ramené à quatre années de remboursements constituait un boulet considérable de nature d’ailleurs à remettre en cause l’équilibre économique de nos sociétés.

 

Le Ministre a indiqué être en discussions avec la commission Européenne sur cette question. Devant notre insistance il s’est montré plutôt rassurant sur la finalité des discussions en cours afin d’obtenir un délai supplémentaire pour le remboursement qui étalerait la charge dans le temps.

 

 

Plan de transformation

Parmi les mesures d’accompagnement économique du Gouvernement – existent des dispositions financières s’inscrivant dans un plan de transformation. De quoi s’agit-il ?

 

A ce jour, et selon les premiers éléments en notre possession, Il semble, que des budgets existent afin d’indemniser des exploitants qui souhaiteraient s’engager dans une forme de reconversion à discuter et à définir évidemment par une négociation.

 

Une forme « d’indemnisation de fonds de commerce » est peut-être à rechercher à l’intérieur de ce type de dispositif, nous verrons bien.

 

Le Ministre n’est absolument pas entré dans les détails de ce type de mesures.

 

Toutefois, nous lui avons dit que nous ne refuserons jamais, par principe, de discuter de tous les sujets susceptibles de répondre à des préoccupations de certains de nos exploitants.

 

Nous sommes donc favorables à engager la réflexion sur ce sujet, comme sur d’autres d’ailleurs.Toutefois, nous avons souligné combien il était difficile pour nous de se tourner vers les banques pour obtenir un financement y compris sur une éventuelle transformation.

 

  • Nous avons perdu notre trésorerie
  • Nous avons perdu quasiment tout notre chiffre d’affaire de 2020
  • La valeur de nos fonds de commerce est réduite à néant
  • Notre capacité d’autofinancement est nulle

 

De plus, avant la COVID-19, les banques ne nous finançaient pas ou peu, alors après cette crise, comment voulez-vous que nous puissions obtenir un financement ?

 

 

Relation avec les banques

Cette discussion a débouché sur la relation de notre profession avec les banques. Nous avons d’ailleurs précisé que demain, certains exploitants chercheront à se séparer de leurs établissements et chercheront un repreneur.

 

Si les banques n’acceptent pas de financer nos discothèques, si le Gouvernement n’exige pas que cesse cette discrimination à notre égard, alors de nouveau, l’argent « sale » réintégrera l’activité au plus grand détriment de notre jeunesse qui aujourd’hui est parfaitement encadrée et sécurisée par des gérants responsables, mais demain ?

 

Nous avons ajouté que la posture que le Ministre Bruno Lemaire avait prise avec les assureurs au moment de la fermeture des bars et restaurants était plutôt pertinente et devrait selon nous être renouvelée auprès des banques : le Gouvernement doit marquer un véritable intérêt à notre métier en obligeant son financement par des voies normales que sont les banques.

 

Alain Griset semble comprendre et admettre ce raisonnement. Il a indiqué qu’il convoquerait les représentants des banques françaises pour évoquer ce sujet. Pour nous la normalisation de la relation avec le milieu bancaire est une nécessité absolue !

 

 

Les congés payés des salariés

Une nouvelle fois, nous avons dénoncé l’inégalité de traitement entre les discothèques et certains autres secteurs notamment sur les congés payés. Pour nous, 10 jours ont été pris en charge par le Gouvernement.

 

Nous en sommes à ce jour à pratiquement une année de fermeture, nous atteindrons probablement 16 mois dans le meilleur des cas. Si nous entamons une reprise d’activité avec le paiement des jours de congés payés sans avoir la moindre trésorerie, ce sera encore un boulet supplémentaire qui ne nous aidera pas à nous redresser.

 

Alain Griset répond qu’il n’est pas de sa responsabilité de traiter ce sujet mais veut l’intégrer dans le plan général discothèques.

 

 

La rémunération des dirigeants 

Voilà encore un sujet difficile. Nous avons tous défendu le même point de vue. Ce traitement des gérants d’établissement appelés plus communément TNS est scandaleux !

 

  • Qui, accepterait pour lui ce traitement ?
  • Pourquoi n’aurions-nous pas de vie, pas de famille, pas de charge personnelle ?
  • C’est invraisemblable !

 

Alain Griset n’apporte pas de réponse, car … il n’en a pas.

 

Bien sûr, le Gouvernement met en avant le fonds de solidarité ; C’est effectivement un outil de nature à permettre un redémarrage à un maximum d’entreprises françaises mais la situation des dirigeants, sans accès au chômage partiel ou total, semble n’émouvoir personne. C’est profondément choquant.

 

 

QUELLE CONCLUSION TIRER DE CETTE REUNION ?

 

Tout d’abord, C’est la cinquième fois consécutive que le Ministre nous rencontre. Aucun Gouvernement n’a eu cette attention à l’égard de notre profession. Seul, Alain Griset ne peut pas apporter les réponses à toutes les préoccupations de notre métier dans cette crise inédite, nous le savons parfaitement.

 

Cependant, ce matin, Alain Griset a matérialisé une ambition : il a exprimé une volonté d’élaborer un « plan discothèques » à l’intérieur duquel un dispositif global d’accompagnement de notre profession pourrait être défini.

 

Il a ajouté vouloir y intégrer un plan de transformation d’entreprise, un protocole sanitaire acceptable et partagé par tous : Tout ceci signifie que les échanges informels que nous nourrissons avec son cabinet et ses différents collaborateurs et lui-même ont finalement un écho favorable. Nous nous en félicitons !

 

De très nombreux sujets ne sont pas traités c’est vrai. Le sentiment partagé par la profession que le Gouvernement nous a trop longtemps laissé « sur le bord du chemin » est toujours bien réel, mais reconnaissons toutefois que nous avons un interlocuteur qui a décidé de suivre ses dossiers. Désormais, il lui appartient de nous démontrer qu’il donne une suite rapide et favorable aux urgences du moment.

 

Ce matin Alain Griset a précisé qu’il était lui-même l’objet d’arbitrage. Il a aussi ajouté que le « plan discothèques » était pour lui un ensemble de mesures d’accompagnement qui sera défini en concertation avec toutes nos organisations professionnelles.

 

Il fixe à la fin du mois de mars la définition de la feuille de route pour notre profession afin d’aller chercher les arbitrages en avril auprès de Matignon avec Bruno Lemaire. La décision politique sera rendue ensuite.

En conclusion, le long et pénible travail de contacts informels, d’échanges multiples conduit parfois à certaines satisfactions qu’il convient de souligner.

 

Bien sûr, ne nous emballons pas, restons pragmatiques et lucides, mais reconnaissons que tous les sujets abordés ce matin, répondent à ce que nous avons rendu public depuis déjà quelques semaines. L’unité de vue sur les aspects stratégiques de notre profession sont à souligner. C’est aussi notre force.

 

Il ne reste plus qu’à nous mettre au travail.

A très bientôt

 

Patrick Malvaes                                 Christian Jouny