VOUS TROUVEZ CELA SERIEUX VOUS ?

VOUS TROUVEZ CELA SERIEUX VOUS ?

 

Cher.e.s ami.e.s, cher.e.s exploitant.e.s,

 

Tout d’abord, nous tenons à distinguer la relation de travail et de confiance qui s’est nouée avec nos interlocuteurs/trices à Bercy et les membres du Gouvernement en charge de prendre les décisions politiques nous concernant. Une fois cette précision apportée, la situation politique actuelle à notre égard est invraisemblable.

 

Nous sommes le 17 janvier 2022. A quelques jours de la date évoquée pour notre « éventuelle réouverture », aucune information particulière ne circule. Il est vrai qu’une discothèque n’est pas une véritable entreprise, elle ne recrute pas de personnel, elle n’a pas besoin de prévoir quoi que soit, pas d’achat particulier, pas de stock, pas d’acheminement de matière, pas de booking, pas de communication : c’est si simple, on met la lumière on démarre les amplis et puis voilà le tour est joué ! Non ?

 

Si ce n’était pas si grave nous pourrions probablement en rire mais malheureusement la manière dont le Gouvernement se comporte à notre égard est bien réelle et particulièrement choquante.

 

Souvenez-vous, 16 ou 18 mois de fermeture selon les cas, 5 mois de reprise d’activité parfois moins, et en l’espace de quelques heures, de nouveau nous revoilà fermés pour quatre semaines et puis pour trois autres, annoncées dans un langage codé au détour d’une conférence de presse du Premier Ministre et du ministre de la santé.

 

Fait nouveau, enfin, la cause des problèmes sanitaires est désormais clairement identifiée: « les discothèques sont des lieux de contamination avérés ». Les représentants du Gouvernement au Conseil d’Etat l’ont rappelé avec force  ans être capable d’apporter le moindre élément probant.

 

Mais, le Premier Ministre a pourtant bien décidé de fermer les discothèques et s’est empressé d’en faire paraitre le décret le 7 décembre.  Celui-ci scelle notre sort à compter du 10 décembre au matin, nous devions tous être fermés.

 

Heureusement que le Gouvernement eu le réflexe de prendre cette décision, depuis la fermeture de nos établissements la situation se redresse, chacun d’entre nous l’a constaté !

Nous sommes a plus de 320 000 contaminations/jour, parfois plus ! Avant notre fermeture, il n’y en avait pas 20 000 ….

La clef du problème sanitaire existe désormais pour M.VERAN ! CQFD

Il fallait effectivement fermer les discothèques, sans cette mesure nous aurions été dans une situation explosive et incontrôlable…

 

D’ailleurs, pour s’en convaincre, il suffit de fréquenter les bars qui s’empressent de remplacer notre profession sans geste barrière évidemment sans contrôle de passe sanitaire avec contrôle d’identité bien entendu, avec l’aval implicite de l’État puisqu’il ne diligente que très peu de contrôles et laisse faire. C’est plus simple.

 

Les dizaines de vidéos nous ayant été adressées constitueront des éléments datés à disposition lorsque le moment viendra de procéder au bilan des décisions prises à notre égard.

 

La COVID ne franchit pas la porte des bars ni des restaurants festifs, ce virus ne touche pas non plus l’organisation de rassemblements associatifs fussent-ils dansants : la COVID s’intéresse exclusivement aux discothèques ! C’est bien connu.

 

Bien entendu, pour tenter d’apaiser nos inquiétudes, le Président de la République en personne invoque « un accompagnement exemplaire de la part du Gouvernement, le ministre de l’économie, des finances et de la Relance évoque « un système d’indemnisation amélioré y compris la rémunération des gérants ».  

 

Pas de temps de perdu tout ceci est annoncé dans les heures qui suivent les déclarations du Premier Ministre.

 

Soulignons au passage qu’en matière d’exemplarité, le Gouvernement peut mieux faire. Il eut été préférable par exemple, de nous réunir, d’examiner ensemble les difficultés rencontrées au cours des indemnisations précédentes, et ensuite en tirer les conséquences et apporter des réponses à des situations que nous connaissons parfaitement.

 

Cela s’appelle pratiquer le dialogue social, mais cette pratique a beaucoup changé. Désormais, on réunit les organisations professionnelles lorsque les décisions sont prises, c’est plus simple, c’est une méthode connue qui débouchera sans nul doute sur ce que redoute toute majorité politique, une réaction incontrôlée d’une « base » qui n’en peut plus de cette incompréhension permanente !

 

Notre méthode, celle de la concertation et de l’anticipation plus communément connue sous l’appellation “gestion prévisionnelle de crise” aurait eu le mérite d’éviter de laisser certains exploitants de discothèques sans indemnisation, au risque de les voir disparaitre. Comme nous tous, ils n’ont absolument rien demandé d’autre qu’exercer leur métier.

 

A ce jour :

  1. Toutes les sociétés créées après le 31 janvier 2021 sont exclues du dispositif d’indemnisation.
  2. Tous ceux qui, pour une raison quelconque (travaux, fermeture, congés, …) ne peuvent pas avoir une référence de chiffre d’affaires en 2019 sont exclus du dispositif d’indemnisation.
  3. Les saisonniers d’été, qui auront été privés de 4 mois d’exploitation en 2021, dès janvier 2022 ne pourront pas présenter de référence de chiffre d’affaires mais ils ont eux aussi des charges fixes et doivent impérativement être aidés, comme les autres.

 

C’est pourquoi, nous avons transmis ces cas d’école recensés et demandé à nos interlocuteurs à Bercy, de répondre à ces problèmes clairement identifiés.

 

Pour nous, TOUTES les discothèques – ERP classés de type P – fermées administrativement par le décret du 7 décembre 2021, doivent être indemnisées et bénéficier sans aucune réserve du système d’indemnisation.

 

Nos interlocuteurs nous ont dit avoir pris bonne note de ces sujets mais sont à l’évidence tous soumis aux arbitrages politiques.

 

Le nombre de situations à régler est portant ridicule eu égard aux nombres de commerces ayant été indemnisés.

 

Si nous osions, par comparaison, nous ferions référence aux bars qui déjà évidemment sont l’objet d’une attention toute particulière, allons donc, le Gouvernement doit se porter au chevet de ceux à qui il a confié nos chiffres d’affaires qui se plaignent déjà des conséquences du télétravail….

 

Aucun d’entre eux n’évoque l’effet d’aubaine dont ils profitent de façon éhontée que représente la fermeture de nos établissements discothèques et à la récupération de leurs chiffres d’affaires.

 

Vous entendez tous le chant des sirènes adressé au Gouvernement : « vous devez nous aider et donner accès à l’aide renfort pour les bars dès 30% de perte de chiffre d’affaires, sinon cela vous coutera plus cher… Nous allons licencier.» et pendant ce temps, la situation des discothèques n’émeut personne, c’est inacceptable !

 

CE MEPRIS CARACTERISE DOIT ETRE CONDAMNE

 

Personne ne peut dire que nous sommes une profession d’excessifs ou d’irresponsables. Notre patience dans cette crise inédite est plutôt remarquable. Nous avons posé les problèmes auxquels la profession est confrontée avec le ministre Jean Baptiste LEMOYNE le 28 décembre dernier.

 

Le 3 janvier 2022, Bruno LE MAIRE laisse supposer que nos préoccupations sont prises en compte et «semble» charger le ministre Jean Baptiste LEMOYNE de répondre à notre préoccupation portant sur la perte de chiffre d’affaires liée à la fermeture de décembre et janvier.

 

Nous sommes le 16 janvier 2022 :

  • Aucun signe à l’horizon d’une réponse politique à notre situation spécifique de perte de chiffre d’affaire.
  • Aucun signe à l’horizon d’une réouverture ou d’une prolongation de la fermeture.
  • De quelle considération politique sommes-nous l’objet ?

 

Le paradoxe est toujours le même : Le Gouvernement s’étonne de voir une pression vindicative monter dans l’opinion, mais au moment où il a la capacité d’éviter tout rapport de force inutile, il choisit l’attente interminable ou encore l’absence de réponse à des problèmes cruciaux.

 

Qui décide de notre fermeture arbitraire ?

Qui place les exploitants de discothèques dans des situations extrêmes ?

C’est bien le Gouvernement et il lui appartient donc de répondre à nos attentes au plus vite.

Oui nous sommes responsables, respectueux des règles, mais ce mépris, ne peut plus durer !

 

Mercredi prochain 19 janvier, nous sommes invités à un call avec nos interlocuteurs de Bercy à 17h00 concernant les mesures de soutien.

 Nous vous tiendrons informés.

 

A très bientôt

 

 

Christian JOUNY                                                                                      Patrick MALVAËS