Chers amis, chers confrères,
Ce site, au delà de son utilité professionnelle, vous l’avez remarqué, est aussi (à travers mon monologue ! 😂🤣) un lieu d’échanges car je m’astreins à vous livrer toujours le fond de notre pensée, telle qu’elle ressort de la confrontation avec les idées des uns et des autres, dont celles de la team du SNDLL, mais aussi les vôtres car vous vous exprimez beaucoup auprès de nous. Cette marque de confiance est, d’ailleurs, le moteur de notre action et de notre persévérance.
Mais ma pensée se frotte aussi et surtout à l’expérience invraisemblable que nous traversons. Nous baignons tellement dans la COVID, depuis si longtemps, que nous oublions presque ce que cette “aventure” a d’invraisemblable. Aurait on imaginé cela “avant” ? Il faut réaliser qu’avec plus de 4 millions de morts “officiels” (OMS) à ce jour dans le monde, il y a pratiquement autant de personnes décédées que durant la SHOAH . C’est effroyable. Il faut voir les choses au delà de nos “petites contingences” même si je suis bien placé pour connaître vos souffrances ! C’est à l’aune de cette vision générale qu’il faut aussi mesurer notre action et s’engager.
Il apparait de plus en plus clairement qu’il va falloir vivre dorénavant avec la COVID, qu’une vaccination régulière (type grippe ou autres rappels) passera vraisemblablement dans les moeurs sanitaires. La question des “variants” ne fait qu’ajouter une lumière encore plus crue, plus brutale sur cet insaisissable mal. Cette question des variants repousse les limites de l’horizon, presque à l’infini. On aurait du préférer, pour les nommer, les 74 lettres de l’alphabet Cambodgien plutôt que les 24 lettres de l’alphabet grec (entre alpha et omega, on en a déjà passé près du tiers !).
La question vaccinale est clairement “sur la table” même si elle n’est évoquée à ce jour que pour le personnel soignant (qui a déjà l’obligation de la diphtérie, tétanos, polio et hépatite C). Onze vaccins sont déjà obligatoires (coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, méningocoque C, pneumocoque, méningite, et pour les bébés : diphtérie, tétanos et polio !) . Il ne m’appartient pas, bien sûr, d’ouvrir et encore moins de trancher le débat sur la vaccination, je ne suis pas compétent ! Je rappelle juste les faits pour remettre en perspective les axes de raisonnement.
Tout cela pour en venir à la politique sanitaire de prévention de la propagation du virus (je me cantonne ici à ce qui nous concerne) qui a été pour le moins erratique. Je ne parle pas des choix fondamentaux car je ne veux pas faire de politique. De toute façon, je ne jetterai jamais l’opprobre à ceux qui sont aux responsabilités en cette situation inédite. Ils réagissent comme ils peuvent, comme ils pensent. Cela posé, des interrogations sont pourtant justifiées. Elles s’adressent à eux.
Les discothèques sont fermées depuis 16 mois et la pandémie s’est installée sans qu’elles ne puissent en être responsables. Comment se fait-il qu’aucun “esprit supérieur”, aucun conseil scientifique, aucune instance de santé ne se soit posé la question de savoir ce qui avait le plus “nourri” l’extension pandémique ?
Je n’ai jamais lu aucune recommandation de protection aggravée en ce qui concerne les lieux de rencontre confinés autres que discothèques: saunas, bars et restaurants d’ambiance, clubs de plage, de camping, soirées “privées” ou utilisation de R B ‘B, de salles publiques, clubs de rencontres libertins ou non, pool houses … Cela n’a jamais attiré l’attention de quiconque ?! Négligence, paresse intellectuelle, connivence, démission face à la prise de responsabilité ? Un peu tout cela. Il est, pourtant, des situations qui requièrent lucidité et courage, non ?
Mais il s’agit de la santé des Français et cela est coupable, à mon sens. On ne peut fermer 1600 établissements puis les rouvrir sous condition d’un Pass sanitaire et laisser ouverts sans encadrement tous ces lieux ?! Sans rire ? On ne met pas une rustine à côté d’un gros trou ! Je le dis tout net: le PASS sanitaire, quoi qu’il nous en coûte est une mesure de santé publique indispensable dans la situation actuelle pour peu qu’il soit généralisé chaque fois que sont réunies les mêmes conditions. Sinon, il apparait comme un alibi vis à vis des Français.
Au-delà, laisser prospérer des lieux sans encadrement, à côté des discothèques, c’est repousser -là aussi indéfiniment- la reprise “normale” de notre activité. Ainsi, après “l’été meurtrier de 2020” où tout le monde a “fait discothèque” sans l’être, on nous a annoncé en septembre qu’on ne pourrait nous rouvrir. L’été “de tous les dangers” qui commence annonce le même scénario « millésime 2021 » et c’est insupportable.
Nous ne sommes pas contre le PASS sanitaire, nous l’avons TOUJOURS DIT, mais contre ses conditions de mise en oeuvre, uniquement à nous (et aux manifestations de plus de 1 000 personnes). Ceux qui s’opposent et se sont opposés à la généralisation aux autres entreprises dont ils défendent les intérêts, par esprit de lucre, font du mal à la santé de la France. J’espère que cette semaine, notre Président va enfin mettre un terme à cette situation ubuesque ! En effet, le Décret qui vient d’être pris pour élargir l’obligation du PASS aux bars et restaurants d’ambiance est très insuffisant et ambigu. Il semble bien, malheureusement, que là encore, le courage ait déserté !
Le PASS n’est pas un sésame, c’est clair. Il y a des ratés ne serait ce que parce qu’un test antigénique survenu juste après une contamination n’en rend pas toujours compte. L’exemple hollandais l’a illustré comme il a illustré qu’entre le test (48 H) et l’arrivée en discothèque il est possible de contracter le virus. Surtout si juste avant nos clients sont passés par un restaurant ou un bar d’ambiance ! Le cas hollandais a illustré que des Pass avaient été utilisés frauduleusement. On pourrait aussi se demander pourquoi on ne peut imposer au personnel le Pass alors qu’on va l’imposer au corps médical et paramédical. Le SNDLL avait proposé en supplétif le test salivaire comme dans les écoles. Refusé car pas contrôlé par l’Etat ! Pourquoi ce manque de confiance dans les jeunes et les chefs d’entreprise que nous sommes ?
Pourquoi aussi avoir entravé inutilement le redémarrage des discothèques, une fois le protocole sanitaire accepté ? Trois exemples:
– Dans un premier temps, le Ministère de la santé a déclaré ne pas rembourser les tests anti géniques à l’entrée de nos établissements et a du changer, au cours d’une réunion improvisée, d’avis 96 heures avant. Comme si ceux qui allaient en discothèque n’étaient pas des assurés sociaux comme les autres ! On croit rêver !
– Ensuite (je me suis moqué gentiment des hôteliers mais ils n’y étaient pour rien, sauf à considérer qu’ils n’auraient jamais dû prendre en otage pour des raisons syndicales une question de santé publique) l’installation de Barnum s’est heurtée à des obstacles médico-administratifs qui ont découragé des opérateurs.
– Enfin, les mesures d’assouplissement du passage obligatoire de la Commission de sécurité, avant réouverture, se sont trouvées niées sur le terrain par des Préfets ou sous-préfets qui ont imposé la dite Commission la veille de l’ouverture !
Voilà la réalité du terrain dans laquelle s’est déroulée l’ouverture de certains le 9 Juillet ! On ne nous considère vraiment pas comme des chefs d’entreprises en charge de salariés, collecteurs de TVA et de cotisations. Un autre siècle !
Enfin une (faible) lumière brille et « l’espoir luit comme un brin de paille » (Paul Verlaine).
Pourvu que ce ne soit pas un feu de paille !
On croise les doigts.
Courage à tous et à ceux qui ont réouvert !
Patrick Malvaës
Un dernier mot: encouragez les jeunes à se faire vacciner par tous moyens.