CALL AVEC JEAN BAPTISTE LEMOYNE
UN ENTRETIEN D’UNE TRES GRANDE QUALITÉ
Faisant suite à la conférence de presse du Premier Ministre et du ministre de la santé nous avons immédiatement transmis nos réactions aux membres du cabinet de Jean Baptiste LEMOYNE.
Le ministre a pris la décision d’organiser un call avec nos organisations syndicales professionnelles ce jour mardi 28 décembre à 16h00.
Nous avons en priorité exprimé notre désapprobation d’abord sur la méthode, ensuite sur le fondement de la décision de fermeture de nos discothèques.
Soulignons l’unité de vue de l’AFEDD – UMIH – SNDLL, c’est fondamental pour l’avenir de notre profession.
Nous lui avons rappelé la lourde histoire de la fermeture précédente, avec ses différents niveaux d’indemnisations et leurs carences ; Les échanges ont été nourris et nous ont permis d’aborder tous les points que nous souhaitions évoquer avec lui.
D’abord, la forme dont la profession est traitée par l’exécutif. Le ministre a d’ailleurs à juste raison rappelé son rôle dans les premiers mois de notre première fermeture où il a contribué à nouer une relation avec l’exécutif juste avant la nomination d’Alain GRISET.
Ensuite, nous avons souligné l’urgence de la mise en œuvre des mesures d’accompagnement annoncées début décembre.
Synthétiquement ce qu’il faut retenir :
- Chômage partiel : le ministre nous a bien confirmé qu’il n’y aura aucun reste à charge pour l’entreprise. Le décret de ce matin valide bien le fait que le seuil de déclanchement du chômage partiel est bien à hauteur de 65% de perte de chiffre d’affaires et non les 80% précédemment.
- Dispositif coûts fixes : « Le décret est désormais dans les tuyaux », c’est l’expression du ministre.
LE FORMULAIRE COÛTS FIXES SERA MIS EN LIGNE LE 6 JANVIER
- Mesure complémentaire : nous avons unanimement sollicité la mise en œuvre d’une mesure complémentaire de nature à combler la perte considérable de chiffre d’affaires liée à cette fermeture administrative de décembre et janvier désormais. Le ministre a souhaité prendre le temps d’écouter nos explications et s’est engagé à examiner cette situation sans être en mesure d’apporter des réponses immédiates à notre demande au cours de cette réunion.
Nos échanges ont évidemment aussi porté sur les confusions de la situation actuelle. Nous lui avons clairement rappelé que partout en France la fête aura lieu d’ici le nouvel an, sauf dans nos discothèques dont c’est le cœur de métier. Nos lieux sont sécurisés y compris sanitairement c’est aujourd’hui incontestable !
Par ailleurs, nous avons souligné l’incohérence de la mise en application des mesures annoncées par le premier ministre puisqu’elles ne seront effectives qu’à compter du 3 janvier 2022.
Nous avons insisté sur les autorisations d’ouvertures tardives accordées aux bars et restaurants à l’occasion des fêtes de fin d’année qui sont d’abord choquantes et surtout incompréhensibles au regard des mesures « dites de freinage » annoncées.
Nous ne demandons la fermeture d’aucun commerce. Toutefois, nous ne pouvons pas rester sans voie lorsque le Gouvernement décide de fermer seulement les discothèques et laisse les bars et d’autres organisateurs de soirées faire notre métier. Pire encore, des préfectures et mairies acceptent des ouvertures tardives de bars et de restaurants jusqu’à 4 ou 6 heures du matin. Si cela n’est pas profiter de l’effet d’aubaine, de quoi s’agit-il ?
Ceci est tout simplement inacceptable !
La situation des autoentrepreneur – le remboursement des P.G.E. ont été une nouvelle fois évoqués sans obtenir de réponse à ce stade.
CONCLUSION : A l’issue de cet entretien, il convient de souligner la qualité d’écoute et le pragmatisme du ministre sur la situation actuelle.
Il résume : « J’entends la détresse morale l’exaspération et tout simplement la perception d’un manque de respect ».
Jean Baptiste LEMOYNE s’est engagé à la mise en œuvre rapide du dispositif d’accompagnement économique annoncé.
Il s’est engagé à examiner notre demande portant sur la perte importante de chiffre d’affaires liée à la fermeture de décembre qui se poursuit en janvier. Il s’est engagé à revenir vers nous très très vite.
Il a aussi ajouté vouloir nous accompagner dans le repositionnement de ce métier qui n’a selon lui aucune raison d’être sous-estimé bien au contraire.
Nous nous sommes déclarés favorables à soutenir ce type d’initiative et l’accompagner lorsque cette nouvelle étape de crise covid sera passée.
- La première urgence était de nouer un lien avec le ministre en charge de notre secteur d’activité. C’est fait.
- La seconde urgence est la mise en œuvre rapide des mesures annoncées. C’est en cours.
- La troisième urgence c’est aussi combler cette perte de chiffre d’affaires de fin d’année.
- La quatrième urgence c’est travailler sur une perspective réaliste et concrète de réouverture.
En résumé, après le départ d’Alain Griset, nous constatons que nous avons désormais un pilote dans l’avion qui est censé d’abord nous accompagner économiquement et ensuite nous conduire à la réouverture.
Comme toujours, nous porterons un jugement de valeur au moment où nous percevrons les effets des mesures annoncées.
Par principe, nous faisons confiance à notre interlocuteur, et nous ne sommes pas dans un combat idéologique, notre but est clair : la défense des intérêts de la profession, rien d’autre.
L’initiative que le ministre a prise aujourd’hui était indispensable et nous poursuivrons nos efforts pour établir une relation de confiance avec lui, dans l’intérêts des exploitants de discothèques.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de la suite.
A très bientôt
Christian JOUNY Patrick MALVAËS