365 JOURS APRÈS, UN ANNIVERSAIRE DONT NOUS NOUS SERIONS BIEN PASSE

365 jours après

13 MARS 2020 • 13 MARS 2021

365 JOURS APRÈS, UN ANNIVERSAIRE

DONT NOUS NOUS SERIONS BIEN PASSE

 

 

Le vendredi 13 mars dernier en début d’après-midi, Édouard Philippe annonçait l’interdiction de tous les rassemblements de plus de 100 personnes. Voilà désormais une année que nous sommes fermés sans avoir encore, aujourd’hui, une vraie perspective de réouverture.

 

Depuis, chacun d’entre nous connait la suite. Nous en commentons les épisodes chaque fois que nous le pensons nécessaire.

 

Nos équipes souvent étouffées par la multitude de dossiers à traiter n’ont qu’une envie, faire connaitre leur satisfaction ponctuelle d’avoir réussi à obtenir gain de cause dans de très nombreuses situations, pour ne pas dire toutes. Relevons toutefois que la machine administrative a trop souvent freiné le bénéfice des aides négociées pour notre profession et cela est regrettable.

 

Nous pourrions évidemment faire une liste exhaustive de ce que nous avons réalisé mais finalement quel intérêt dans ce moment crucial où la cohésion de la profession doit dominer toute nos démarches ?

 

Il est certain que si cette crise démarrait aujourd’hui, il y a très certainement beaucoup de choses que nous appréhenderions différemment ; On appelle cela le retour d’expérience. Malgré les insatisfactions bien réelles, accordons-nous sur un point, nous avons collectivement démontré la pertinence d’être affiliés à une organisation syndicale professionnelle sérieuse.

 

Toutefois, malgré l’effort de tous, le bilan est déjà très lourd !

 

Aujourd’hui, nous sommes tous inquiets de voir l’été 2021 s’approcher sans avoir la certitude de la réouverture de nos établissements.

 

N’oublions pas ceux qui n’auront pas la possibilité de rouvrir leur établissement puisqu’ils ont disparu dans le tourbillon de cette crise COVID-19.

 

DESORMAIS IL CONVIENT SIMPLEMENT DE SE FIXER DES OBJECTIFS DE REOUVERTURE COMMUNS !

 

L’analyse politique que nous pouvons tirer de la situation actuelle est assez complexe, mais nous avons le devoir un an après notre fermeture, de prendre le temps de tirer les enseignements de cette crise et définir une perspective claire.

 

Nous devons impérativement exprimer la manière dont nous vivons les évènements et faire connaitre la manière dont nous appréhendons l’avenir, c’est notre rôle.

 

Tout d’abord, la réunion avec Alain GRISET vendredi 26 février dernier, par le contenu de ses travaux, peut constituer l’une des dernières opportunités. L’intention du Ministre de définir avec nous, « un plan discothèques » doit selon nous, jeter les bases d’une vraie ambition politique pour notre profession.

 

L’expression « plan discothèques » pour nous a un sens. C’est en premier lieu faire un bilan de la situation, tracer une perspective et y associer des moyens financiers permettant d’atteindre les objectifs fixés à savoir : remettre notre profession à la place qu’elle mérite.

 

 

La priorité : Indemniser ceux qui ne le sont plus 

Sans chiffre d’affaires en 2019 pour des raisons de rachat ou de travaux, le Gouvernement ne peut pas laisser ces exploitants là sur le bord du chemin.

Ayant bénéficié des indemnisations de juin à fin novembre, aujourd’hui, ces entrepreneurs n’ont plus accès à aucune aide. La prise en charge de leurs frais fixes est une nécessité absolue.

Alain GRISET connait cette situation nous lui avons expliqué personnellement.

Bruno LEMAIRE est saisi de ce problème mais la réponse tarde…

 

 

Congés payés : Cette question doit impérativement être traité au plus vite

Nous en sommes à dix jours de prise en charge par l’État alors que notre fermeture va durer au minimum 15 mois : nous sollicitons la prise en charge totale des congés payés afin d’éviter ce fardeau financier supplémentaire à l’occasion de notre reprise d’activité.

 

 

L’état des lieux de la profession :

  • Chiffre d’affaire perdu en totalité sur une année et probablement 15 mois au minimum
  • La conséquence c’est la dévalorisation totale de la valeur vénale de nos fonds de commerce
  • La perte totale de nos trésoreries
  • L’aggravation de notre endettement
  • La disparition de notre capacité d’autofinancement
  • Pour ceux qui l’ont obtenu, se pose aussi le problème du P.G.E. et notre endettement qui en découle.

Un « plan discothèques » digne de ce nom, doit selon-nous, intégrer ces éléments et définir une réponse de nature à permettre une indemnisation financière.

 

Les six points suscités ne découlent d’aucune faute de gestion de nos exploitants, mais bien de la décision politique de fermeture administrative décidée par le gouvernement.

 

Ce sont les raisons pour lesquelles, dans les propositions que nous déposerons dans les prochains jours, auprès du Gouvernement, nous intégrerons une prise en compte indemnitaire de la perte de valeur vénale de nos fonds de commerce, sur la base référentielle de l’exercice 2019 ou de son équivalence.

Nous sommes favorables également à une réflexion sur un « plan dit de transformation » qui serait de nature à permettre une forme de diversification là où cela est possible pour les exploitants qui en expriment le souhait.

 

 

La réouverture :

Ce sujet doit être abordé avec pragmatisme. Toute la profession attend une date de réouverture, pour l’été 2021. Cependant nous ne pouvons pas traiter cette question en 48 heures car nous avons aussi des recrutements à opérer.

 

Nous devons également obtenir des clarifications sur les conditions économiques et sanitaires qui seront associées à cette décision.

 

La piste de danse constitue le cœur de notre métier, elle ne peut pas être neutralisée. Il en est de même pour la distanciation physique. Aucun d’entre nous ne pourra survivre à une diminution de nos capacités d’accueil divisée par cinq. Il s’agit là encore d’une approche simple basée sur le bon sens économique et une pratique expérimentée de l’activité festive en discothèque.

 

Si la vaccination a un sens elle produit de réels effets et il est inutile de rajouter de la précaution à la précaution. Pour nous, la disparition de ces deux mesures est une condition indissociable à la réouverture.

 

 

NOTRE SITUATION ECONOMIQUE DEGRADÉE, DOIT ETRE AU CENTRE DE LA NEGOCIATION

DE MESURES D’ACOMPAGNEMENT À NOTRE REOUVERTURE !

 

 

Le P.G.E.

L’allongement de la durée de remboursement du P.G.E. pour ceux qui en ont bénéficié doit être décidé et un étalement sur sept ans au lieu de quatre est indispensable pour éviter d’hypothéquer notre reprise économique.

 

Une nouvelle mise à disposition de fonds de « type P.G.E » ou d’un « concours financier à déterminer » s’impose aussi pour ceux qui devront investir pour redémarrer.

 

 

Maintien des aides après notre réouverture

Les aides négociées avec le Gouvernement ne peuvent en aucun cas s’interrompre au moment de notre réouverture. Notre profession doit être soutenue durant plusieurs mois pour s’assurer que nous serons en capacité de retrouver notre vitesse de croisière économique après plus de 15 mois d’interruption totale.

 

Dans la restauration, l’exemple des ventes à emporter ou des ventes à distance, non prises en compte dans le chiffre d’affaire est une bonne démarche. Nous nous appuyions sur cette pratique, pour défendre l’idée d’un accompagnement économique intelligent au travers du maintien des aides existantes durant une période à définir par la négociation.

 

 

Retrouver une relation normale avec nos banques

Un « plan discothèques » ne peut pas exclure la difficulté majeure qui est celle de la discrimination bancaire à laquelle chacun d’entre nous est confronté.

 

Nous aurions aujourd’hui de quoi écrire un livre sur les relations entre nos professionnels et les banques françaises avant et pendant la crise COVID-19. C’est pourquoi, le Gouvernement doit accepter de « mettre les pieds dans le plat », c’est une question centrale, c’est un devoir politique.

 

Pour mémoire, certaines majorités politiques, comme souvent, très loin des réalités de la vie quotidienne, ont à tort été à l’origine de certaines pratiques qui ont conduit à la situation que nous dénonçons.

 

La profession est constituée depuis longtemps maintenant de chefs d’entreprises, gestionnaires, responsables et sensibilisés sur de nombreuses problématiques d’addictions qui acceptent d’y mettre des moyens humains et techniques considérables.

 

C’est vrai pour la consommation d’alcool, pour la consommation de stupéfiants, bref pour toute la chaine des risques dont la jeunesse peut être la première victime.

 

Nous intégrerons donc dans nos propositions portant sur « un plan discothèques » une mesure qui coute zéro euro au Gouvernement mais qui est une mesure d’équité, de bon sens et de respect de notre dignité d’exploitants de discothèques : l’accès aux financements pour les discothèques comme pour toutes les autres entreprises de France.

 

Le Gouvernement en a le pouvoir, reste à savoir s’il veut véritablement mettre fin à cette discrimination.

 

N’oublions pas que le législateur a aussi une part considérable de responsabilité sur ce sujet, lorsque l’on recherche systématiquement la responsabilité pénale du dirigeant de discothèque en cas d’accident de la route ou d’incident dans son établissement, ou encore de consommation d’alcool.

 

Prenons l’exemple des grandes surfaces, qui à l’approche de chaque week-ends vendent en quantité des caddies d’alcool, parfois pour partie, consommés sur place, sans pour autant être inquiétées de quelconques sanctions possibles en cas d’accident de la route ensuite.

 

Ce sont aussi des éléments objectifs qui confortent les banques à refuser l’accès aux prêts eu égard aux risques de fermetures administratives qui découlent de ces situations.

 

Voilà des éléments concrets qui attestent des discriminations dont nous sommes victimes. Il est temps d’y mettre un terme en corrigeant ce type de dérives.

 

 

Réinventer une relation normale avec les Préfectures

 

Certains d’entre nous ont connu la période durant laquelle une relation intelligente avec les acteurs du maintien de l’ordre était de coutume. Au moment où il a été décidé politiquement de mettre un terme aux politiques de sécurité dites « de proximité », nous en avons mesuré progressivement les conséquences.

 

D’une relation plutôt imprégnée de confiance, nous sommes passés à une approche de défiance. D’ailleurs l’image d’une patrouille de police ou de gendarmerie qui passe désormais sans s’arrêter est illustrative du type de relation imaginée par les autorités administratives.

 

Comme toujours la question posée est de savoir ce que l’on veut. Travailler avec les acteurs de terrain a toujours été une approche pertinente. Là encore, les décisions prises au plus haut niveau politique ou administratif démontrent très souvent leurs limites. Ensuite, d’aucuns s’étonneront du décalage croissant existant entre l’exécutif politique et les réalités du terrain.

 

Le Gouvernement sera-t-il sensible à notre constat plutôt accablant de la pratique de l’ignorance de notre profession et de la répression systématique, alors que le bon sens devrait nous conduire à construire ensemble une approche partagée, chacun dans son rôle, au profit de cette jeunesse fragilisée qui a besoin de lieux festifs sécurisés et encadrés sous toutes les formes.

 

Le Gouvernement actuel n’est en rien le seul responsable de cette situation, en revanche il est en charge des responsabilités et a – selon nous – le devoir de rétablir cette politique de concertation et de confiance à notre égard, indispensable à l’exercice de notre profession puisqu’il est saisi de cette situation que nous avons le devoir de qualifier d’intolérable.

 

Un an après notre fermeture administrative, La réouverture des discothèques doit être réinscrite à l’ordre du jour : C’est tout le sens que nous donnons à nos interventions. Soyons clair, le principe de précaution demeure la priorité dans les prises de décisions de l’exécutif. Partant de ce constat, il est bien difficile de cerner la position du Ministère de la santé dont la préoccupation majeure demeure la vaccination.

 

Chacun peut avoir son avis sur cette question, toutefois, la profession ne rouvrira ses portes que si la vaccination se réalise massivement : c’est le seul élément concret permettant l’immunité collective.

 

La question centrale est de savoir si le Gouvernement veut prendre le risque d’écarter les discothèques du processus de déconfinement comme nous l’avons subi à l’été 2020 ou alors cette fois, nous intégrer dans la démarche. D’ores et déjà, nous considérons qu’il est pour nous inenvisageable de ne pas rouvrir cet été surtout si d’autres lieux concurrents rouvrent.

 

La vaccination a le mérite de protéger progressivement la population à risques. Il nous reste trois mois et demi avant l’été, il est donc indispensable de préparer cette échéance de juillet 2021 et d’envisager cette réouverture sans contraintes sanitaires exagérées et inutiles.

 

Encore une fois, la piste de danse constitue le cœur de notre métier, elle ne peut pas être neutralisée.

Il en est de même pour la distanciation physique : aucun d’entre nous ne pourra survivre à une diminution de nos capacités d’accueil divisé par cinq.

 

Si la vaccination a un sens elle produit de réels effets et il est inutile de rajouter de la précaution à la précaution. Pour nous, l’abandon de ces deux mesures exigées par le Ministère de la santé est une condition indissociable de la réouverture

 

 

La Présidence de la République doit nous intégrer au processus

Nous constatons que le Président de la République semble se singulariser à l’égard de la gestion de cette crise. Son approche s’apparente à une analyse personnelle plus éclairée et une prise de décision imprégnée de discernement.

 

Souhaitons que cette pratique se généralise à l’ensemble des acteurs en charge de prises de décisions au sein du Gouvernement et que notre réouverture soit à l’ordre du jour du déconfinement progressif qu’il conviendra de mettre en œuvre à l’issue de ce « dernier pic d’épidémie du mois de mars ».

 

En effet, en dépit de toutes les annonces télévisées quotidiennes, nous découvrons que plusieurs virologues semblent accréditer l’idée que la pandémie toucherait à sa fin. C’est le cas notamment de Bruno LINA membre du conseil scientifique mis en place par le Président de la République que nous citons explique que « la pandémie pourrait bien être entrée dans sa dernière phase avant de disparaitre ».

 

Nous exprimons le souhait que tous ces scientifiques aient raison au plus vite et que nous passions à autre chose.

 

En conclusion, l’idée d’un « plan discothèques » reprise par Alain GRISET, à notre demande mainte fois formulée, doit être pour nous l’opportunité de mettre sur la table les aspects essentiels de nos préoccupations liées à cette crise et plus largement aux conséquences de la marginalisation dont notre profession a été l’objet depuis des décennies.

 

Si le Gouvernement est vraiment décidé à répondre à certaines de nos préoccupations, c’est le moment.

Au SNDLL nous y sommes prêts.

 

Cheres confrères, chers amies, un an après notre fermeture, toute l’équipe du SNDLL reste mobilisée et demeure pleine d’enthousiasme.

 

Oui, nous restons persuadés que cette belle profession doit pouvoir rebondir. Comme beaucoup d’autres secteurs d’activités, nous avons simplement besoin d’une prise de conscience politique et de moyens financiers pour cette fois, nous tourner vers l’avenir et entamer la reconquête d’une clientèle qui aspire à faire la fête dans des conditions normales et sécurisées.

 

Nous aurions pourtant encore beaucoup de choses à vous dire, mais nous allons marquer une pause.

 

Chers ami•e•s, cher•e•s confrères, merci de vos messages de soutien qui ne laissent pas notre équipe indifférente ; Chaque jour, nous tentons d’avancer un peu plus et ensemble nous parviendrons à retrouver notre vie d’avant en essayant même de l’améliorer.

 

À très bientôt,

 

 

 

Patrick MALVAES                                                                   Christian JOUNY