Chers amis,
Ce nâest, certes pas, une consolation, mais la crise que traversent nos activitĂ©s de la nuit en France est universelle, surtout en Europe.
A cet Ă©gard il mâest apparu utile et intĂ©ressant de vous livrer une de mes lectures sur la situation de la nuit au Royaume uni.
Je ne fais pas de commentaires. Chacun fera les rapprochements qui sâimposent avec la France oĂč nous avons perdu avec la crise COVID (pas la seule responsable) prĂšs de 500 discothĂšques. SacrĂ©e remise en question !
Bonne lecture.
Patrick MALVAĂS
Il a été révélé que le Royaume-Uni a perdu 480 discothÚques entre juin 2020 et juin 2024, dont 65 ont fermé cette année.
Comme lâa rapportĂ© la Night Time Industries Association (NTIA), les nouvelles statistiques de CGA Neilson ont mis en Ă©vidence une baisse massive du nombre de boĂźtes de nuit Ă travers le Royaume-Uni, soulignant quâil existe un besoin urgent de soutien et dâintervention.
Il a été révélé que le Royaume-Uni a perdu 480 boßtes de nuit entre juin 2020 et juin 2024, avec une moyenne de 10 fermetures de clubs par mois, soit deux fermetures permanentes chaque semaine. 65 de ces fermetures de discothÚques ont eu lieu entre décembre 2023 et juin 2024.
Dans la rĂ©gion centrale, il ne reste plus que 118 discothĂšques, contre 200 qui existaient en 2020, soit une perte de 41 pour cent. LâEst a connu une rĂ©duction de 39 pour cent, avec seulement 41 sites restants contre 67 autrefois.
Le Lancashire a connu une baisse de 42 pour cent, avec seulement 104 lieux ayant survécu, contre 178 auparavant. à Londres, le nombre de discothÚques est passé de 200 à seulement 143, soit une baisse de 29 pour cent. Le Nord-Est a connu une diminution de 61 à 49 sites, ce qui équivaut à une baisse de 20 pour cent.
LâĂcosse a perdu 42 boĂźtes de nuit, ne laissant derriĂšre elle que 83 lieux, soit une diminution de 34 pour cent. Le Sud et le Sud-Est ont chutĂ© de 24 pour cent, passant de 92 sites Ă seulement 70.
Le Sud-Ouest a connu la perte de la moitié de ses sites, passant de 111 à 64.
Le Pays de Galles est passé de 66 à 39 sites, soit une baisse de 41 pour cent.
Le pays le plus touché a été le Yorkshire, qui a connu une réduction de 45 pour cent, passant de 132 sites à seulement 73.
Ces nouvelles statistiques surviennent aprĂšs que la NTIA a rĂ©vĂ©lĂ© plus tĂŽt cette annĂ©e que 31 pour cent des boĂźtes de nuit au Royaume-Uni avaient Ă©tĂ© contraintes de fermer lâannĂ©e derniĂšre. En mai, il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© que les trois premiers mois de 2024 avaient vu Ă eux seuls une perte dĂ©vastatrice de 67 discothĂšques.
La NTIA a appelĂ© Ă une action immĂ©diate du gouvernement, expliquant que la fermeture des discothĂšques reflĂšte une crise plus large de lâĂ©conomie culturelle nocturne du Royaume-Uni. Lâassociation a exhortĂ© la chanceliĂšre Ă Ă©tendre lâallĂ©gement des tarifs aux entreprises dans le budget dâautomne afin dâallĂ©ger le fardeau financier des petites et moyennes entreprises (PME) et dâassurer leur survie.
Dans un communiqué, Michael Kill, PDG de la NTIA, a déclaré : « Le secteur des boßtes de nuit et de la musique dance est confronté à une crise sans précédent. Depuis juin 2020, nous perdons deux discothÚques chaque semaine, mais au cours des six derniers mois, ce chiffre est passé à trois par semaine. Ce déclin rapide est dévastateur pour notre économie, notre culture et nos communautés.
Il a poursuivi : « MalgrĂ© des millions de contributions fiscales, nous sommes confrontĂ©s Ă une augmentation des coĂ»ts et Ă un manque de services publics essentiels. Les transports nocturnes ne sont pas fiables, la prĂ©sence policiĂšre est rare et les lieux sont obligĂ©s de dĂ©penser pour la sĂ©curitĂ© et le nettoyage, des services qui devraient ĂȘtre fournis publiquement. De plus, les systĂšmes bureaucratiques autour des licences et de la planification sont incohĂ©rents et ne sont absolument pas propices Ă la croissance, ce qui nous pĂšse Ă chaque instant.
« Notre secteur est traitĂ© aprĂšs coup, mais il soutient lâemploi, le tourisme et lâhĂŽtellerie. Ces salles ne sont pas seulement des lieux pour danser ; ce sont des espaces vitaux pour la communautĂ© et la crĂ©ativitĂ©. Sans une intervention urgente du gouvernement, nous risquons de perdre un Ă©lĂ©ment clĂ© de lâidentitĂ© culturelle du Royaume-Uni dans le domaine de la musique dance. Nous avons besoin dâune action immĂ©diate pour empĂȘcher de nouvelles fermetures. Une rĂ©forme Ă long terme nâaura aucune importance sâil nâexiste plus de lieux pour en bĂ©nĂ©ficier.»
En mars dernier, la NTIA a affirmé que le gouvernement britannique fermait « intentionnellement » des discothÚques et des lieux à travers le pays, car il considérait le secteur de la vie nocturne comme « un fardeau pour la police et le gouvernement local ».
De mĂȘme, en aoĂ»t 2023, lâassociation a annoncĂ© que plus de 100 discothĂšques indĂ©pendantes Ă travers le Royaume-Uni avaient Ă©tĂ© contraintes de fermer leurs portes au cours de lâannĂ©e Ă©coulĂ©e.
Aucun commentaire mais la ressemblance avec la France est troublante, non ? Nos âPolitiquesâ sont bien les mĂȘmes !âŠ
La pression exercĂ©e sur les espaces musicaux locaux Ă travers le Royaume-Uni nâest en aucun cas un problĂšme nouveau. En janvier de lâannĂ©e derniĂšre, il a Ă©tĂ© annoncĂ© quâun tiers des discothĂšques britanniques avaient fermĂ© leurs portes dâici la fin de 2022, et que le problĂšme continuerait de sâaggraver sans lâintervention du gouvernement.
Dans la mĂȘme veine, en janvier dernier, les rĂ©sultats ont Ă©tĂ© partagĂ©s pour 2023, rĂ©vĂ©lant un « dĂ©sastre » qui a frappĂ© les salles de concert populaires au cours de lâannĂ©e.
Parmi les principales conclusions de leur « annĂ©e la plus difficile », il a Ă©tĂ© rapportĂ© que lâannĂ©e derniĂšre, 125 salles britanniques ont abandonnĂ© la musique live et que plus de la moitiĂ© dâentre elles ont complĂštement fermĂ© leurs portes â y compris le lĂ©gendaire Moles Ă Bath. Certaines des contraintes les plus pressantes ont Ă©tĂ© signalĂ©es comme la flambĂ©e des prix de lâĂ©nergie, lâaugmentation des tarifs par les propriĂ©taires, les coĂ»ts dâapprovisionnement, les tarifs professionnels, les problĂšmes de licence, les plaintes concernant le bruit et les ondes de choc continues de la COVID-19.
Dans lâensemble, il a Ă©tĂ© constatĂ© que les loyers des salles ont augmentĂ© de 37,5 pour cent, avec une marge bĂ©nĂ©ficiaire moyenne de seulement 0,5 pour cent.