ARRÊTONS-NOUS UN INSTANT ET ANALYSONS LES CHOSES ENSEMBLE POINT PAR POINT ✅

ARRÊTONS-NOUS UN INSTANT ET

ANALYSONS LES CHOSES ENSEMBLE POINT PAR POINT

 

 

Personne n’est dupe, le Gouvernement en s’appuyant sur l’approche du conseil scientifique en matière sanitaire a délibérément décidé de ne pas rouvrir nos discothèques comme il le dit d’ailleurs plutôt maladroitement : « fermées jusqu’à nouvel ordre ! » sous-entendu : au moins jusqu’à la rentrée.

 

Devant notre exaspération, le Gouvernement a décidé de prendre l’initiative d’organiser la réunion du 5 mai avec Alain Griset en charge du dossier discothèques, voici les éléments les plus importants à retenir.

 

  1. « J’ESPERE POUVOIR VOUS DONNER UNE DATE DE REOUVERTURE AU 15 JUIN ».

 

C’est ce que le Ministre nous a tous dit. Afin de bien nous faire comprendre, nous avons une nouvelle fois pris à dessein le cas des établissements saisonniers qui normalement réalisent leur année en l’espace de 60 à 90 nuits. Au 15 juin, théoriquement tout est prêt depuis déjà plusieurs semaines, certains ont même déjà ouvert habituellement : de janvier à avril, les contrats de prestation d’artistes pour ceux qui pratiquent l’évènementiel sont conclus. En mai, la stratégie de communication de l’été se met en place et le recrutement se finalise, puisqu’une saison c’est souvent plusieurs dizaines d’emplois par établissement.

La discothèque est une entreprise à part entière, qui nécessite comme toutes un minimum d’organisation pour pouvoir fonctionner à 100% sans laisser de place au hasard.

 

  1. POURQUOI TOUJOURS AUTANT D’ELEMENTS DECISIFS INCONNUS A CE JOUR ?

 

La date de réouverture est évidemment très importante mais les conditions dans lesquelles cette reprise d’activité pourra se faire est encore plus déterminante.

Pour mémoire, depuis le 15 décembre 2020, date à laquelle nous avons eu une réunion avec le cabinet du Ministre de la santé, nous avons souhaité connaitre les contraintes sanitaires imposées à la profession.

 

C’est à ce moment-là que sous la pression de nos questions notre interlocuteur nous a indiqué que la piste de danse devait être neutralisée et la distanciation physique augmentée à deux mètres en circulaire (c’est d’ailleurs ce qui a été annoncé pour les festivals en plein air : 4m2 par personne) ;Ainsi, nos capacités d’accueil se verraient être divisées par cinq !

 

C’est précisément pour toutes ces raisons que nous (SNDLL) nous répétons sans cesse à tous nos interlocuteurs, et encore ce mercredi à Alain Griset : « nous voulons simplement y voir clair au sujet de l’approche sanitaire pour ouvrir en ayant la certitude que ce soit réalisable et surtout économiquement viable pour tous ! ».

 

Gouverner c’est prévoir. Nous dirigeons nos entreprises et nous avons besoin de prévoir. Pour cela, le Ministère de la santé, le conseil scientifique et plus largement le chef du Gouvernement et le Président de la République peuvent et doivent impérativement nous éclairer.

 

Une fois avoir pris connaissance des éléments de précautions sanitaires nous les confronterons aux contraintes économiques et c’est uniquement à ce moment où nous déciderons, nous, si l’ouverture de nos discothèques est possible. Voilà pourquoi nous appuyons sur ce qui fait mal au gouvernement !

Ce schéma de travail n’est pourtant pas compliqué à mettre en œuvre selon nous. Si nous l’appliquons nous serons vite en capacité d’y voir clair pour chacun d’entre nous, qu’il s’agisse des saisonniers d’été, de ceux qui ont des terrasses extérieures etc : Nous pouvons tout entendre à condition de tout mettre sur la table et vouloir délibérément traiter la problématique de la profession.

 

Mercredi, Alain Griset n’avait manifestement pas ces éléments à disposition puisqu’il nous a interrogés sur,  et entre autres,  les 3 sujets suivants :

  1. Êtes-vous d’accord pour appliquer un pass sanitaire ?

Nous lui avons tous répondu plus ou moins timidement (le SNDLL surtout) oui : nous ne pouvions pas écarter cette possibilité mais il faut l’encadrer. Le SNDLL estime, sur le fond, que c’est inapplicable en droit et en pratique. Mais “intellectuellement” on peut l’évoquer. Tel est le sens de notre “oui” (?!)

  1. Est-ce possible d’envisager une reprise d’activité avec une jauge ?

Nous lui avons rappelé nos propositions formulées pour le plan discothèque. Nous avons clairement indiqué qu’une réduction maximale de 15% à 20% de la capacité d’accueil était possible mais pas plus et sans neutralisation de la piste de danse et sans une distanciation physique de 2 mètres en circulaire comme préconisé par le ministère de la santé.

  1. Êtes-vous d’accord pour faire une expérimentation ?

La réponse a été évidemment oui !

Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre  que le gouvernement envisagerait une réouverture expérimentale avec jauge et pass sanitaire  !!! ALORS IL FERAIT MIEUX DE NOUS EN PARLER FRANCHEMENT car l’exemple qui se défoule en ce moment au Royaume Uni est bien au-delà de cette expérimentation …

 

Nous, nous sommes cohérents depuis le début et aimerions que le Gouvernement le soit. N’oublions jamais que face à nous, le gouvernement a sa stratégie depuis le début de cette crise. Il sait que certaines obligations sanitaires sont incompatibles avec notre profession.

 

Alors ne faisons pas preuve de naïveté, mettons tout sur la table et négocions une fois pour toute. Le plan discothèque peut prendre tout son sens si le gouvernement a le courage de jouer la transparence ! 

 

  1. LE MINISTRE AVAIT AUSSI INVITE UN REPRESENTANT DU MINISTERE DE L’INTERIEUR :

 

Un décret devrait paraitre pour simplifier la procédure de réouverture notamment dans le cadre des commissions de sécurité obligatoires après dix mois d’inactivité. L’exploitant aurait uniquement à informer le Maire de sa réouverture en déclarant sur l’honneur ne pas avoir réalisé de travaux durant sa fermeture. A suivre…

 

  1. DES REPRESENTANTS DE TROIS BANQUES ET UN DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DES BANQUES PARTICIPAIENT AUSSI A NOTRE REUNION DE MERCREDI.

 

Le Ministre a en effet associé trois représentants des banques. Il a décidé en cours de réunion d’organiser une réunion avec eux et nous prochainement, pour répondre à notre souhait de normalisation des relations avec la profession discothèque. Nous le demandons que depuis 10 mois.

 

Soyons lucides, les quelques échanges que nous avons eus hier semblent indiquer que beaucoup d’efforts restent à produire pour établir une discussion sérieuse avec les banques en dehors de toute langue de bois.

 

Au moment où nous rédigeons ces lignes, une invitation à une réunion avec le Directeur de Cabinet d’Alain Griset vient de nous être adressée pour le mercredi 19 mai à 16h30 avec à l’ordre du jour « Accès des discothèques aux financements ». Nous participerons évidemment à cette réunion qui est bien sur fondamentale pour notre avenir aussi.

 

Si tous ces points sont bien évidemment importants, la priorité des priorités est l’obtention d’une date et des conditions de réouverture.

 

  1. UNE NOUVELLE MESURE D’ACCOMPAGNEMENT ECONOMIQUE ANNONCEE

 

Le Ministre nous a annoncé que « les discothèques pourront bénéficier de la mesure spécifique dite des coûts fixes à compter du premier janvier 2021 avec effet rétroactif ». Elle correspond très exactement (voir notre article de fin Mars sur ce site) à l’idée qu’avait eue le SNDLL (seul, encore une fois !) de se calquer sur les aides accordées en station de montagne. 

 

Il s’agit d’un dispositif calibré pour couvrir 70% des pertes d’exploitation pour les entreprises de plus de 50 salariés et 90% des pertes d’exploitation pour les entreprises de moins de 50 salariés, dans la limite de 10M€ au niveau du groupe sur le premier semestre 2021.

 

En clair, cela veut dire qu’en complément des 20% du chiffre d’affaires de 2019 versés chaque mois, nous pourrions avoir accès à ces mesures, qui s’ajouteraient donc à ce que l’on nous verse actuellement.

 

Retenez cependant que la seule donnée prise en compte est L’Excédent Brut D’Exploitation (EBE) qui est en 2020 naturellement déficitaire.

 

Un calcul plutôt affiné devra être réalisé chaque mois, puisque cette aide nécessite de fournir une balance mensuelle attestée avec :

  • Les comptes 606, 610 et 620 de la nomenclature PCG qui comprennent
    • Eau
    • Gaz
    • Électricité
    • Combustibles
    • Petit équipement
    • Les loyers et charges de copropriété
    • Les travaux de maintenance et d’entretien
    • Les assurances
    • Publicité
    • Honoraire de conseil
    • Honoraires de comptable
    • Téléphonie/Internet/Communication
    • Frais bancaires (hors agios débiteurs)
    • Cotisation syndicale professionnelle
  • Les comptes 63, impôts et taxes qui comprennent :
    • Taxe d’apprentissage, Formation continue, CFE, CVAE, taxes foncières le cas échéant, droit d’utilisation de terrasse…
  • Les comptes 64, Les frais de personnel, qui comprennent :
    • Le salaire du gérant
    • Les cotisations sociales (RSI) afférentes
    • Les compléments de salaire versés aux salariés en chômage partiel

 

L’ensemble de ces charges sont soustraites des 20% versés par le fonds de solidarité

90% de la somme restante est prise en charge par ce système complémentaire et versée chaque mois.

 

Les discothèques non indemnisées depuis le 1er décembre par absence de chiffre d’affaire en 2019 auront droit a cette aide.

C’est manifestement un plus que nous souhaitions très explicitement et acceptons volontiers dans le contexte actuel. Nous invitons chaque exploitant à consulter son comptable pour mesurer ce que représente ce complément d’aides.

 

Le Ministre a annoncé qu’il souhaitait que nous bénéficiions de ce système complémentaire avec effet rétroactif au 1er janvier 2021 mais nous n’en connaissons pas à ce jour les modalités pratiques.

Il va de soi que notre service juridique SNDLL est mobilisé et réagira sur ce site sous 24 heures, comme toujours, à toute annonce plus concrète.

 

Vous pouvez néanmoins dès à présent télécharger les documents suivants :

 

 

  1. SAISINE DU CONSEIL D’ÉTAT

 

En échangeant avec toutes les organisations syndicales professionnelles, avant la réunion de mercredi, nous avons découvert que l’une d’entre nous, en région – pas au plan national – a déjà pris l’initiative de saisir seule le Conseil d’État. C’est son choix, et pour notre part, nous y sommes favorables, puisqu’à la base de l’idée que nous avions indiquée dès vendredi 30 avril dernier dans tous les media. Nous avons fait cette saisine bien sûr, comme nous avions été les seuls à le faire il y a un an.

Nous ajouterons juste un élément de réflexion. Attention, l’autorisation d’ouverture est certes, un vrai sujet, mais les conditions d’exploitation avec protocole sanitaire drastiques sont extrêmement liées…

Obtenir l’autorisation d’ouverture sans pouvoir exercer notre profession et donc en n’étant pas rentable, ne constituerait pas du tout une victoire en soi. L’enjeu est de taille !

Bien cordialement,

Réussir est un devoir !

 

Patrick MALVAES                                                                   Christian JOUNY