DROIT DEVANT NOUS ! ALLONS-Y ENSEMBLE ! ✅✅✅

Chers amis, chers confrères,

J’ai toujours tenu à vous faire part de l’état de nos réflexions et de nos axes d’action tels que définis par notre Syndicat. Mon article de ce jour me parait essentiel à intégrer par chacun. Les syndicats et les postures on les oublie, de grâce ! Elevons le débat, c’est notre devoir à tous !

Ce 1 er Juin me parait un  tournant à bien des égards et je ne veux rien laisser au hasard. Voici donc notre point d’étape et notre feuille de route au SNDLL.

Elle sera amendée mais l’essentiel y est,  je pense ! Voici donc quelques petits flash d’infos très précises bien utiles tout de même !

1°) Tout d’abord un doute à dissiper, apparemment (quelques uns n’ont pas compris notre position pourtant tout à fait claire dans nos divers articles! d’autres, ridicules d’ailleurs, essayent de nous faire dire ce que l’on ne dit pas !) : sur le principe même le SNDLL n’approuve pas du tout l’idée d’un pass sanitaire obligatoire seulement en discothèque . Cela contreviendrait et à la loi, dans l’esprit des débats au Parlement, Assemblée Nationale et Sénat) et aux observations que nous avons obtenue du C.E. comme le SNDLL le voulait.

Deux principes nous guident pour avoir cette attitude de base : l’égalité de traitement (pourquoi nous et pas les autres qui exercent dans les mêmes conditions même sils ne sont pas classés en type P, et la difficulté matérielle de mise en place avec son corollaire économique.

Cette position claire du SNDLL n’a jamais voulu dire qu’on ne voulait pas rouvrir au pus vite !!!

Je suis conscient, plus que quiconque, du désarroi de nombreux professionnels sur le PLAN MORAL. Bien sûr c’est dur: de beaux établissements fermés plus d’un an, le personnel en déshérence, l’absence de contact avec nos clients. Bien sûr pour nous tous notre métier est notrer mode de vie. Tout tourne autour de lui: les relations, l’amitié, l’organisation de la semaine et de la vie personnelle  … c’est l’étoile autour de laquelle l’ existence s’organise. Et puis les angoisses: quand reprendrons-nous ? Les autres ne prennent-ils pas notre place et les clients ????

Croyez vous un seul instant que l’angoisse des saisonniers (2 ans sans recettes, peut-être 2 !) n’est pas aussi au coeur de notre réflexion ?

Toutes ces réalités NOUS LES INTEGRONS dans notre réflexion de chaque jour et dans toutes nos démarches.

Ne croyez pas un dixième de seconde qu’un aspect du problème nous échappe! Pas un jour sans qu’on en discute entre nous, tous les responsables du syndicat. Cette idée nous taraude en permanence même si les priorités m’obligent à parler plus souvent des aides et conditions matérielles. Même si la vision à plus long terme qui doit être celle de tout responsable syndical dicte, in fine, nos choix. Ce n’est pas facile et ce n’est, surtout pas, réductible à des jugements mensongers, primaires et “à l’emporte pièce” comme on peut, malheureusement, les lire sur certains réseaux.

Jamais je n’oublie l’aspiration légitime et compréhensible de tous ceux qui attendent de rouvrir et de retrouver leur Maison, leurs clients et leur personnel !  Mais le PREALABLE est de les sauver tous: la discothèque, le personnel et les clients. C’est ce que, de façon modeste mais déterminée, j’ai choisi avec nos responsables, de faire. Le reste est littérature ou posture syndicale ou anti personnelle !

Donc le SNDLL fait TOUT pour rouvrir au plus vite. TOUT mais pas N’IMPORTE QUOI. Un responsable syndical ne doit pas paniquer mais tenir le cap.

Par contre, pour ceux qui le veulent absolument, notamment dans une hypothèse de réouverture au 1er Juillet, nous ne nous y opposons pas , bien sûr ! même si nous jugeons le “calcul” hasardeux, compte tenu que ce sera accompagné d’une jauge intérieure et extérieure (limitation de capacité d’accueil). Nous comprenons que, dans leur désespérance, certains (notamment saisonniers) soient prêts à cela. Nous les accompagnerons si l’idée prospérait. J’essaye simplement d‘alléger leurs contraintes et de leurs garantir la poursuite des aides pour faciliter leur réouverture !

Mais il n’est pas question de rendre cela (une réouverture ‘à ‘arrache”) obligatoire pour tous. Une majorité qualifiée préfère, elle aussi, sauver le coeur de notre métier et rouvrir dans des conditions plus “normales”.  Cette réalité ne peut être niée.

Toutefois, des solutions alternatives temporaires peuvent aussi être trouvées comme l’autorisation pour des exploitants d’exploiter hors chez eux des ZUT (Zone d’urgence temporaire culturelle et festive). “Permettre à des artistes de jouer, en extérieur, devant un public réduit, afin de respecter les conditions sanitaires. Faire un sas de décompression pour reprendre contact avec la culture​, résume le président Technopol-Techno Parade, Tommy Vaudecrane. La première Zut ouvrira ses portes du 18 juin au 26 septembre, au parc culturel de La Villette, à Paris. Dès qu’on a proposé le projet au ministère de la culture, il a été emballé​, se réjouit Didier Fusillier, président du parc de La Villette.

Autoriser la diversification de l’utilisation de nos établissements: salles d’expo, galerie, restauration, bar … dans le respect des protocoles sanitaires liés à l’occupation réelle. On ne voit pas pourquoi, non plus, une discothèque avec extérieur ne pourrait l’exploiter si elle le veut et si elle respecte les protocoles des bars ! Les exemples sont à multiplier. Des directives doivent absolument être données par les pouvoirs publics aux Préfets pour aller en ce sens. On se bat AUSSI pour cela.

Mais les pouvoirs publics peuvent aussi mettre en place au plus vite une réouverture réaliste et salutaire pour tous :

Compte tenu de l’évolution épidémiologique: vaccination de masse, cheminement vers l’immunité collective à court terme, accès des jeunes aux vaccins  … autotests …

Compte tenu des mesures et protocoles réalistes que nous avons proposés …

Compte tenu des expérimentations internationales (le cas d’Israël complète les données européennes)…

Compte tenu de l’évolution de l’analyse de la Covid-19 dans nos lieux …

Compte tenu du rapport bénéfices/risques du fait que notre fermeture fait “glisser” la clientèle vers des formes alternatives bien plus dangereuses pour la santé de tous les Français

OUI, IL SERAIT DE BONNE GESTION DE LA CRISE D’ENVISAGER DES A PRESENT NOTRE REOUVERTURE RAPIDE !

 

2°) Au delà de cette mise au point (que j’espère claire !), rappel de quelques unes de nos positions de fond :

  • En préalable, dans la démarche syndicale : tout faire pour maintenir la cohésion professionnelle et renforcer son unité. Assez des chapelles et des gourous !

Plus concrètement et un peu pêle-mêle :

  • versement rapide et du fonds de solidarité et de l’aide aux coûts fiexes. Les exploitants sont sans le sou !
  • solution rapide à trouver pour ceux qui ne bénéficient pas du fond de solidarité car pas de CA 2019 (travaux ou autres comme la reprise d’un fonds). C. JOUNY, notre délégué général le rappelle sans cesse à toutes les réunions.
  • anecdotique mais utile à rappeler: pourquoi payons nous la redevance audiovisuelle alors que nos postes sont éteints ?!
  • sort des aides en cas de reprise, même dégradée (jauge et règles sanitaires) et partielle ? Si le redémarrage est souhaité, il doit être accompagné !
  • poursuite de l’exonération des charges patronales et quid des aides après le 31 Août, date annoncée par M. Le Maire ? Maintien !!!
  • dans la perspective d’un redémarrage (qui, de toute façon, ne devrait plus trop tarder, en théorie !), le SNDLL a présenté sur ce site un plan de relance avec notamment le confortement de nos trésoreries. Le SNDLL avait demandé une neutralisation des amortissements 2021 (le 14 Janvier dernier Bruno Le Maire avait repris), de même nous avions souhaité bénéficier du “carry back”  qui permet à une entreprise qui a réalisé un déficit fiscal sur une année, de le “récupérer” sous forme d’une créance affectée sur une partie de l’impôt sur les sociétés versée l’année précédente lorsque l’entreprise avait dégagé des bénéfices. Plus fondamentalement, le SNDLL veut que notre TVA soit enfin alignée sur celle de l’ensemble du secteur des loisirs et du spectacle auquel nous appartenons, au lieu de celui des CHR !
  • reste la question de nos emprunts dont le PGE. Le 14 Janvier dernier un report d’un an sur le remboursement avait été annoncé par Bruno Le Maire. C’est insuffisant. A terme même, nous pensons que ce prêt devrait rejoindre nos trésoreries (conditions à définir).
  • Sur ce chapitre des emprunts, la position des Banques (rencontrées enfin par le SNDLL et l’Afedd sous l’égide du ministère)  doit évoluer: il faut un rééchelonnement de nos dettes (un véritable “mur” pour certains) et un gel temporaire de l’exécution des garanties données pour nos prêts car beaucoup seraient alors en faillite personnelle. Il y a même globalement nécessité d’une restructuration de la dette des discothèques (peut-être dans une même enveloppe garantie par l’Etat, l’idée a été lancée !) Mais il faut aussi que change l’état d’esprit de ces institutions financières qui nous vivent trop comme des entrepreneurs “parias”, suspects et nous imposent des conditions inacceptables ou même refusent d’ouvrir un compte ou de donner un TPE !
  • dans la perspective de notre réouverture, un accompagnement financier pour réactualiser nos établissements va s’imposer. Matériellement, il faut remettre en état nos établissements, sur le plan du personnel, des mises à niveau, des recrutements et formations s’imposent. La prise en compte de nouveaux impératifs environnementaux va coûter (bruit, traitement air, matériaux …) Prêts d’adaptation et de relance ?
  • sont à traiter des questions, toujours en suspens, comme l’obligation légale d’un nouveau passage des commissions de sécurité, après une fermeture d de plus d’un an. Il faut geler ce dispositif et l’aménager ! Je vous annonce, sur ce sujet, qu’un décret devrait sous peu régler le problème (une lettre au Maire attestant qu’il n’y a pas eu de travaux et qui repousse la visite de la Commission de sécurité)
  • Le SNDLL a, d’ores et déjà, négocié dans le cadre de sa Convention Collective (qui n’est pas celle des CHR) un accord sur un dispositif d’aide à l’activité partielle (APLD) qui sera effectif à la mi-juin. Particulièrement utile si nous ne reprenons pas le personnel à temps complet. Je vous l’exposerai ici même dès son adoption. Nous essayons de ne rien laisser de côté ! Je ferai aussi un point sur les assurances et le contrat mirifique promis par certains !
  • la situation dramatique des saisonniers d’été ne peut être éludée à ce jour: pas de CA depuis la fin 2019 et s’ils ne rouvrent pas cet été, pas de CA dans la meilleure des hypothèses jusqu’en été 2022 ! Aucune entreprise ne peut survivre à près de 3 ans complets sans CA ! S’ils restaient fermés, à tout le moins les diverses aides devraient durer jusqu’à l’été 2022. Il le faut.
  • Les réouvertures; je dis “les” car il faut évoquer plusieurs choses: la réouverture de certains lieux, déjà révèle de sacrés dérapages inadmissibles. Je rappelle que le CE a spécifié qu’l fallait à activité équivalente un même traitement “proportionné”. Ce n’est pas le cas. Sur les sites de certains établissements (sex bars, saunas entre autres) sont annoncées des réouvertures imminentes dans des conditions choquantes eu égard à ce qu’on reproche aux discothèques ! Des établissements plus “classiques” (BAM et RAM) dérapent déjà sans sanction. Nous allons mettre en place un réseau de collecte des données et nous allons saisir la justice. Inadmissible pour la santé des Français et pour l’égalité de traitement.
  • la réouverture des discothèques doit être accompagnée au moins pendant 2 mois d’aides supplémentaires car nous ne reprendrons pas facilement !

 

Je voudrais, enfin, effleurer dès aujourd’hui -pourtant c’est fondamental, deux questions:

1°) Notre personnel mais aussi tout le personnel artistique et technicien auquel nous faisons appel est ” au tapis ” Leur traitement est cruellement oublié, en dehors du chômage partiel qui n’est -et encore que pour les salariés !- qu’un “pis aller”.

Certains s’étonnent de voir des DJ’S et autres personnels techniciens faire des “prestations annexes”, mais ils en ont besoin alimentairement et artistiquement, j ‘allais dire humainement (contact avec la clientèle. Allons nous retrouver ce personnel et dans quel état, professionnellement ? Il faut conduite, ensemble et avec eux, une réflexion. Il serait bon que chacun se pose (et leur pose) la question de leurs besoins, attentes et aspirations. Je ne parle même pas de la question du renouvellement pour notre personnel de sécurité des cartes CNAPS ! Il va falloir l’aborde, vite.

Pire la situation du personnel artistique et technicien embauché au coup par coup. Il nous faut appuyer leurs démarches auprès de la Ministre de la Culture. La fête autour de la musique a plusieurs expressions mais qu’un visage. Pour avoir eu “le nez collé dans notre guidon” -et qui nous le reprocherait, il s’agissait de survie !- nous n’avons pas assez pris en compte ce problème. Essentiel ! Que dire des cares CNAPS pour notre personnel de sécurité ! Elles doivent être pérennisées.

2°) Quelle sera la discothèque et plus généralement la nuit de demain ?  On ne repartira pas “comme si de rien n’était” !

Au SNDLL, nous avons, en interne (avec les idées de beaucoup de nos mandants et représentants, amorcé une réflexion de fond que je vous livrerai plus tard. Nous sommes preneurs de toutes les idées ! Au passage, notre délégué d’Occitanie m’a remis un “pensum” utile que j’intègre dans notre réflexion, celui de Bretagne (Finistère en l’occurrence) aussi, tout comme celui de Paris/ile de France. Je ne peux citer tout le monde et qu’ils m’en excusent. Je sais toutes leurs contributions ! Notre modèle socio-économique est à repenser et dans une perspective plus large, celle du loisir festif musical nocturne.

A la lecture de ce qui précède, vous constaterez donc que la politique du SNDLL, définie par son Bureau et ses responsables territoriaux, ne doit rien au hasard. Elle est cohérente, déterminée et offensive.

Même si l’urgence nous amène sans cesse sur la question des aides immédiates, nous avons une politique à long terme. ET C’EST FONDAMENTAL. Vous pouvez être assurés que vos intérêts sont bien pris en charge. Par nous tous.

Réussir est une obligation ! Nous gagnerons tous ensemble.

Bien cordialement,

Pour le SNDLL,

Patrick MALVAËS