CALL « POINT DE SITUATION DISCOTHÈQUES » – JEUDI PROCHAIN 10 FÉVRIER A 17H00

CALL « POINT DE SITUATION DISCOTHÈQUES »

JEUDI PROCHAIN 10 FÉVRIER A 17H00

 

 

Cher(e)s exploitant(e)s, cher(e)s ami(e)s,

 

Chacun d’entre nous est dans les starting-blocks en attendant la date fatidique du 16 février et surtout les conditions réelles de réouverture de nos établissements.

 

En l’absence d’éléments factuels sur les conditions de réouverture nous restons attentifs à toutes les expressions et scrutons le moindre détail en se méfiant de ce qui n’est pas précisé, tant nous avons connu d’immenses déceptions depuis deux ans.

 

Nous ne souhaitons pas créer le doute, ajouter de l’angoisse à l’inquiétude, mais pourquoi faire simple, lorsque l’on peut faire compliqué : c’est le sentiment général que nous partageons tous !

 

Nous avons pris connaissance de deux déclarations récentes :

  • La première, émanant du Président de la République qui suscite évidemment une interprétation, puisqu’il « semble conditionner » la levée des mesures prévues le 16 février, aux chiffres de la pandémie à cette période. Dont acte.
  • La seconde vient du porte-parole du Gouvernement ce jour, mercredi 2 février, qui évoque les discothèques, confirme la réouverture le 16 février, salue une bonne nouvelle pour notre secteur rend hommage aux gérants des discothèques, souligne que c’est le seul secteur à avoir été fermé aussi longtemps etc. Très bien, mais à ce stade, il n’apporte pas de précisions complémentaires sur les conditions d’ouverture.

 

Que faut-il en déduire ? L’expérience nous a démontré qu’il faut rester prudents. Le diable se cache toujours dans les détails… Nous avons suffisamment payé et souffert pour le savoir.

 

Lorsque l’on met à l’arrêt toute une profession en quelques heures à deux reprises en l’obligeant durant 20 mois à regarder passivement les autres travailler, en leur confiant nos chiffres d’affaires, il faut comprendre le sentiment d’injustice qui domine.

 

Début décembre les annonces politiques n’ont pourtant pas manqué :

  • « Un accompagnement exemplaire » déclare le Président de la République
  •  « Un dispositif amélioré avec la rémunération du gérant » précisera Bruno LE MAIRE

 

Tout ceci reflète probablement une volonté réelle, mais comme toujours en pareille situation il existe des trous dans la raquette :

  • Ceux qui n’ont pas de chiffre d’affaires en 2019 quelle qu’en soit la raison sont exclus du dispositif d’indemnisation !
  • Ceux qui ont perdu un peu moins de 50% de leur chiffre d’affaires aussi.

 

Chaque semaine, nous sommes confrontés à des situations cruelles que nos exploitants nous expliquent dépités, révoltés de l’absence de prise en compte de leurs problèmes.

 

En voici quelques exemples illustratifs :

 

1er exemple :

Nous avons une discothèque en catégorie 2 (1030 pers). Nous avons eu la commission de sécurité le 29 septembre 2021 et nous avons dû effectuer des travaux de mise aux normes. Elle est repassée le 10 décembre (avis favorable) et nous devions ouvrir le 17 décembre donc pour les fêtes.

Comme le Gouvernement a refermé les discothèques donc nous nous retrouvons avec aucun chiffre d’affaires.

Et en plus nous n’avons pas bénéficié d’aides : – ni de fonds de solidarité en septembre – ni pour les frais fixes en octobre – ni du chômage partiel en octobre et en novembre (document de la commission de sécurité fourni plus devis et factures pour appuyer pour la prolongation du chômage partiel)

 

2ème exemple :

Bonjour, j’ai acheté un fonds de commerce discothèque au 01/10/2021 et j’ai vu que je ne peux pas avoir l’aide coûts fixes. Vous avez une réponse pour ma situation ? Le PGE m’a été refusé et j’ai des difficultés pour payer mes frais. Je suis perdu. Merci de me répondre rapidement svp.

 

3ème exemple :

Je viens vers vous suite à la publication récente des conditions d’aides coûts fixes aux discothèques à compter de décembre 2021. Il ressort malheureusement que la situation de cette société (établissement de type P), immatriculée en date du 12/08/2021 sous le n° SIREN xxxxx ne la rend pas éligible à ces aides compte tenu des conditions fixées par le décret. En effet, la société ne remplit pas les conditions suivantes :

  • création avant le 31/01/2021
  • perte de chiffre d’affaires : la société n’ayant pas pu débuter son activité comme prévu en date du 10 décembre 2021, aucun référentiel de Chiffre d’affaires ne peut être établi.

Cette impossibilité est extrêmement préjudiciable à la société qui, bien que récemment créée, doit faire face, comme toutes les sociétés plus anciennes, à des charges fixes qui trouvent leur origine avant la mise en place des mesures de fermeture obligatoire sur le mois de décembre 2021 (notamment loyer, salaires, assurances, crédit-bail matériel…etc).

 

4ème exemple :

Notre société dépasse de peu le seuil de chiffres d’affaires exigé pour bénéficier du dispositif mis en place par le Gouvernement sur le mois de décembre. Exactement nous faisons 60,14% de notre CA de décembre 2019 en ayant ouvert la soirée du mercredi en plus de nos soirées habituelles (avant la fermeture). Soit une perte de 40%.

  • CA 2019 : 92 141 euros HT
  • CA 2021 : 55 417 euros HT
  • SORTIES ET DEPENSES décembre 2021 : 72 932 euros TTC

Voici notre problématique, nos sorties d’argents ont été plus importantes malgré que notre CA a augmenté et dépasse les 50% de 2019. Aujourd’hui, nous avons travaillé à perte sur la société.

Ce que nous demandons, c’est un accompagnement pour amortir cette perte.

 

5ème exemple :

Je reviens vers vous concernant ma situation et souhaite vous faire part de mes réflexions.

Je vous rappelle que le passage tardif de la commission de sécurité a entrainé le retard d’autorisation d’ouverture de la Mairie, vous avez tous les éléments. Sans ces autorisations mes établissements devaient rester fermés administrativement sous peine de sanctions.

Je trouve qu’il y a une incohérence entre l’absence d’aide aux entreprises et le maintien du chômage partiel. En effet, le but du chômage partiel était de maintenir l’emploi, mes salariés en ont d’ailleurs bénéficié pour mes structures, en septembre pour les 2 et en octobre et novembre pour 1.

Par contre, mes discothèques n’ont bénéficié d’aucune subvention pour ces mêmes périodes or sans ce soutien mes entreprises sont fragilisées et cela met l’existence même de celles-ci en péril.

J’en déduis que si mes entreprises baissent le rideau, les emplois seront perdus malgré les 20 mois de chômage partiel, ce sera de l’argent jeté par la fenêtre.

Sauf pour les cas comme les miens, en septembre et octobre des aides étaient accessibles, certains ont pu, ayant eu une baisse de CA, en bénéficier en plus des rentrées d’argent, cumulant ainsi une activité moindre et une aide de l’état.

Ceci est inéquitable et à terme peu déstabiliser le marché et provoque une concurrence déloyale.

Je trouve cela inadmissible et j’estime qu’il y a une rupture d’équité surtout que mes « non-ouvertures » ne sont pas de mon fait.

 

 

SI L’ADMINISTRATION NE SAIT PAS REGLER CES CAS PARTICULIERS,

ALORS, LE MINISTRE DOIT DÉCIDER

 

 

Voilà donc cher(e)s ami(e)s la situation de certains d’entre nous. 20 mois de fermeture arbitraire et pour le moment refus de prise en compte de ces situations à l’égard desquelles nos exploitants n’ont aucune responsabilité.

 

Certes, le cousu main n’existe pas, mais le nombre de discothèques en France représente un nombre de dossiers peu significatifs eu égard à ce que le Gouvernement traite dans le cadre de ses dispositifs d’accompagnement sur l’ensemble du territoire.

 

C’est pourquoi, chaque fois que nous avons l’occasion d’être en contact avec un interlocuteur du Gouvernement, nous demandons la prise en compte de ces situations et de manière plus générale, nous sollicitons le bénéfice du dispositif aides renfort pour toutes les discothèques qui sont l’objet d’une fermeture administrative dans le cadre du décret du 7 décembre 2021.

 

Pour résumer, l’accompagnement existe mais est-il exemplaire ? À ce stade NON !

 

Traiter ces cas spécifiques ne représente pas des sommes colossales, mais tombe sous le sens lorsque l’on décide de fermer ce seul secteur d’activité.

 

Quoi penser de ceux qui décident de fermer discrètement durant une ou deux semaines pour afficher une perte de 30% de leur chiffre d’affaires et bénéficier de l’aide coûts fixes ? Oh pardon, ce ne sont pas des discothèques, c’est certain ! Il nous semble que cela s’appelle profiter d’un effet d’aubaine, non ?

 

L’heure du bilan arrivera.

 

 

Les discothèques sont restées dans le collimateur du Gouvernement et on ne sait pas vraiment pourquoi d’ailleurs. Qu’ont-elles à se reprocher ? Principalement, la méconnaissance du contenu réel de leur métier par ceux qui nous dirigent çà c’est une certitude.

 

Si une volonté politique existait, 5 mesures seraient déjà prises depuis le début de cette crise :

 

  1. Aucun exploitant ne doit être exclus d’un dispositif d’accompagnement

 

  1. Mettre un terme à la discrimination bancaire (la discrimination constitue un délit). C’est plutôt simple le gouvernement exige et impose aux banques françaises l’accès aux financements pour toutes les discothèques, comme pour toutes les entreprises. Nous ne demandons aucun passe-droit juste que cesse la discrimination actuelle.

Cette mesure couterait zéro euro !

 

  1. Le retour d’expérience de cette crise covid a mis en valeur la nécessité d’avoir des établissements encadrés et sécurisés à tous égards pour toute la jeunesse qui fait la fête et ne cessera de la faire heureusement.

A l’été 2020, les maires qui eux sont sur le terrain avec une légitimité incontestable, n’ont pas manqué de s’exprimer en faveur du retour de l’activité discothèque pour canaliser la jeunesse que leurs villes accueillaient.

Il convient donc de normaliser la situation sur le terrain en favorisant une concertation avec les préfectures les services de police et de gendarmerie. Chacun y trouvera un intérêt au plus grand bénéfice de la clientèle et de tous les acteurs concernés.

Pour réaliser cette coopération, le Ministre de l’Intérieur doit accepter d’initier une politique de concertation étroite avec nous et ses services. C’est une question de volonté politique.

Cette démarche fondamentale pour nous, ne couterait pas un seul euro !

 

  1. Clarifier la situation actuelle sur les classifications entre bars de nuit et discothèques et imposer que chaque dérogation d’ouverture tardive soit l’objet d’une demande préfectorale et non pas municipale pour éviter tout clientélisme. Élaborer un cahier des charges en matière de sécurité incendie par exemple comparable à ce que nous connaissons en discothèque.

Cette décision ne couterait pas un seul euro.

  

  1. Enfin, réexaminer la manière dont une sanction est prise envers une discothèque, par les seules préfectures, en s’appuyant notamment sur cette notion de trouble à l’ordre public et tous ces excès d’interprétation.

La recherche systématique de responsabilité pénale (principalement à charge) du représentant légal est inacceptable.

Cette décision ne couterait pas un seul euro.

 

 

 

Depuis deux ans bientôt, nous tentons de sensibiliser sur ces cinq sujets, pour le moment en vain ! Est-ce si compliqué d’y apporter une réponse ? Il ne nous semble pas.

 

Pourtant nous en sommes loin. Chaque jour ou presque nous entendons nos élus(e)s ou membres du gouvernement faire l’éloge de la concertation, de la pratique de la politique dite conventionnelle, ou est-elle nous concernant sur ces sujets fondamentaux ?

 

 

Une réouverture le 16 février avec un enjeu de taille politiquement.

 

 

A la veille d’une échéance politique importante, la jeunesse retiendra probablement la manière dont elle sera traitée dans le cadre de cette réouverture le 16 février prochain.

 

 

Le combat de nos organisations professionnelles n’est pas des plus simple. Le SNDLL reste mobilisé et bien décidé à tout mettre en œuvre pour faire avancer cette noble idée de la reconnaissance de notre métier.

 

Ne laisser personne sur le côté de la route de l’indemnisation, tel est notre but.

 

Comme toute injustice, celle-ci est insupportable. Comment peut-on refuser de prendre en compte ces situations créées par la fermeture décidée par le gouvernement ?

 

C’est parfois décourageant disons-le, mais nous ne devons pas nous laisser envahir par ce sentiment, ne jamais abandonner, car seuls les combats que nous n’avons pas menés sont perdus.

 

NOUS RELANCERONS DONC NOS DEMANDES JEUDI PROCHAIN 10 FÉVRIER

 

Jeudi prochain, nous verrons bien comment Madame PIZZICARA Directrice adjointe du cabinet de Bruno LE MAIRE organisera les travaux de cette réunion, mais nous sommes évidemment décidés à lui rappeler « les cas d’école » d’exploitants à ce jour non indemnisés dans le cadre de l’aide renfort.

 

 

PERTE DE CHIFFFRE D’AFFAIRES LIÉE À CETTE FERMETURE

LES PROMESSES N’ENGAGENT TROP SOUVENT QUE CEUX QUI LES RECOIVENT

 

C’est aussi ce que nous pourrions exprimer. En effet, lorsque nous avons évoqué la situation des discothèques auprès de Jean Baptiste LEMOYNE d’abord et Bruno LE MAIRE ensuite, nous avions compris que le dispositif aide renfort devait être complété pour les discothèques qui seules étaient fermées.

 

L’argument que nous avions développé portait sur la perte de chiffre d’affaires de décembre qui représente pour beaucoup d’entre nous un niveau d’activité important très souvent égal à 20% du chiffre d’affaires annuel. Depuis ce sont ajoutés le mois de janvier et les 15 jours de février.

 

Nous sommes toujours dans l’attente d’un retour à ce sujet. Pour les restaurateurs, l’exigence a été assouplie !

 

Vous le constatez, beaucoup de travail reste encore à accomplir pour satisfaire les demandes de tous nos exploitants exclus du dispositif d’indemnisation.

 

 

Restons aussi les yeux rivés sur les conditions de notre réouverture et ne nous laissons pas éblouir par les compassions communicatives qui ne règlent en rien la non-indemnisation de ceux qui ont des charges fixes, qui sont fermés comme nous tous, mais ne perçoivent rien !

 

 

Nous vous tiendrons évidemment informés du contenu de nos échanges à l’issue de la réunion du 10 février prochain.

 

 

A très bientôt

 

 

 

Christian JOUNY                                                       Patrick MALVAËS