POINT DE SITUATION AVEC LE MINISTERE
- TESTS ANTIGENIQUES
Ce soir lundi 5 juillet 2021, nous avons été conviés à 18h00 à une réunion téléphonique avec Louis Marguerite directeur de cabinet d’Alain Griset et ses collaborateurs Sylvain Maisonneuve et Arpiné Gzryan.
L’objet de cette réunion faisait suite à l’annonce de vendredi dernier de ne pas rembourser les tests anti géniques qui peuvent être réalisés à proximité de l’entrée de nos établissements discothèques.
Le cabinet d’Alain Griset s’était engagé à nous apporter une réponse définitive sur ce sujet. C’est désormais chose faite, il a obtenu que soit pris en charge le coût financier de ces tests par la sécurité sociale, comme l’avait demandé le SNDLL.
Nous leur avons fait part de notre satisfaction considérant que cette décision de bon sens s’imposait en contre partie du protocole sanitaire drastique imposé aux seules discothèques.
- COMMISSSIONS DE SECURITÉ
Nous avons souligné les difficultés d’application du décret concernant les commissions de sécurité. En effet, plusieurs départements ont pris l’initiative d’imposer la visite d’une commission de sécurité et de prendre le risque de retarder l’ouverture de ceux qui ont décidé d’ouvrir malgré le mode dégradé.
Ces initiatives de préfets sont à l’opposé de l’esprit de la rédaction de ce décret. Le Ministère des PME nous a indiqué avoir saisi directement en séance le Ministère de l’Intérieur à ce sujet.
Nous verrons bien si le Ministère de l’Intérieur corrige ces dérives.
- PASS SANITAIRE
Nous avons souligné l’incohérence de l’approche sanitaire au sein d’un même type de métier ou de métiers ayant la même activité, qui retient artificiellement le classement de la commission de sécurité mais pas ‘activité pratiquée réellement
!Tous les acteurs ne sont pas traités de la même manière en termes de prévention de la pandémie. A ce jour, il y a manifestement deux politiques sanitaires diamétralement opposées. L’une très drastique pour les discothèques, avec le PASS sanitaire, l’autre, très laxiste pour les bars et restaurants “à ambiance musicale” et autres.
La volonté du Président de la République exprimée le 21 juin dernier, ne restera qu’un vœu pieux.
Certes des échanges ont eu lieu: le premier a été révélateur d’une volonté des administrations de ne pas contrarier les hôteliers !
La “concertation” sur la question n’a été que d’apparence, les hôteliers se mettant d’accord en tête à tête et à huis clos avec le Ministère pour échapper au PASS. Les syndicats purement discothèques n’ont plus jamais été convoqués à y participer ! La montagne va donc accoucher d’une souris : les bars qui ont l’autorisation ou les installation de danse (piste, critère non choisi au hasard !) vont probablement entrer dans le champ d’application du pass sanitaire. Comme ils n’ont pas de piste … on voit la porte de sortie !
Ce ne serait pas en réalité la promiscuité de la danse qui provoque le COVID, comme on nous avait toujours dit, c’est le fait d’avoir une piste ou non !!! de qui se moque-ton ?
Autant dire que 99,99% des BAM / RAM seront libres de poursuivre leurs activités discothèque. La concurrence déloyale va donc bien se poursuivre et le COVID prospérer dans sa quatrième vague avec la bénédiction des pouvoirs publics. Circulez, y a rien à voir.
Au moment où l’on s’interroge sur la vaccination obligatoire, c’est quand même un comble de protéger ainsi les BAM/RAM et autres !
Pourtant le Conseil d’État dans ses conclusions a parfaitement souligné, comme le demandait le SNDLL, l’exigence dans la politique sanitaire du Gouvernement d’intégrer non pas la classification, mais bien la nature de l’activité.
C’est incompréhensible et surtout inacceptable. L’été 2021 ne doit pas ressembler à celui de 2020 et pourtant nous y sommes. L’ouverture des discothèques n’est toujours pas effective et déjà le Ministre de la Santé indique que la 4ème vague arrive, la pandémie reprend et risque de compromettre les vacances d’été… Mais qu’il prenne des initiatives là où il le peut d’ores et déjà !
- RESISTER et COMBATTRE LES DERIVES
Nous sommes inondés de vidéos transmises par nos exploitants, que nous remercions vivement. Celles-ci attestent de ce qui se passe réellement dans notre pays depuis le déconfinement. Ces lieux de fête, de danse, de diffusion de musique amplifiée – répertoriés ou non – sont connus de tous et profitent pleinement de l’effet d’aubaine de la fermeture des discothèques pour faire discothèque sans en assumer les règles. Avec la bénédiction, qui va être renouvelée, des pouvoirs publics.
Devant la gravité de la situation, nous avons pris l’initiative de créer sur YouTube « L’ÉTÉ MEURTRIER »e nous y publierons toutes les vidéos démontrant les dérives sanitaires de ceux qui impunément, dans le seul souci mercantile, peuvent s’autoriser toutes les libertés !
Nous ne dénonçons ni les lieux, ni les exploitants, mais le fait que l’État ne nous écoute pas et laisse ces lieux exister, exercer impunément alors qu’il nous sanctionne avec le PASS sanitaire obligatoire et nos jauges réduites. Cette politique n’est pas crédible.
Il existe 35 000 bars en France (INSEE) et l’UMIH revendique (il faudrait y ajouter les autres syndicats hôteliers) 4 500 établissements de nuit ! Ils sont donc, au moins, trois fois plus nombreux que les discothèques à exposer les français exactement au même risque sanitaire … et ça ne choque personne ?
Adressez-nous directement vos vidéos à cette adresse : https://tinyurl.com/ete-meurtrier
16 mois de fermeture, laissent des séquelles profondes. Personne ne peut passer sous silence le laxisme des pouvoirs publics lorsqu’ils sont saisis du problème depuis plus d’une année. Notre devoir est de cibler les responsabilités politiques de ceux qui ont la charge et le devoir d’assurer une cohérence dans leur politique de santé à l’égard de toute la population et pas seulement d’ostraciser certains lieux.
Il y a clairement non assistance à personne en danger, mise en danger de la vie d’autrui en plus de la concurrence déloyale. La justice aura à trancher.
Nous n’accablerons pas le Ministère des PME d’ailleurs car c’est le seul qui a pris conscience de la gravité de la situation des exploitants discothèques. Ce soir, nous avons de nouveau indiqué que le grand absent de cette réunion c’était le Ministère de la Santé. Pourtant c’est bien lui qui ordonne sa vision, ses obligations sanitaires et c’est encore lui qui refuse d’appliquer à tous les acteurs de la profession BAM / RAM, ce qu’il nous impose au forceps.
Voilà le scandale sanitaire de l’été 2021. Il fera l’objet d’un dossier de presse sous peu et nous interpellerons nous aussi notre Président par lettre ouverte.
Que l’on ne vienne pas nous dire en septembre, « désolé, mais certains n’ont pas respecté les protocoles sanitaires alors vous serez, vous exploitants de discothèques victimes de la double peine, nous vous refermons (pour ceux qui ont rouvert) à compter de septembre… ».
Chers amis, nous sommes à la croisée des chemins. Cela fait plus de dix mois consécutifs que nous répétons les mêmes arguments :
- Solliciter l’ouverture “à n’importe quel prix” n’a pas de sens
- Les conditions dans lesquelles nous rouvrons sont par contre, elles, déterminantes
Nous ajoutions que : « il y a ceux qui ont la voix plus criarde que d’autres, mais attention, nous représentons la majorité silencieuse »
Le 5 juillet 2021, nous pouvons affirmer que nous avions raison : 7 discothèques sur 10 resteront fermées et il y a bien une raison. Alors pourquoi toujours vouloir nier la réalité ? Notre rôle est de représenter les intérêts de nos exploitants, surtout quand ils rencontrent ceux de tous les Français, pas de plaire à nos interlocuteurs qui ne sont que de passage.
Nous n’ambitionnons pas de mandat politique. Nous ne surfons pas sur la vague des réseaux sociaux, très éphémère par nature, pour tenter d’exister, de se faire une personnalité, nous restons nous-mêmes.
Dans cette période où la pensée unique préside à tout autre concept, c’est parfois bien difficile de défendre la vie réelle d’un acteur économique qui met son argent personnel dans son entreprise et le perd en l’espace de quelques mois sans avoir commis une seule faute à part avoir souhaité construire son entreprise. Aucun autre commerce n’est comparable à une discothèque, nous nous évertuons à le souligner depuis des mois sans succès.
Nous sommes là pour exiger le respect de cette prise de risque et l’écoute de nos problématiques spécifiques.
C’est le choix que nous avons fait. Avec nos amis de l’AFEDD, nous allons construire ensemble le socle de l’édifice commun SNDLL / AFEDD qui permettra à notre si belle profession de se défendre et construire notre avenir. C’est indispensable face aux enjeux économiques, politiques et structurels qui nous attendent.
Bien cordialement à tous et à chacun,
Patrick MALVAËS et Christian JOUNY