Chers amis, chers confrères,
Si je devais résumer l’état d’esprit de tous les professionnels que je côtoie, je dirais que j’y retrouve deux impressions.
Une impression de profonde lassitude car c’est terriblement long.
Passée la sidération du mois de mars devant notre fermeture, l’incrédulité qui a suivi face à la prolongation, la déception teintée de révolte en Juillet lors du premier déconfinement, l’exaspération face aux retards des aides de l’été, la “seconde couche” en septembre avec le regain de la pandémie et le nouveau maintien de la fermeture votée jusqu’en avril 2021, la nouvelle attente des aides de l’automne, le total manque de visibilité au 1er décembre … le pays qui se reconfine … on n’y croit plus, on subit, on en a assez.
La désespérance pousse à une frome de dépression larvée qui s’ajoute aux difficultés matérielles et à l’absence de tout repaire.
Là nait la seconde impression que je ressens: les exploitants sont souvent perdus, je dirais même “paumés”. C’est bien naturel.
J’emploie à dessein un terme péjoratif et fort pour essayer de traduire la profondeur de ce qui est à l’oeuvre en chacun de nous. Vous êtes nombreux à nous solliciter, à nous écrire. Nous répondons à tous, c’est bien normal.
D’autres s’expriment encore (de moins en moins) sur des sites sociaux où les bateleurs des premières heures (“on allait voir ce qu’on allait voir, avec eux !”) ont perdu de leur morgue, les starlettes des selfies s’époumonent moins, n’ont plus de mirages à pointer du doigt, plus de clients faciles à duper.
Le réalisme s’impose mais cela ne calme pas pour autant certains dont le fonds de commerce est l’illusionnisme. Ils jouent encore les apprentis sorciers sur des groupes de communication plus ou moins fermés, prônent des recettes miracles et maintenant menacent ceux qui ne pensent pas comme eux.
Ils menacent même physiquement. C’est gravissime d’en arriver là et derrière eux, les mêmes manipulateurs qui les excitent, vendent de fausses nouvelles, nous font dire ce qu’on ne dit pas, attisent les haines, appellent au déchaînement de colère … Pour en arriver à de telles extrémités, il faut vraiment avoir perdu tout repaire, être “paumé”, oui. En tout cas, il ne faut pas être responsable.
Raison de plus pour garder son calme, son sang froid et sa détermination. Raison de plus pour garder notre faculté d’analyse des intérêts réels et profonds de la filière pour les défendre auprès des pouvoirs publics. Raison de plus pour nous faire confiance au SNDLL.
La déraison n’est pas une arme, elle n’aboutit qu’à des impasses. J’invite ceux qui manipulent les professionnels sur ce chemin étroit de la haine à se calmer, à mettre leur ego de côté et à placer au dessus de tout les intérêts de notre profession. Actuellement leurs procédés sont lourds de conséquences et de menaces. Au point que je suis obligé de porter plainte pour protéger ceux qui vous défendent.
Que notre métier en soit résolu -pour une toute petite minorité- à renouer avec ces méthodes d’un autre temps en dit long sur les démons qui hantent les cerveaux de certains. Il est temps qu’ils laissent la place, ou se ressaisissent. Et vite !
Par ailleurs, dans la même “veine”, des comités THEODULE (expression du Général De Gaulle, en 1963 pour critiquer ironiquement les “comités français” qui n’ont aucune efficacité dans les négociations durant la guerre d’Algérie. Il invente donc ce nom de comité THEODULE pour parodier l’inutilité des collectifs en question) se manifestent ici et là, écrivent, sondent même … Forme de démagogie qui essaye de relayer les sites sociaux des mois derniers et fustigent les syndicats. Expression de vrai désespoir pour certains, mais surtout volonté de se faire valoir pour d’autres. D’ailleurs TARTEMPION a rejoint THEODULE dans les collectifs.
Mais où est la défense vraie de la profession ? Pas chez eux, en tout cas !
C’est contreproductif et pitoyable.
Vaincre est un devoir,
Patrick MALVAËS