LA PRIORITÉ C’EST LE VERSEMENT DES AIDES

Faisant suite à la parution du décret de dimanche dernier, nous sommes intervenus immédiatement auprès du cabinet d’Alain Griset. Hier après-midi, de nouveau, nous lui avons fait part de notre désapprobation de constater qu’à chaque rédaction d’un décret, nous sommes confrontés à une restriction du champ d’application, non évoquée lors de nos négociations.

LA PRIORITÉ C’EST LE VERSEMENT DES AIDES

Cher•e•s confrères, cher•e•s ami•e•s,

Faisant suite à la parution du décret de dimanche dernier, nous sommes intervenus immédiatement auprès du cabinet d’Alain Griset. Hier après-midi, de nouveau, nous lui avons fait part de notre désapprobation de constater qu’à chaque rédaction d’un décret, nous sommes confrontés à une restriction du champ d’application, non évoquée lors de nos négociations.

Bercy, nous répond qu’ils « comprennent que les charges identifiées dans le décret pourraient être restrictives » et ajoutent qu’ils « regarderont les pistes de modifications possibles sans que cela nécessite de retarder la mise en place du dispositif ».

 Nous sommes évidemment d’accord avec l’idée de ne pas retarder l’indemnisation du trimestre dernier, nous sommes déjà le 2 décembre.

 Nous avons compris également que le formulaire d’indemnisation des frais fixes de septembre, octobre et novembre sera mis en ligne « la semaine prochaine » au plus tard le 10 sur le site des régions.

Toutefois, dans ce formulaire nouvelle version puisqu’il aura subi semble-t-il quelques modifications dont nous n’avons pas la teneur exacte, nous avons redemandé  à ce que, notamment, les charges de fluides et de comptable soient réintégrées dans les frais fixes. Nous y reviendrons très prochainement.

S’agissant du mois de décembre, nous avons bien la confirmation que le changement de traitement pour les discothèques sera opérationnel pour traiter le mois de décembre.

Le système actuel sera obsolète dès que les dossiers d’indemnisation des frais fixes de septembre, octobre et novembre seront instruits en région.

Le système général à compter de décembre dont il est question sera le suivant :

  • 10 000€ d’indemnisation de perte de chiffre d’affaire

ou

  • 20% du chiffre d’affaire de 2019.

 

Ce nouveau système a des vertus incontestables, notamment pour les plus grosses structures mais pas seulement. Toutefois, nous devons bien évidemment nous assurer que cette nouvelle forme d’indemnisation forfaitaire ne lèse personne.

Lorsqu’on examine les choses avec une approche analytique sur un bilan de discothèque on constate une variante de 18 à 20% de frais fixes, avec certes, des situations qui, à la marge peuvent se distinguer.

Soyons toutefois prudents  jusqu’à la connaissance détaillée de la mise en œuvre des modalités d’application.

 

VOICI DESORMAIS LE SUJET QUI VA OCCUPER L’ACTUALITÉ

 

Suite à nos échanges d’hier avec le cabinet, nous avons été invités à préparer un projet de « protocole sanitaire renforcé » avant le 11 décembre.

 Ce sujet sera à n’en pas douter le moment de vérité. Depuis des mois, certains, répandent l’idée que « le SNDLL se serait prononcé contre une réouverture des discothèques ». Il n’en est rien,  bien sûr.

Nous allons donc pouvoir cette fois clarifier la situation.

Le SNDLL ne rédigera pas dans les conditions actuelles, de protocole sanitaire. Ce n’est pas son rôle et encore moins de sa compétence. Ce n’est, selon nous, pas opportun dans une période où les bars et les restaurants sont fermés et surtout au moment où le Premier ministre situe la période de réouverture  des discothèques « au mieux avant l’été ».

 En revanche, connaitre l’approche du ministre de la santé et celle du conseil scientifique à l’égard de notre activité discothèque nous semble pertinent. C’est pourquoi nous sommes pour l’organisation de cette réunion et favorable à un échange constructif pour préparer notre réouverture sans pour autant s’enfermer dans un processus trop hâtif, plus dangereux que rationnel.

Par contre, nous exigeons que soit associés le maintien des aides financières et le choix d’un système de réouverture au préalable à toute ébauche de mise en œuvre d’un éventuel protocole sanitaire.

 Pourquoi ?

Nous voyons parfaitement depuis bien longtemps le piège tendu à la profession. Si le bénéfice des aides n’est pas une fin en soi, servir sur un plateau l’arrêt des aides par une réouverture avec un protocole sanitaire renforcé pour ne pas dire drastique, inapplicable pour la majorité des exploitants, c’est ignorer la règle de base d’une entreprise qui est de préserver son seuil de rentabilité.

Nous ne sommes ni des restaurateurs ni des hôteliers.

Notre métier est très spécifique et nous avons aussi l’obligation de raisonner d’abord, économiquement.

 Tout l’enjeu de ce protocole est de savoir ce que les spécialistes, vont imposer dans un éventuel protocole sanitaire renforcé. Les spécialistes auxquels nous faisons référence sont les médecins dont s’entourent le ministre de la santé et le conseil scientifique.

 

En premier lieu, le protocole sanitaire inclus « une jauge ». C’est à partir de cette donnée que chacun d’entre nous va pouvoir connaitre le nombre de clients qu’il pourra accueillir.

Ensuite il s’agira d’appréhender la manière dont la clientèle aura l’obligation de se conformer.

Port du masque obligatoire ? Danse interdite ou pas ? Si danse possible : dans quel(s) endroit(s) ? Neutralisation des pistes de danses ou pas ? Espaces extérieurs compris ou pas ?…

Enfin, se posera le problème du respect de ce dit protocole. Qui peut naïvement croire que seules les discothèques ne subiront pas de contrôles inopinés ? Prenez les exemples des URSSAF, des impôts ou encore de l’inspection du travail qui s’en donnent à cœur joie chaque saison notamment pour contrôler nos établissements.

Avec l’enjeu politique que représente cette crise sanitaire, les préfets aussi vont diligenter des contrôles portant sur le respect du protocole sanitaire.

Qui d’entre nous peut prétendre être en capacité à 2h ou 4h du matin de faire respecter sans aucune dérive, un protocole sanitaire drastique à la totalité de notre clientèle ?

Dans le cas d’un contrôle inopiné que se passera-t-il si un ou deux clients ne portent pas leur masque ?

La préfecture ordonnera une fermeture administrative pour non-respect du protocole : voilà la triste réalité.

Dans ce cas de figure, par l’acceptation et la mise en œuvre cooparticipative d’un protocole inapproprié : A qui aurons-nous rendu service ?

Prononcer “réouverture !”  à tout va, nous savons tous le faire.

Dire que nous souhaitons rouvrir au plus vite nous sommes d’accord.

Accepter un protocole sanitaire oui, mais à condition qu’il ne soit pas la corde qui soutiendra le pendu !

 

Le SNDLL n’est absolument pas contre la réouverture des discothèques comme le prétend un représentant d’une organisation professionnelle, mais le SNDLL pose sur la table tous les éléments nécessaires à la conduite d’une analyse la plus complète possible pour éviter les pièges qui nous sont tendus.

 

Face à nous, nous avons aussi des interlocuteurs qui défendent leurs intérêts. C’est le jeu normal d’une négociation. Ne croyons pas naïvement que la rédaction des trois décrets soit une simple « erreur de frappe ».

 

Le protocole peut s’avérer être un piège, il convient donc de prendre toutes les précautions nécessaires : il vaut mieux regarder devant soi que se retourner sur l’endroit où l’on a trébuché.

Le SNDLL n’interdira évidemment à personne de prendre ce risque, mais nous ne pouvons partir au combat la fleur au bout du fusil.

A bons entendeurs salut.

 

Patrick Malvaës                                                                     Christian JOUNY