DISCOTHEQUE ET CONTAGION: ENFIN DU SERIEUX !

Chers amis, chers confrères,

Vous savez que dans cette affaire COVID, non seulement nous menons et nourrissons les négociations avec les pouvoirs publics, mais nous avons mis en place avec notre délégué général, un observatoire de veille qui suit tout ce qui peut nourrir notre réflexion et influer sur les pouvoirs publics. Il en va ainsi de l’étranger mais aussi des études menées sur la question et même des pensées et réflexions sur le rôle du divertissement que nous offrons.

Ainsi, aujourd’hui, les premiers résultats d’une étude menée par l’ANRS (étude ITOC pour Indoor clubbing Transmission Of Covid 19) démontrent qu’aucun cluster n’a été créé lors d’une soirée-test en club.

Reprenons ce qui s’est déroulé.

Le 6 décembre, le gouvernement français annonçait refermer les discothèques face à la cinquième vague de contaminations et l’apparition du variant Omicron.   Cette fermeture  prolongée depuis jusqu’en févier présente  des conséquences économiques dramatiques pour le secteur (20% du chiffre d’affaires annuel de certaines boîtes de nuit se font à cette période de l’année) alors qu’il peinait déjà à rattraper les dommages engendrés par 16 mois d’inactivités. Mais c’est aussi le fait d’être les seuls à fermer, contrairement aux bars, restaurants ou salles de concert restés ouverts, qui rend la pilule difficile à avaler.

Cette décision nous visant s’appuyait (alibi scientifique bien connu quand on ne veut pas assumer) sur une enquête   (” COMCOR “) menée par l’Institut Pasteur, la CNAM, Santé Publique France et IPSOS  l’été dernier, indiquant des chiffres alarmant sur l’incidence de contamination dans les clubs.

Nous vous avions montré (article du 15 Janvier sur ce site) les limites criantes de cette étude, à la fois sur la méthode et le fond. Elle nous a fait beaucoup de mal car elle a été “résumée” de façon très orientée (impliquant dans la pandémie les discothèques alors que les données objectives désignaient d’autres “coupables”)  par Pasteur, “emboité” par les media sans qu’ils se reportent au texte originel (original) de l’étude elle-même ! Scandale intellectuel aux conséquences socio économiques terribles pour nous.

Aujourd’hui les premiers résultats d’une étude de l’ANRS redonnent un réel espoir… et “remet l’église au centre du village”, autant dire rétablit la vérité des faits.

En son temps (fin 2021) je vous avais exposé l’expérience envisagée dans des discothèques parisiennes, dont la Machine du Moulin Rouge. Cette expérimentation a eu lieu, une étude en sort et les premiers résultats sont très encourageants pour nous !

La méthode a changé et est beaucoup plus sérieuse.

 L’étude, menée cette fois-ci en octobre par l’ANRS-Maladies infectieuses émergentes dans le cadre de la soirée “Reviens la nuit” organisée à La Machine du Moulin Rouge, a employé une autre méthode… et obtenu des résultats différents.

Alors que l’étude ComCor de l’Institut Pasteur s’appuyait sur des questionnaires remplis par des personnes déjà infectées, l’étude ITOC (“Indoor Clubbing Transmission of Covid-19”) est dite “interventionnelle” et impliquait un échantillon de personnes volontaires pour participer à une expérience dans un but scientifique. Deux groupes d’individus, tous vaccinés, se sont faits tester à une semaine d’intervalle, un groupe ayant participé à la soirée en club entre temps, l’autre pas.

Les résultats n’ont pas encore été publiés (ils feront l’objet d’une publication scientifique), Le Monde a pu en consulter les premiers et relaie « qu’il n’y a eu ni cluster ni aucun élément prouvant une surcontamination des participants pendant cette soirée-test » et témoigne de « premiers résultats (…) plutôt rassurants », reprenant les propos de Jérémy Zeggagh, médecin au service de maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Louis.  

Cette étude scientifique a quand même le mérite de fournir à un instant T des données significatives qui devraient mieux guider les décisions du gouvernement. Leur influence sur les mesures appliquées est réelle.

Il m’a semblé utile de vous informer ce ces résultats,

Bien cordialement,

 

Patrick MALVAËS